De la Tradition légitime (7/10)

 Chapitre 7

Objet des définitions

Question: Qu'est-ce que les conciles, tel que celui de Chalcédoine, s'attachent à préciser dans leurs définitions de foi?

On pourrait penser que leur tâche est de définir le vocabulaire employé, tel que le mot : "consubstantiel". Mais si c'était le cas, ces définitions de foi seraient de simples pages de dictionnaire - ce qu'elles ne sont pas.

C'est donc à autre chose que se sont employées ces assemblées : non pas définir des termes, mais traiter les difficultés logiques qu'ils entraînent. Les traiter non pas pour épuiser le mystère divin qu'ils expriment mais pour éviter les solutions trompeuses que notre raison peut être tentée d'en donner : les rabougrissements, les caricatures et les contresens.
Ces difficultés logiques consistent à articuler la relation entre le caractère Un et Multiple de la vérité.
Par exemple, nous disons dans le Credo que "Nous croyons en un seul Dieu". Jusque là tout va bien. Mais nous ajoutons bientôt que cette foi se porte et se décline en le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Voilà qui fait trois. Problème!
Autre exemple : nous disons dans le même Credo que "Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ". Jusque là, tout va bien. Mais nous ajoutons bientôt qu'il est Dieu et homme. Voilà qui fait deux choses, et ô combien différentes ! Problème !
Voilà essentiellement les questions qui ont été discutées lors des grands conciles: les précisions trinitaires ont été apportées dans le Credo lui-même, lors des deux premiers conciles (à Nicée et Constantinople). Les précisions christologiques l'ont été, en annexe du Credo, lors des quatre conciles suivants (surtout les deux premiers d'entre eux), à savoir à Éphèse, Chalcédoine, puis Constantinople II et III.

Voilà le témoignage massif et durable de ce qui est historiquement "la grande Église", le christianisme, témoin et interprète légitime de la Bible. Voilà notre foi.

A suivre...

Bucerian