Du papisme et de la rémission des péchés
Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu? (1Corinthiens 4. 7).
Nos amis papistes semblent souffrir d'un grave trouble obsessionnel compulsif, consistant à essayer de rattacher le protestantisme à toutes les philosophies et religions non-chrétiennes, à n'importe quel prix. Le dernier à s'être prêté à l'exercice semble être le site du Salon Beige, qui cite, pour le recommander, l'extrait d'un ouvrage de propagande:
La plupart des théologiens protestants étaient, et demeurent encore aujourd’hui, fermement convaincus que la conception catholique de la nature humaine repose sur une interprétation des Saintes Ecritures radicalement faussée par les philosophies païennes. A leur avis, même après avoir été baptisé, l’homme séparé de Dieu est pieds et poings liés au péché et ne peut absolument rien pour son salut. Sans le savoir, ces réformateurs protestants – que l’on ne confondra pas avec les anglicans – ont ouvert la voie au matérialisme scientifique, qui affirme que l’homme fait intégralement partie du monde naturel et ne peut donc s’affranchir du déterminisme “universel” régissant le monde de la nature. Admettre l’existence du libre-arbitre équivaut, dans cette optique, à nier l’universalité du principe de causalité, et donc des lois scientifiques. Il convient de signaler, en passant, que la négation de l’existence du libre arbitre fait partie intégrante de la foi musulmane qui affirme que Dieu est la cause exclusive de tout ce qui arrive. Les conceptions de la nature humaine de l’islam, du matérialisme et du protestantisme semblent donc plus étroitement apparentées qu’on ne le croit généralement. Et, en regard du libre arbitre, ces conceptions semblent toutes également éloignées de la conception classique et catholique.
On voit que les papistes ne renoncent à aucune astuce pour parvenir aux conclusions qui les intéressent: il faut que les protestants soient de bons matérialistes musulmans (!) donc, une analyse aussi fumeuse que partiale les fera tels.
Or, que reproche-t-on ici aux protestants?
En substance, on leur reproche de croire que tout bien salutaire (y compris celui de la persévérance finale) leur vient de Dieu, gratuitement, en Christ (cf. Canons de Dordrecht, V. 1,3,8).
Par quel moyen fonde-t-on ce reproche plein de puanteur pélagienne?
Par le sophisme selon lequel, si l'homme n'est pas un dieu trouvant dans son propre fond (éternel?) les trésors de bonté pouvant le mener à la félicité éternelle, bref, si le salut de l'homme est causé par la grâce de Dieu, alors, il n'y a plus de place pour la dimension spirituelle. Tout doit être réduit au monde matériel. C'est là un argument bien singulier, et les auteurs de telles insanités sentent sans doute la misère de leurs arguties; c'est pourquoi ils se sentent obligés de saupoudrer ces imbécilités par une observation encore plus boiteuse: c'est que, puisque les mahométanistes nient le libre arbitre, la doctrine du serf arbitre doit donc être une forme de mahométanisme.
C'est sans doute le lieu de faire remarquer à nos illustrissimes théologiens que le caractère chrétien d'une doctrine doit être jugé par rapport à ce qu'elle dit du Christ (Matthieu 16. 16) et non d'après le simple son qui résonne des mots.
Or, à l'inverse du mahométanisme et du papisme, le protestantisme affirme l'incapacité de l'homme à se sauver parce qu'il réserve cet honneur au seul Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous.
Et le fruit de cette vérité n'est pas, comme dans le mahométanisme et le papisme, que les fidèles sont laissés à l'incertitude et au désarroi quant à leur salut, mais qu'ils sont nourris et abreuvés dans la foi en ce Dieu fidèle et tout-puissant, des mains duquel aucun vrai croyant ne sera jamais arraché (Jean 6. 39).
Tel est l'enseignement des Églises protestantes, notamment dans sa branche anglicane, ainsi qu'en témoignent les XXXIX Articles de cette Église.
Bucerian
C'est sans doute le lieu de faire remarquer à nos illustrissimes théologiens que le caractère chrétien d'une doctrine doit être jugé par rapport à ce qu'elle dit du Christ (Matthieu 16. 16) et non d'après le simple son qui résonne des mots.
Or, à l'inverse du mahométanisme et du papisme, le protestantisme affirme l'incapacité de l'homme à se sauver parce qu'il réserve cet honneur au seul Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous.
Et le fruit de cette vérité n'est pas, comme dans le mahométanisme et le papisme, que les fidèles sont laissés à l'incertitude et au désarroi quant à leur salut, mais qu'ils sont nourris et abreuvés dans la foi en ce Dieu fidèle et tout-puissant, des mains duquel aucun vrai croyant ne sera jamais arraché (Jean 6. 39).
Tel est l'enseignement des Églises protestantes, notamment dans sa branche anglicane, ainsi qu'en témoignent les XXXIX Articles de cette Église.
Bucerian
Commentaires
"XI,48. Puisque la discussion porte sur l’épitre catholique de Jean, voyons donc si ce que Jean lui-même écrit dans son évangile, s'accorde avec votre interprétation. Le Seigneur, écrit-il, a dit : «Dieu a tant aimé ce monde qu'il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.» Or, quand tu cherches à ramener quelqu’un qui a failli, à quoi l'exhortes-tu, à croire ou à ne pas croire ? A croire, évidemment. Mais celui qui croit, selon
la parole du Seigneur, aura la vie éternelle. Comment donc te serait-il interdit de prier pour celui qui a droit à la vie éternelle ? La foi relève de la grâce divine, comme l'Apôtre l'enseigne là où il est question de la diversité des grâces : «A un autre est donnée la foi, dans le même Esprit.» Et les disciples disent au Seigneur : «Augmente en nous la foi.» Celui qui a la foi a donc la vie; celui qui a la vie n’est évidemment pas exclu du pardon. «Que tout homme qui croit en lui, dit-il, ne périsse pas.» Quand on dit tout homme, personne n'est exclu, personne n'est excepté. Il ne fait pas exception pour celui qui a failli, si du moins, par la suite, celui-ci croit comme il faut." (La Pénitence/saint Ambroise)