Psaume 2



Chers amis, la société dans laquelle nous visons est suffisante, arrogante et totalement aveugle.
Un film, récemment diffusé à la télévision, suffirait à nous en convaincre:
-- dans ce film (Religolo), un homme va interroger les adeptes de différentes religions afin de les casser, de tourner en ridicule leurs convictions, et d'en finir une bonne fois pour toutes avec la Foi.
Et, loin d'être limité à la sphère du cinéma, nous voyons tous les jours, tout autour de nous, des personnes animées d'un même esprit d'impiété et d'incrédulité, qui cherchent à intimider, ridiculiser, moquer et qui prétendent se passer de toute foi religieuse.

Disons-le, aussi: ces gens, gonflées comme des baudruches, réussissent trop souvent à impressionner les fidèles et à leur imposer la honte et le silence. Sans doute aussi ces sentiments, qui n'ont pas lieu d'être chez les Chrétiens, sont-ils responsables du recul de l'Eglise dans notre société:
l'Eglise, plutôt que de juger de tout sans se laisser juger par personne, a baissé la tête et a accepté l'idée qu'elle avait en face d'elle des gens "objectifs" et "honnêtes", qui, en vertu de leurs lumières, avaient le pouvoir de la décréter ridicule, dépassée et d'exiger d'elle sa disparition.

Mais, mes chers amis, nous voyons dans le psaume de ce matin un ton tout différent. Nous voyons, dans la Parole de Dieu, non pas des fidèles timides et honteux de leur foi, mais des hommes et des femmes remplis de la conviction et de la détermination que n'égaleraient pas celles des peuples les plus farouches et les plus guerriers de l'Histoire.

1. Le monde et ses opinions ridicules

Je voudrais donc commencer par vous parler du ''monde'', au sens ici de la société des mécréants et des ennemis de Dieu.
Je voudrais, en m'inscrivant dans la manière dont en traite notre psaume, parler de cette masse d'agités, aux idées ridicules et dont le Ciel se moque tout haut.

Car je veux bien que l'on dise, comme l'a fait l'Apôtre Paul, que notre foi ne repose pas sur notre humaine sagesse ou notre commune mesure;
je veux bien aussi, comme il l'a dit lui-même, que les enfants de Dieu ne soient pas à la base une armée de savants et que Dieu aime confondre les grandes choses par les petites, et je veux bien pour cela me placer moi-même au premier rang des ignorants, mais ce sera d'une façon telle, toutefois, qu'il soit entendu que ce peuple d'ignorants est rendu sage par la foi; et d'une sagesse telle qu'elle triomphe des ojections de ce monde, se trouve en mesure de rendre compte de sa foi et de répondre aux contradicteurs!
Ainsi, que le monde se moque de nous et nous traite d'imbéciles! Je peux le supporter et même je l'approuve, car nous avons cru à la folie de l'évangile!
Mais voyez où nous mène cette folie:

St Augustin, Anselme de Canterbury, Thomas d'Aquin, Descartes, Pascal, Kierkegaard,  Pasteur, Bernanos, Bach... la liste serait un peu longue, mais je vous assure que nous n'avons pas à rougir.

Et contrairement au caractère gratuitement provocateur du film que j'ai évoqué plus haut, je ne poursuivrais pas en signalant que dans le camp adverse, nous trouvons (et c'est symptomatique!) les tristes  noms de Staline, Hitler, Pol Pot ou Néron, car l'on m'accuserait sans doute de frapper en-dessous de la ceinture, chose dont nous n'avons pas besoin pour triompher.

Restons donc sur le terrain des affirmations, et considérons ensemble, je vous prie, combien nos adversaires sortent confus de leurs propres recherches. Car notre film se riait du fait qu'un enfant puisse naître d'une Vierge!
Cela m'a rappellé l'opinion des anciens athées qui, dans les temps antiques, croyaient que l'univers était éternel...
Comme en ce temps là, ces gens avaient encore quelque raison, leur idée, tout à fait cohérente, se résumait dans une maxime qui est restée jusqu'à nos jours:
ex nihilo, nihil, disaient-ils; c'est-à-dire: rien ne vient de rien.
Mais les choses ont changé; la "science" leur a démontré que l'univers avait un commencement. Et voici ce que dit maintenant un de leurs physicien, Monsieur Stephen Hawking:

"Il n'est pas nécessaire d'invoquer Dieu (...). L'Univers peut et s'est créé lui-même à partir de rien. La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, la raison pour laquelle l'Univers existe et nous existons."

Voilà mes amis à quoi en sont réduits ces gens: ces très doctes personnages qui nous enseignaient hier que rien ne sort de rien, et qui nous enseignent aujourd'hui que, à l'époque où il n'existait pas, l'univers a pris la décision de se créer!
Et si je voulais faire un film, maintenant, et demander aux athées par quelle fable extraordinaire ils admettent que l'univers est né tout seul d'une vierge, ou plutôt du néant, pensez-vous qu'il me faudrait beaucoup d'efforts pour rendre hilare une salle de cinéma?
Evidemment pas!
Quant à nous, nous disons que s'il faut admettre avec les athées que l'univers peut surgir tout seul de l'inexistence, nous ne saurions ricaner à l'idée qu'un enfant surgisse tout seul à la vie;
que si, au contraire, nous avons raison de soutenir qu' un Dieu tout puissant a du et a pu créer tout ce qui existe, à partir de rien, alors, il ne lui a pas moins été possible de s'Incarner et naître d'une Vierge!

2. La véritable pensée est stimulée par la foi

Le second point dont je voudrais parler à présent concerne la fausse accusation qui est faite contre la foi, et plus exactement contre la révélation divine.
On nous dit - et c'était le cas dans ce film - que la doctrine chrétienne s'oppose à la réflexion et la rend même impossible. Les fidèles sont accusés d'avoir une réponse simpliste à tout problème ( = Dieu peut tout, donc c'est ainsi! ) et d'ignorer les problèmes qui se posent pourtant.
Et c'est ainsi que le réalisateur du film croyait presque être le premier homme sur terre à poser des "questions qui tuent":
S'il y a un Dieu bon, pourquoi tant de malheur?
Pourquoi ne met-il pas fin immédiatement au mal?

Voilà qui étaient, d'après son opinion, autant de questions impertinentes que fatales pour la foi.

Autant dire que cet homme n'avait rien compris du tout, parce que ces questions ne sont ni inédites, ni impertinentes, ni fatales pour la foi; et nous soutenons que la foi, face à ces questions, n'exige pas que la pensée se dérobe; au contraire, la foi permet ici à la pensée de se s'élever à des sommets inégalés.

-->  J'ai bien dit que le problème moral, le problème du mal, n'est pas une question inédite;
l'un des plus anciens livres de la Bible, le livre de Job, se penche dessus de long en large. Tout au long des siècles, les penseurs chrétiens en ont parlé sans détour, si bien que finalement, en imaginant triompher avec ces questions (utilisées comme des tours de magie), notre réalisateur ne fait que confesser qu'il n'a jamais fait la moindre recherche sérieuse sur le sujet et qu'il ignore tout de sa problématique réelle.
Or, ce qui est vrai de ce réalisateur est également vrai de nombre de nos contemporains, qui se reposent sur une fausse assurance, qui n'a d'égal que l'abyssale ignorance.

--> J'ai dit, aussi, que cette question du mal n'avait rien d'impertinente. Certes, partout autour de nous et particulièrement dans ce film, elle est présenté avec une défiance et un esprit de blasphème qui ne peuvent qu'attirer notre réprobation, mais en soi, la question n'a rien de tabou.
Elle est, encore une fois, une question franchement posée dans les Ecritures et souvent soulevée. Et le fait est que, posée par une créature qui n'ignore pas ses limites, la question du mal ne fait rien contre la foi mais peut même contribuer à la grandir.

--> Enfin, ces questions (et les autres semblables) n'asphyxient pas la pensée. C'est même tout le contraire, car la Révélation divine met l'homme en face d'un mystère, dont la contemplation l'élève par-dessus tous les sommets.
Pourquoi le mal, si Dieu est bon?
Assurémment, cette question -- et bien d'autres du même genre-- ne se pose pas au athée, qui peut tranquillement demeurer dans le simplisme de sa pensée originelle.
Mais où est la pensée, dans ces conditions?
Où est la possibilité d'élever sa raison, si cette dernière se met à refuser avec la plus grande des légèretés tout ce qui dépasse un certain degré de difficulté?
Autrement dit: les athées, qui trouvent les croyants simplistes, ne sont-ils pas eux-mêmes (et eux-seuls) destinés à être les esprits les plus médiocres que l'on puisse imaginer?
Il nous semble bien que oui. Et quant à nous, nous disons que, quand bien même le mystère sacré n'apprendrait jamais autre chose au fidèle que sa propre finitude et ses limites de créature, cela serait déjà beaucoup, au vu de l'ignorance dans laquelle les athées se trouvent, du fait de leur cessité en la matière.
Nous ajoutons que la raison de l'homme pécheur doit ainsi être renouvelée, relevée de la chute, qu'elle doit être une raison raisonnée par la foi et non pas une raison qui serait par soi le juge de tout. Car la raison pécheresse, lorsqu'elle est laissée à elle-même, n'est autre chose qu'une pauvre prostituée qui s'adonne et approuve toutes les opinions, même les plus ineptes, ainsi que nous l'avons vu.


3. L'Eglise et l'esprit de mission

Loin de rester impressionnés devant les écrans de fumé que nous opposent les athées, nous devons, comme le montre le psaume 2, aller de l'avant.
Après tout, ne sommes-nous pas les disciples de celui qui nous a envoyé annoncer l'Evangile à toutes les nations, et de les baptiser pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit?
Nous devons donc être fermes dans nos convictions, et témoigner sans cesse, tant par nos paroles que par nos actes, de la foi et de l'espérance qui sont en nous!

Nous ne devons pas ignorer en effet que, loin d'être un message commun et sans valeur, l'Evangile est tout ce dont l'homme a besoin.
Car qu'est-ce qui distingue l'homme de la bête, sinon sa conscience, qui est à la fois morale et rationnelle?
Or, nous le savons: à cause du péché, la mort est le couronnement de l'existence l'humaine! Une mère Thérèsa n'a pas d'autre sort ici qu'un Hitler!
Autant le dire, alors: à cause de la mort, la vie est marquée du sceau de l'absurdité:
-- à quoi servent la vertu, le travail, l'honnêteté, l'instinct de survie, et toutes ces choses salutaires, puisque la mort finit par tout emporter?
Le match est truqué, perdu d'avance et la raison humaine ne peut être satisfaite de voir qu'elle a servi à mener une vie prudente et ordonnée, et que le résultat est le même que si elle n'avait rien jamais rien édifié!

De même, notre conscience morale ne peut être en paix, lorsque nous nous savons coupables de divers crimes contre notre prochain, contre notre devoir, contre nous-mêmes!
En résumé, l'homme qui serait honnête admettrait qu'il n'y a aucun bonheur possible pour lui en ce monde:
il n'est pas juste et il va mourir. Sa conscience et sa raison sont écrasées à tout jamais!
Devant ce scandale, devant cette horreur, il n'y a pas beaucoup d'alternative:
c'est le suicide ou l'aveuglement!

Pour la morale, c'est le suicide d'un Judas, que sa conscience accable,
ou l'hypocrisie du pharisien qui ne veut pas se reconnaître coupable!

Pour la raison, c'est le suicide de celui qui comprend que sa vie n'a pas de sens -- puisque tout ce qu'il fera sera vaincu par la mort,
ou c'est l'aveuglement de celui qui ne veut pas y penser, et préfère jouer l'autruche!

Voilà l'impasse de l'homme et aucune religion de ce monde ne l'en sauve, car avec leur salut par les bonnes actions, ces religions inventées par la sagesse humaine ne font que renvoyer l'homme, toujours plus, ou bien au désespoir des coupables qui se savent tels, ou bien à l'hypocrisie de ceux qui ne veulent pas s'avouer perdus!
Et ce n'est rien dire du problème de la mort, auquel aucune n'apporte de réponse.

C'est donc ici qu'est notre devoir: annoncer le Christ mort pour nos péchés et Ressuscité pour notre justification (Romains 5) !

/// Oui, notre conscience morale nous accuse d'être pécheurs. Inutile de se mentir: nous sommes coupables et la Justice de Dieu nous condamne...rait. Mais le Christ nous montre autre chose:
non point la Justice, mais le Pardon. Non pas un pardon arbitraire, méprisant la Justice divine, mais un pardon qui Lui a coûté très cher, ainsi que nous le montre la Croix.
En effet, nous n'ignorons pas que le Christ a payé pour nous, ou à notre place, le prix de nos fautes, quoiqu'il fut innocent.

Et le Christ n'est pas seulement mort: il est Ressuscité!
/// Alors aussi, oui, l'expérience nous montre la mort. Mais le Christ, auquel nous sommes unis par la foi, est Ressuscité, afin d'être le premier parmi nous;
il a vaincu la mort: la vie retrouve son sens, car la tombe n'est plus notre horizon ultime.
La vie retrouve son sens et ses couleurs, tel un mourant recouvrant la santé!
Voilà qui a fait dire à st Athanase d'Alexandrie que par sa Résurrection, le Christ a fait de la vie des hommes une fête perpétuelle!


Conclusion:

Pourquoi le mal, s'il existe un Dieu bon et tout puissant?
Réponse:
C'est précisément parce qu'il est tout puissant et qu'il a le pouvoir de convertir le mal en bien que Dieu ne contrevient pas à sa bonté en tolérant le mal:
--> Judas a vendu un innocent, le Christ, afin qu'il souffre et soit perdu; c'était mal.
--> Par ce mouvement, Dieu sauvait l'humanité; voilà qui est TRES bien et digne de louanges.
Et si beaucoup d'autres évènements cruels et monstrueux, auxquels nous assistons, nous paraissent gratuits ou dépourvus de sens, il n'en demeure pas moins que le Dieu très bon y est à l'oeuvre pour une raison tout aussi bonne et que les hommes mêmes, ceux-là dont il se sert à ce moment et par les mains indignes desquels il opère, ne connaissent pas plus la raison profonde de leurs actions que ne la connaissait Judas, lorsqu'il réalisait son méfait.
Nous dirons donc, comme l'a fait un auteur, que tout ce qui arrive est adorable. Non pas au sens où tout ce qui arrive nous plaît, ou que nous approuvons l'intention pécheresse des hommes qui agissent, mais parce que, par la foi, nous voyons la main paternelle et salutaire de Dieu;
et si nous connaissons ce Dieu comme un Père, et que nous savons, malgré nos faiblesses et nos doutes, que tout nous tournera à salut, ce n'est pas par des méditations toutes humaines, mais parce que nous avons entendu qu'Il a donné pour nous son propre Fils, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu'il ait la Vie éternelle;

Amen.

Commentaires

Anonyme a dit…
Je suis d’accord sur la plupart des sujets, bon article

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