De l'Invocation salutaire
La Confession/Invocation du salut
Si nous avons le salut par la foi en Jésus Christ (Jean 20.31//1Jean 5.13) et que la confession/invocation est pleinement salutaire (Rom 10.10, ss/ Luc 23.42-43) c'est en tant que résumé extrêmement condensé de l'invocation salvatrice.
Car croire que Jésus est le Christ et le Fils unique de Dieu, voilà qui soulève une certaine somme d'articles qu'il est impossible de rejeter sans détruire le sens vrai et naturel de cette foi, en la vidant de son contenu.
"Je crois en Jésus Christ, Fils Unique de Dieu" ne serait que des mots, et des mots trompeurs, de surcoit, si dans les faits, on voulait plutôt parler d'un fils adoptif, ou quelqu'autre perversion doctrinale qui ont existé dans l'Histoire (et existent malheureusement toujours)...
Le sens de l'invocation salutaire dépend donc de quel Jésus on parle: l'Eglise Chrétienne entend parler , suivant les Ecritures, d'une personne concrète et de son oeuvre, sans quoi il ne subsisterait en fait qu'un nom, cinq lettres, sans substance: J.E.S.U.S.
Or, ce qu'enseigne l'Ecriture sur Jésus, LE Jésus, cela a été résumé très tôt en formules plus explicites que notre "Invocation" fondamentale (Actes 2.21); non point pour détruire la simplicité de la Confession salutaire, mais au contraire, afin d'en garder la simplicité , d'affermir la foi simple des fidèles dans ce que l'Ecriture leur donne simplement de comprendre, dans son sens naturel... Nous pouvons d'ailleurs noter que ce genre de formulations ont très tôt existé, ainsi qu'en contient l'Ecriture elle-même (comme en Philippiens 2.6-11, ou 1Corinthiens 15.1-11).
Enracinement vétérotestamentaire
Nous ne devons pas oublier, non plus, que la foi chrétienne n'est pas née "spontanément". L'économie divine est telle que la venue du Christ s'enracine dans la foi au Dieu unique (ainsi que l'enseigne le très fondamental "Shèma Yisraël de Deutéronome 6.4). Notons aussi que cet élément capital du judaïsme n'est pas détruit par l'enseignement néotestamentaire, mais parfait et illuminé par icelui. Oui, il n'y a qu'un seul Dieu; oui, Dieu est un seul; mais, pourtant (le et tamen caractéristique des confessions de foi orthodoxes) il y a une certaine pluralité en lui (2Jean 3).
Un et Multiple, "Dieu n'est pas solitaire", selon que se plaisait à le dire l'évêque Damase.
Nous voici donc face au Mystère qui, certes, dépasse notre raison et qui, nous le concédons volontiers à quiconque le dira, ne se laisse pas enfermer ni épuiser dans nos formules... Et pourtant notre raison ne saurait se détourner de ce mystère (Marc 12.33); et nos formules, si imparfaites et pauvres soient-elles devant tant de splendeur, sont utiles à "baliser" la grande route, le Royal Chemin de la contemplation et de la méditation, en fermant la route aux dérives, aux malentendus, aux hérésies et à toutes les erreurs de ceux qui, sciemment ou non, aimeraient en finir avec La Vérité.
Impératif de la foi Trinitaire
Mais ce qu'il y a de Multiple dans l'Unicité divine n'est pas parfaitement exposé si l'on s'arrête à la DUALITE Père/Fils (Actes 19.2-7). C'est la Triunité ou Trinité divine que l'Ecriture nous révèle et que l'Eglise confesse. Après tout, telle est La foi de Son Baptême (Matthieu 28.19)!! Telle sera donc la théologie (discours sur Dieu) de l'Eglise, savoir: Trinitaire. La chose est à ce point essentielle que sans elle, il n'y aura plus ni Eglise ni salut (cf Jean 5.23, etc;)
AUGUSTINUS
Commentaires
En effet, selon Aristote, dans son traité péri herménéias, repris par Thomas d'Aquin, il existe 10 catégories pour identifier toute réalité:la substance et 9 accidents ou caractéristiques qui la révèlent, dont la passion, l'action, la qualité, la quantité, l'habitus, la situation, la relation ,le temps et l'espace. Or, de toutes les caractéristiques qui révèlent la substance, une seule ne lui est pas intrinsèque:la relation. Car, que Paul soit 2x plus grand que Pierre ou que Paul soit le Père de Jacques n'est pas une caractéristique si essentielle à la substance que celle-ci disparaisse si cette relation n'est plus. Paul reste Paul même si Jacques meurt et que sa relation de paternité disparaisse. De même si Pierre disparaît. Donc, l'accident relation semble jouir d'une certaine indépendance par rapport à la substance qu'elle affecte et réciproquement.
S'il en est ainsi, il n'est pas impossible de concevoir la relation non seulement comme un simple accident, affectant une substance, mais aussi comme une réalité à part entière, substantielle.
Certes, dans le monde naturel, cela n'existe pas, une relation indépendante mais la Révélation nous apprend que Dieu est trois personnes et une seul Être. Comment résoudre ce mystère? Par la notion de relation substantielle:d'un côté, Dieu est une substance commune aux trois,tout son être, ses attributs, sa déité, est égal aux Trois et ils ne se distinguent que par la relation qu'ils entretiennent entre eux. Le Père engendre le Fils comme son image, procession de l'intelligence[, de même que le cogito est l'image de la pensée qui se pense. De plus, ayant proféré de toute éternité son image, le Père s'éprend d'elle et son image, le Fils, réfléchit cette étreinte. Dans ce commun amour jaillit le Saint Esprit selon la procession de la volonté qui unit le Père et le Fils. Donc, deux modes d'une même relation, procession de l'intelligence et de la volonté, trois Personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Quatre terme car toute relation implique en soi deux terme:le début et la fin. Selon la procession d'intelligence, il y a le Père au début et le Fils à la fin. Selon la procession de la volonté, il y a l'extase du Père dans le Fils et réciproquement, quasi-terme, au début, et le Saint Esprit à la Fin.
En résumé, Il y a une substance divine, deux processions, intellligence et volonté, Trois Personnes adorables:le Père, le Fils et le Saint Esprit. Et quatre termes des deux processions. Tout cela, parce que Dieu est une relation subsistante. Autre façon de dire que Dieu est vivant!
Il faut toutefois se souvenir que tout ce qu'on peut dire de la Trinité très Sainte et Divine n'est, selon le mot de Luther, que des balbutiements enfantins. La théologie n'est qu'une façon de cerner le dogme et d'en écarter les erreurs mais c'est au Divin Paraclet que revient le soin de l'approfondir par la Révélation et, ensuite, l'ADORATION . Sinon, ce ne serait plus de la théologie mais de la dissection dogmatique, de l'autopsie doctrinale et de l'idolâtrie,une façon profane d'approcher l'intimité de Dieu révélée exclusivement en J-C(Jn1/18 ). Car ,nous prendrions notre représentation conceptuelle de Dieu pour Dieu lui-même! Erreur qu'il faut éviter par dessus tout! Amen
Cela vous va-t-il comme explication?...