Sur le danger du papisme



Plusieurs, hélas, confondent la religiosité d'un Georges de Saxe avec la foi d'un Martin Luther. Qu'un pontife romain (aujourd'hui heureusement désarmé) dise : "Seigneur, Seigneur !" (Matthieu 7: 21), ou encore : "Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang..." (Matthieu 23: 30) et ce sont des pasteurs, et ce sont des docteurs protestants qui verront aussitôt en lui un frère - pour ne pas dire: leur très saint père.
Le plus malheureux, c'est que pour les amener à un tel résultat, Rome n'a pas besoin de beaucoup mentir sur ses projets. Elle n'a qu'à laisser les protestants croire les mensonges qu'ils se racontent à eux-même sur ce sujet, et attendre d'en recueillir les fruits.

Je tiens donc à mettre en lumière les racines toxiques par lesquels le légendaire Dr. Œcuménisme, charlatan de son état, concocte son Élixir d'unification  - avant de le vendre aux citoyens trop naïfs d'Ecclesioville...


Première racine : le mensonge

On raconte en effet que les erreurs reprochées hier au Vatican ne sont plus d'actualité. Aux personnes plus intéressées par la doctrine, on laisse entendre qu'un texte comme la fameuse "Déclaration commune" de 1999 aurait presque remplacé les canons du concile de Trente. Dans les milieux où un certain mysticisme a (hélas) gagné du terrain, on affirme que les expériences de l'Esprit sont vécues de la même manière chez les catholiques-charismatiques que chez les évangéliques - preuve supposée que rien de plus important ne peut exister pour les séparer. Partout, on affirme que les luttes communes (contre la sécularisation outrancière de l'Occident, par exemple) dépassent de loin l'enjeu des débats qui ont causé le scandale au XVIe siècle. Or, TOUT CELA est parfaitement mensonger.
D'abord, parce que la "Déclaration commune" de 1999 n'a rien changé à l'enseignement officiel de Rome sur la question cruciale de la Justification - et la fréquente distribution d'Indulgences est là pour rappeler ce fait à qui veut bien le voir.
Ensuite, parce qu'il est plus important de combattre pour garder la vraie foi salutaire dans l’Église que de combattre pour imposer ou défendre des "valeurs chrétiennes" dans la société. Malgré leurs références à Jésus et leur rejet du droit d'exposition, Paul ne s'est pas allié aux judaïsants qu'il dénonçait (dans sa lettre aux Galates), pour faire front commun avec eux.
Enfin, parce que même si les expériences mystiques avaient plus de valeur à Toronto qu'à Lourdes, elles devraient rester subordonnées à l'autorité des Écritures ou être condamnées.
Donc, si Rome s'est politiquement affaiblie et modernisée (plus de persécutions généralisées), et si l'état spirituel de Rome a  empiré (pratique du syncrétisme depuis Vatican II), ses positions théologiques et dogmatiques par rapport au protestantisme restent en revanche les mêmes.


Deuxième racine : La vanité

Que ne ferait-on pas pour accéder à la cour d'un grand et se sentir important à ses yeux - ou du moins à ses côtés - l'espace de quelques instants?
C'est la question qu'on se pose en voyant certains responsables de "communauté ecclésiales" (l'expression amicale est de Benoît XVI) aux noms dignes d'une enseigne de supermarché (l'expression fraternelle est de votre serviteur) se bousculer aux portes du Vatican, tels de hauts diplomates, et ce en vue de conclure des traités œcuméniques qui seront de toute façon dépourvus de tout caractère magistériel...
Si l'archevêque de Cantorbéry peut à peu près se permettre  ce genre d'excentricités, qu'en est-il d'une obscure dénomination dont tout le monde aura oublié l'acronyme d'ici quelques années ?
Que dis-je ? Le pape Benoît XVI est allé jusqu'à  afficher publiquement son mépris à l'archevêque de Cantorbéry - ainsi qu'à la reine d'Angleterre, lorsqu'il est allé visiter l'abbaye de Westminster revêtu des habits de Léon XIII - ce pape qui avait déclaré nulles les ordinations anglicanes.
Son autre attention pour l’Église d'Angleterre aura été de créer des ordinariats pour y accueillir les anglicans désireux de rejoindre Rome. Voilà quelle considération la papauté a pour les "Églises sœurs et partenaires du dialogue œcuménique".
En tout cela, encore une fois, Rome ne peut pas être accusée de mentir. Son jugement sur elle-même, autant que sur les "communautés ecclésiales" protestantes, est public et connu.
Quel est l'intérêt de se rapprocher d'un tel astre? Sentir et profiter un peu de sa gravité? Et quel sera le prix à payer, sinon de voir ses enfants s'y établir?
Voilà le destin que se préparent nos hauts diplomates bouffis d'orgueil - et qui sont les seuls coupables de ne pas vouloir regarder les prétentions romaines en face.


Conclusion :


Une fois écartés le mensonge d'un changement doctrinal romain et la tentation d'un sordide prestige mondain, que reste-t-il devant nos yeux?
Il reste une institution qui prétend être investie du droit divin de régner sur les âmes. Si cette prétention est fondée, malheur à quiconque s'y oppose! Si cette prétention est infondée, malheur à celui qui la revendique! Et
surtout: malheur à ceux qui croient pouvoir rester neutres (1Rois 18: 21 ; Matthieu 12. 30)!


Bucerian


Commentaires

Anonyme a dit…
Evidemment, la circonspection est de mise envers quiconque se prétend le vicaire du Christ, puisque ce rôle ne revient qu'au Saint-Esprit, répandu sur l'Église entière, en vertu du sacerdoce universel des baptisés...

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