Antidote #1, 2, 3 & 4



Le catholique romain John Martignoni, Président et Fondateur de la Bible Christian Society pose, sur Youtube, une série de questions auxquelles les Vrais Catholiques, ou Catholiques Confessants (que nous sommes), ne sont pas censés pouvoir répondre.
Première vidéo (en anglais, désolé):




La question porte sur Jacques 2. 26 et vise la Sola fide. On peut la résumer ainsi:

Les protestants disent souvent que Jacques, en parlant d'une foi morte, parle d'une foi qui n'est pas la vraie foi, mais d'un semblant de foi. Pourtant, Jacques écrit qu'une foi sans oeuvres est comme un corps sans âme; or un corps sans âme n'est pas un faux corps; c'est un vrai corps, quoique non vivant.
De même, une foi sans oeuvres doit être considérée comme une vraie foi, mais non-salutaire et il est alors faux de dire que nous sommes sauvés seulement par la foi.

Réponse:

Puisque notre adversaire ne veut discuter que d'un seul verset -- comme s'il était naturel de l'isoler du reste du texte -- nous ne passerons pas beaucoup de temps à rappeler le fait que Jacques attribue le salut à la seule Parole de Dieu, qui ne peut évidemment pas être reçue autrement que par la foi (Jacques 1. 18);
nous ne bataillerons pas non plus pour montrer que le passage qu'il prend à témoin plaide pour nous, car il est question ici de savoir comment témoigner de sa foi quand on prétend l'avoir (2.18);
nous ne nous acharnerons pas non plus à souligner le fait, indéniable, que Jacques compare la foi de l'impie à celle du démon (verset 19), imposant par conséquent notre compréhension de ce passage (car si la foi  salutaire est confiance en Dieu, il est évident que le démon en est dénué et que Jacques 2 ne peut pas être amené contre Paul et Luther).

Tout cela, donc, nous le laissons de côté, car notre adversaire veut utiliser le sens littéral d'une analogie pour nous confondre. Il veut batailler sur un verset et fonder un dogme dessus, à la façon de certains prédicateurs-guerriers  venus du désert...
Bien. Admettons qu'il faille agir ainsi. Il veut du sens littéral, nous lui en servirons.
Or voici ce que nous lisons dans Jacques 2. 26:

Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte.

Ne faut-il pas tirer de ce verset que ce qui est nécessaire, en plus de la foi, ce n'est pas l'amour, mais les oeuvres?
Or les oeuvres peuvent être produites sans amour (1Corinthiens 13. 3). Mais alors Jacques laisse de côté l'amour et ne demande que des choses extérieures qui peuvent être produites même sans amour, comme si Dieu regardait aux apparences et non au-dedans.
Selon Jacques, une chose en soi non salutaire ( = la foi) deviendrait salutaire dès lors qu'elle serait unie à une autre chose qui n'est, elle non plus, pas salutaire ( = les oeuvres)!
Belle théologie!

Nous savons, nous, que Dieu regarde au-dedans et que les oeuvres (extérieures), elles, ne peuvent servir qu'à témoigner devant les hommes [car ils ne peuvent voir au-delà].
Mais notre adversaire ne veut pas qu'il en soit ainsi et par conséquent, l'homme est sauvé par la foi et les oeuvres, et l'amour n'est pas requis du tout!
Et s'il veut rectifier en faisant valoir qu'en fait, il ne faut pas lire ce passage de façon trop littérale, (tiens donc!) que les oeuvres désignent, non pas toutes les oeuvres mais seulement une certaine sorte d'oeuvres ( = celles qui procèdent de l'amour) alors nous lui demandons:
-- s'il faut comprendre "une certaine sorte d'oeuvres", pourquoi nous serait-il interdit de comprendre "une certaine sorte de foi"?

Et voici notre adversaire pris dans ses propres filets, forcé d'admettre que ses jeux de mots le mènent à la ruine et qu'il ne peut espérer en sortir qu'en nous donnant raison.

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Pour nous, voici donc ce que nous pouvons comprendre de ce texte de Jacques:

Si je suis dans un désert et que je vois une silhouette au loin, je peux penser a priori qu'il y a un autre humain dans le secteur et que je vais avoir un semblable pour compagnie.
De même, si je vois dans ce monde quelqu'un qui se dit chrétien, je peux penser qu'il y a là un frère pouvant m'accompagner dans ce monde aride.

Mais si, dans le désert, je m'approche de la silhouette et que je découvre un cadavre, il est évident que ce n'est pas là une personne (comme je le croyais de loin), mais seulement un corps.
De même, si je découvre que le "chrétien" est en réalité mort, il n'y a pas là un frère, mais un faux-frère (comme notre adversaire);
ce faux-frère n'a pas la foi salvatrice (la confiance du coeur) mais une certaine sorte de foi (--> la connaissance semblable à celle du démon) laquelle constitue un simulacre de chrétien, dont l'inertie témoigne de la nature de la foi qu'il prétend avoir.
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Et ce que cela change à l'enseignement apostolique sur la justification par la foi sans les oeuvres (Romains, Galates...) nous ne voyons pas.

Il en va de même avec la deuxième vidéo de notre adversaire:


Ici, il utilise Jacques 2. 14 en posant la question de savoir si la foi sans oeuvre peut sauver.
N'ayant pas fait attention que ces deux versets appartiennent à un même passage (peut-être a-t-il découvert la Bible il y a peu?) et qu'il n'y avait pas lieu de déchirer Jacques en deux (sauf pour faire croire qu'il y a deux arguments chez Jacques, car les papistes n'ont pas grand chose en dehors) il demande si la foi dont se targuent les hypocrites peut sauver, et répond: non.
Donc, les protestants ont tort, selon lui. Sauf que nous n'avons jamais dit qu'une foi sans oeuvres est une foi véritable et salutaire; par conséquent, il n'y a pas lieu de s'attarder sur toute cette histoire plus longtemps, et nous conseillons à ce personnage d'aller lire l'apologie de la Confession d'Augsbourg, où Ph. Melanchthon traite de tout cela aussi clairement que certainement.

De même aussi avec a vidéo n°3 où l'auteur, encore une fois, fait mine d'avoir une nouvelle question et un nouveau texte afin de donner l'illusion qu'il y a beaucoup d'endroits dans la Bible où les Protestants sont désavoués (alors qu'il s'agit d'un seul et même passage qu'il a simplement entièrement compris de travers):



La vidéo du jour porte ainsi sur... Jacques 2. 24!

Vous voyez que l'homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement.
Que dire ici, sinon ce que nous avons déjà dit plus haut, à savoir que Jacques repousse les vaines paroles de ceux qui se disent croyants mais qui n'ont aucune véritable foi (confiance) en Dieu et qui par conséquent, ne seront pas plus sauvés qu'ils ne produisent d'oeuvres?

Et c'est encore la même imposture qui se répète dans la vidéo suivante:
Texte du jour... Jacques, 2.  20-22: heureusement qu'il décide de traiter aujourd'hui plusieurs versets en même temps, sans quoi nous aurions trois vidéos de plus ^^

Quant à nous, il nous semble que cette offensive (mal) fondée sur Jacques nous donne l'occasion de relire ce texte et de constater combien les Protestants ont droitement compris ce passage, combien aussi les papistes en ont toujours fait un faux usage et combien nous devons nous méfier de leurs subterfuges...

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Heureusement, notre adversaire utilise d'autres passages dans ses autres vidéos; c'est ce que nous aurons le plaisir de traiter dans un prochain message.

Bucer

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