Notes sur la doctrine de la prédestination des saints dans l'évangile selon st. Matthieu (6)

 

MATTHIEU 12: 29

Dans notre texte, Satan est présenté comme un homme fort, que le Seigneur Jésus vient lier afin de pouvoir ensuite piller sa maison (les hommes déchus). Cette victoire est efficacement appliquée aux élus, lorsque l’Évangile leur est prêché : comment Satan pourrait-il les retenir et les séduire, dans une si humiliante condition (cf. Apocalypse 20: 3) ?
Quant aux réprouvés, le dieu de ce monde continue à les aveugler (cf. 2 Corinthiens 4: 4).

Tout ceci nous rappelle qu'à proprement parler, nous sommes sauvés, non pas par la foi mais par Jésus-Christ - et Jésus-Christ seul (*).
Et pourtant, il est vrai qu'il est impossible d'être sauvé sans la foi, par laquelle Jésus-Christ habite en nos cœurs (Éphésiens 3: 17).
C'est alors que nous comprenons combien la foi est elle-même un don du Seigneur (Philippiens 1: 29) plutôt qu'une action procédant de nous-mêmes. Car si elle devait être considérée de cette dernière façon (c'est-à-dire: comme notre part en face de celle du Seigneur) elle ôterait assurément à Jésus-Christ son rôle de Seul et Parfait Sauveur pour n'en faire, en définitive, qu'un vulgaire co-rédempteur. Autrement dit, un "sauveur" tel que, par sa seule présence et action, l'enfer ne serait jamais vidé d'une seule âme.

On doit donc faire très attention au fait que le pélagianisme (sous toutes ses formes) attaque le cœur de notre foi, soit le dogme biblique et lumineux selon lequel Jésus-Christ, notre Unique et Parfait Sauveur, est toute notre vie et tout notre Salut : Je suis le chemin, la vérité et la vie (Jean 14: 6). Jésus-Christ est celui qui a lié Satan et qui pille sa maison - et aucun des vases dont il s'empare ne peut se targuer d'avoir coopéré ou d'avoir causé, en quelque manière que ce soit, cette œuvre merveilleuse.

A Dieu soit toute la gloire pour notre Salut, fondé sur Christ seul, obtenu par la seule grâce, au moyen de la foi uniquement, conformément aux Écritures théopneustes.

A suivre...

Bucerian

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(*) Ce caractère instrumental plutôt que causal de la foi est souligné par le catéchisme de Heidelberg, Q. 61.