Covid-19 et repentance (5)

Comme le veut le titre de cette série, il est question, depuis plusieurs articles, de repentir. C'est un mot qui n'a pas bonne presse; comme "apocalypse", il a fini par prendre, dans l'imaginaire collectif, une tonalité particulière: on pense volontiers à une séance d'autoflagellations digne du moyen âge. On a ajouté à cette vision défavorable la notion de "culture de la repentance", soit l'idée (toujours teintée de masochisme) de cultiver un esprit d'auto-dénigrement et de culpabilisation perpétuels, face à des gens pourtant au moins autant critiquables et condamnables que soi.
Mais, comme l'expliquait le réformateur Jean Calvin: "Le mot qu'ont les Hébreux pour signifier pénitence, signifie conversion ou retour; celui qu'on les Grecs signifie changement de conseil et volonté. Et de fait, , la chose ne répond point mal à ces vocables, que la somme de la pénitence est que, nous étant retirés de nous-mêmes, nous soyons convertis à Dieu; et, ayant délaissé nos conseils et première volonté, nous en prenions une nouvelle."
Et il ajoute ainsi cette définition, que la repentance est: "une vrai conversion de notre vie à suivre Dieu et la voie qu'il nous montre, procédant d'une crainte de Dieu droite et non feinte: laquelle consiste en la mortification de notre chair et de notre vieil homme, et en vivification de l'Esprit" (Institution Chrétienne, III, iii: 5).
Si donc la repentance chrétienne a quelque chose de morbide, ce n'est que pour ce qui nous dévoie et nous aliène; pour ce qui nous conduit au Jugement et à une ruine éternelle. 
Une parabole de Jésus nous montre un exemple de repentir:
 Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des caroubes que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et il se leva, et alla vers son père.

Et comment se termine cette histoire?

Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. (Luc 15: 11-32).
Ne craignons pas de revenir au Seigneur, de retrouver notre place sous sa domination, de lui confesser nos fautes, car, en Jésus-Christ, c'est toujours cet accueil bienveillant que nous trouverons de sa part.

Pour la personne ainsi revenue de ses ténèbres, de sa mort et de son orgueil, quelle joie! Quel sujet de louanges: c'est la Vie retrouvée. 


 A suivre...


 Bucerian



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