Avent 2012: Notes sur st. Matthieu (1)












 



Remarques préliminaires


Avant d'ouvrir le premier des 27 livres du Nouveau Testament, faisons quelques remarques pour "situer" la foi Chrétienne par rapport au Judaïsme et à l'Islam.



A/ Enracinement chrétien dans l'espérance d'Israël


Le Christianisme apparaît alors qu'existe déjà le Judaïsme. Toutefois, celui-ci attendait (et attend toujours! / Voir la confession de foi de Maïmonide, point n° 12) un Messie et une ère que les Prophètes n'ont pas hésité à qualifier de "Nouvelle Alliance" (Jérémie 31. 31-34).

L'antériorité du Judaïsme sur le Christianisme ne disqualifie donc pas ce dernier.

Du reste, que les "Sages" d'Israël n'aient pas reconnu Jésus comme le Messie ne nous inquiète pas beaucoup (Esaïe 53. 1). Il nous suffit, par exemple, de considérer que l'un des plus illustres maîtres du Talmud, Rabbi Akiva (Talmud de Babylone, Menahot 29b), a reconnu Bar Kokhba comme Messie d'Israël (tandis que ce n'était qu'un imposteur). Le discernement de tels "maîtres", en matière messianique, nous laisse donc bien indifférents.



B/ Désaveux Chrétien de tout nouveau prophète


Si la foi chrétienne s'inscrit dans l'espérance messianique d'Israël, en revanche, il n'engendre lui-même aucune attente similaire: pas d'autre "prophète" ou messie (Hébreux 1. 1-2; Matthieu 11. 2-6, etc.).

Jésus a certes promis d'envoyer l'Esprit saint à ses disciples (Jean 14-16), mais, depuis l'accomplissement de cette promesse au jour de la Pentecôte (Actes 2) l'Eglise n'attend plus rien d'autre que le retour du Christ, à la fin du monde.


La conséquence est donc claire et sans appel: aucun "nouveau" ou "dernier" prophète ne peut s'autoriser du Christianisme pour prétendre à un rôle essentiel en matière religieuse.



CONCLUSION:



L’Eglise Chrétienne assume la Bible Hébraïque, et, loin de la traiter avec suspicion, mépris ou défiance, elle voit dans son message, tel qu'accepté par les Juifs, la caution du sien [Jean 5. 39/Luc 24. 44/ Romains 3. 2, etc.;].


Au contraire, les prétendants à une "succession prophétique" à Jésus sont régulièrement réduits, pour maintenir leurs allégations, à accuser la Bible d'avoir été falsifiée ou d'être inexacte. Il nous apparaît donc que "tout ne se vaut pas" et que nous pouvons aborder la foi Chrétienne, l'esprit débarrassé de toute confusion et sans devoir chercher refuge dans une sorte de théorie du complot.

(Suite).

Bucer











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