Notes sur la doctrine de la prédestination des saints dans l'évangile selon st. Matthieu (13)

 



MATTHIEU 24 : 22-24

1) Les libre-arbitriens invoquent souvent des passages tels que celui de la seconde épître de Pierre (3. 9) où l'apôtre dit que Dieu ne tarde pas dans l'accomplissement de sa promesse, mais qu'il use de patience, ne souhaitant pas que quelqu'un se perde. Ils voient ici la preuve de leur paradoxe, à savoir que si Dieu donne du temps à certains hommes (car d'autres meurent prématurément, ou sans avoir jamais entendu l’Évangile), c'est qu'il veut indifféremment le salut de tous les hommes.
Certes, la patience de Dieu, même envers les réprouvés, accable ces derniers autant qu'elle magnifie la bonté de Dieu (cf. Mat. 5. 45 & Rom. 2. 4). Mais que Dieu soit bon envers les justes comme envers les injustes, cela signifie-t-il qu'il ignore la justice des premiers et qu'il éprouve la même dilection envers les second?
Si le passage et le contexte même de Pierre ne corrigeaient pas une telle erreur [car Pierre adresse son épître aux croyants (1.1) et dit bien que Dieu est patient envers eux (3.9)], les paroles de Notre Seigneur le feraient. Car ce passage de l'évangile de Matthieu indique ouvertement que ces jours seront abrégés à cause des élus (c'est-à-dire que Dieu modèrera son ardente colère en leur faveur) et non pas à cause des électeurs potentiels que nous serions tous.
Il existe donc des élus, pour lesquels le Seigneur agit en particulier et des réprouvés pour qui ce n'est pas le cas - même s'il peut arriver qu'ils bénéficient eux aussi de facto de cette action.

2) La foi de ces élus est inexpugnable. Leur salut est certain: il se produira infailliblement. Dans le dernier verset, le Seigneur prophétise en effet que les faux-prophètes et les faux-christ opèreront avec des forces de séduction telles que seuls les élus résisteront finalement à leurs artifices.
On doit bien faire attention au fait que si les hommes étaient élus après prévision de leur mérite, ou après prévision de leur disposition à croire et à persévérer, ils ne retireraient aucun bénéfice ni aucun avantage de leur élection et se devraient tout à eux-mêmes, au point que le Seigneur aurait mieux parlé en disant que les prévaricateurs séduiraient même les meilleurs des hommes, s'il était possible.
Or, le Seigneur ne pouvait rien dire de tel parce que, justement, en la personne d'Adam (de qui les meilleurs des libre-arbitriens héritent leurs meilleures qualités et leurs plus nobles dispositions) Satan a démontré qu'il pouvait ruiner d'un seul coup l'élite de la race humaine.
Si donc les élus résistent à de telles ténèbres, ce n'est pas d'abord parce qu'ils sont trop fortement cramponnés au Sauveur et que l'ennemi de leur âme s'en trouve désarmé (même s'il est vrai que, par la foi, nous sommes attachés au Seigneur et que cette foi triomphe de tout) mais au contraire, parce que leur Sauveur les tient tellement entre ses mains toutes-puissantes qu'aucune force ne pourra jamais les en soustraire.

A suivre...

 

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Hélas, trop de pélagiens confondent le fait d'être pardonné et celui d'être épargné...

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