Défense de l'Amillénarisme Réformé # 11 (Réalisation spirituelle d'Esaïe 65, conclusion)
Le Professeur ENGELSMA ayant écarté l'impossible interprétation littérale des prophéties vétérotestamentaires -- telles que celle d’Ésaïe (65. 17, ss) --, la suite de cette série d'articles vise à montrer que ces prophéties vétérotestamentaires trouvent leur accomplissement dans l’œuvre de Salut de Dieu, en Jésus-Christ. Ésaïe, prophète, percevait l'ensemble de cette œuvre comme quelqu'un qui regarderait une lointaine chaîne montagneuse, et y verrait une seule masse rocheuse. Ésaïe a donc décrit conjointement la perfection du Salut (et du règne messianique) au Jour du Christ (I), ainsi que le commencement du Salut (et de ce même règne), à l'époque présente -- allant de la Pentecôte au Jour de la seconde venue du Christ (II).
Cette interprétation repose, non pas sur des approches fantaisistes du texte, mais sur l'autorité du Nouveau Testament, qui interprète bien ainsi ces choses - sans jamais laisser croire que le renouvellement et le Salut en Christ impliqueraient un règne charnel, une domination physique et/ou une paix mondiale.
I. L'accomplissement à venir
Au plan de la perfection du Salut, le passage d’Ésaïe est relatif à la seconde venue de Notre Seigneur, comme nous l'enseignent des passages néo-testamentaires tels que 2Pierre 3. 13, ou Apocalypse 21.1: à la fin de l'histoire, lors de Son retour, Notre Seigneur détruira la présente forme de notre univers, afin de recréer les cieux et la terre, dans une forme nouvelle et glorieuse. Et la création entière partagera, ainsi, la liberté glorieuse des enfants de Dieu (Romains 8. 19-22) -- le Professeur ENGELSMA souligne la présence d'animaux, dans le royaume à venir, vivant dans la condition paisible et sécurisée qui était la leur, dans le Paradis originel.
Ce monde nouveau, maison de l'Humanité nouvelle, c'est-à-dire de l’Église élue de toutes les nations, ne connaîtra plus de troubles, plus de larmes (Ésaïe 65. 19), c'est-à-dire qu'il n'y aura plus de mort (Apocalypse 21. 4) , celle-ci ayant été détruite par le Christ (2Corinthiens 15. 26) -- tandis que les pécheurs maudits subsisteront sous la colère éternelle de Dieu, en enfer (Ésaïe 65. 20 b / Apocalypse 21. 8)
Ce monde est décrit, comme souvent chez les prophètes, de façon imagée, par des affirmations d'une vie longue, d'enfants qui ne meurent plus, de gens qui peuvent s'estimer être jeunes s'ils meurent à 100 ans, etc. mais la réalité derrière ces paroles, c'est qu'il n'y aura plus de mort (voir: Jean 5. 25-26).
N'est-ce pas un Salut merveilleux, et spirituel, comme il sied au règne du Nouvel Adam (cf. 1Corinthiens 15. 42)?
Au
plan de l'accomplissement de notre Salut , le Nouveau Testament nous
donne ici encore un éclairage précieux pour notre lecture d'Esaïe 65.
17, ss, en ce qui concerne notre vie spirituelle dans le Christ, vie qui
est celle de chaque enfant régénéré de Dieu par la foi (entre la
Pentecôte et la seconde venue de Christ).
2Corinthiens 5.17 en est une illustration saisissante.
Nous voyons ici que le monde nouveau et à venir pointe déjà dans le monde présent, par l’Évangile, dans la Puissance du Saint Esprit de Christ.
Il pointe dans le cœur de chaque enfant de Dieu, et en fait une nouvelle créature, pour commencer à délivrer les élus du péché et de toute puissance de mort.
Mais ce puissant commencement d'un monde nouveau dans le cœur et la vie du croyant (ici et maintenant) n'a pas vocation à susciter, dans le monde présent, l'âge d'or dont rêvent les postmillénaristes.
En définitive, tout comme notre corps misérable et mortel (qui sera transformé et rendu spirituel, au Jour du Seigneur), le monde sera recréé, impérissable, en ce Jour béni.
Dieu créera de nouveaux Cieux et une nouvelle terre!
Mais l'homme ne peut pas accomplir cela.
L'homme racheté ne le peut pas non plus.
... pas même l'homme postmillénariste!
A suivre...
Bucerian.
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