Annotations sur le Credo (20)





"...selon les Écritures"


Lorsque nous confessons l’œuvre admirable du Fils de Dieu, mort et Ressuscité pour le Salut de quiconque croit en Lui, nous rappelons que ceci est arrivé "selon les Écritures" (1Corinthiens 15. 3-4). Car,  dès l'origine même du genre humain, les anges ont annoncé aux élus, par des signes et des révélations appropriées au temps, ce mystère de la vie éternelle. Puis, le peuple hébreu a été rassemblé en société pour figurer ce mystère, et c'est au sein de ce peuple que, par l'organe de certains hommes (...) tout ce qui (...) devait s'accomplir a été prédit (...) (st Augustin, La Cité de Dieu, VII, xxxi).
Loin de chercher à abolir ces Écritures ou à les faire tomber dans l'oubli (comme le voulait l'hérésiarque Marcion!) l’Église chrétienne les a toujours conservées avec un grand soin, et elle s'est toujours appuyée sur elles, afin de montrer la véracité de son témoignage (Actes 17. 11).

Ces Écritures de l'Ancien Testament sont restées inchangées, ou inaltérées, depuis l'Antiquité. Nous devons croire cela, parce que:
   a)  le Seigneur Jésus Lui-même s'est non seulement appuyé sur les Écritures dont il disposait à son époque (Luc 4. 21) mais a encore promis qu'elles ne se perdraient jamais (Matthieu 5.18).
   b) En outre, il n'y aurait aucune logique dans l'idée que Dieu fasse écrire un message (donc: qu'Il veuille assurer sa durée, car telle est la vocation de l'écrit) et que ce message se perde néanmoins. Par conséquent, sont totalement dépourvus de sens les faux prophètes et leurs disciples qui admettent que Dieu a jadis donné des écrits, ou des livres, mais que ceux-ci ont été perdus ou falsifiés de sorte à devoir être remplacés.
   c) Enfin, les accusations selon lesquelles la Bible aurait néanmoins été falsifiée au cours du temps sont détruites par l'archéologie, comme suffit à le montrer le corpus de manuscrits découverts sur les bords de la mer morte, et dont les textes sont les mêmes que ceux dont nous disposons aujourd'hui.

3) Cette confession met aussi en exergue le fait que les Écritures parlent de Jésus-Christ (Jean 5.39). St Jérôme avait raison de dire que, "ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ"; et sans doute convient-il d'ajouter que, "ignorer le Christ, c'est ignorer le sens des Écritures". S'appuyer sur la Bible pour parler d'autre chose que du Christ mort et ressuscité, de vie par la foi et de la vie sous la croix, c'est être, vraiment, un imposteur et un diable (Matthieu 4. 6-7; 16. 21-28, etc.)

Les Écritures saintes n'ont pas vocation à nous promettre la prospérité matérielle, ou de nous vanter le capitalisme, ou le communisme, etc. comme les hommes ont souvent tenté de leur faire dire, mais elles nous parlent encore et toujours du Christ et de son œuvre (Esaïe 53) pour le Salut de quiconque croit en Lui (Jean 3. 16).
Le Christ est si important, si central, que les Écritures, longtemps avant sa venue, ont même précisé les temps et les circonstances de sa venue, à savoir, qu'il naîtrait à Bethléem (Michée 5. 2) avant la destruction du second temple (qui eut lieu en 70 de notre ère / Aggée 2. 9, Daniel 9. 22-27),et que son règne s'étendrait dans le monde entier (Esaïe 49. 6; 66. 18-19), etc.
Évidemment, nul autre prophète ou fondateur de religion ne peut prétendre avoir un témoignage aussi massif en sa faveur:
La religion païenne, écrit Pascal, est sans fondement. (...) La religion mahométane a pour fondement l'Alcoran et Mahomet. Mais ce prophète, qui devait être la dernière attente du monde, a-t-il été prédit? Quelle marque a-t-il, que n'ait aussi tout homme qui se voudra dire prophète? (...) [Pensées, Brunschwicg: 601-243).

Pour conclure, donc, Jésus-Christ est la finalité de la Révélation, son cœur, son centre. Par et en Lui, les Écritures se réalisent . Sans Lui elles seraient fausses (Actes 26. 22-23 / Genèse 49. 10-12).

Béni soit le Seigneur pour Sa fidélité et le Salut que nous avons en Jésus-Christ, qui nous est présenté en Sa Parole!

Bucerian



Commentaires

Anonyme a dit…
On peut, on doit même dire, qu'étant donné que l'article principal de la Foi, la Résurrection du Christ, ne peut être crue que conformément aux Écritures, alors toute la prédication de l'Église, également. Cependant, on doit admettre que le Canon scripturaire est la parole du Dieu TRINITAIRE, autrement dit, que la formulation fidèle de cette parole est condensée par la Foi trinitaire baptismale, dont le Symbole, inaltéré, de Nicée-Constantinople est l'explication nécessaire, compte tenu de sa durée, en vertu d'AC.5/33-42, Jd.3 ou Héb.13/8-9, entre autres. A ce titre, les Écritures tiennent le rôle de structure et le Symbole, de matière, de la Foi chrétienne. Précisément, de même que le rapport 2/1 organise les éléments d'hydrogène et d'oxygène, en ce qui à trait à l'eau, ou le rapport 2/2, pour les mêmes atomes, au sujet du peroxyde, ainsi, les éléments de la Foi chrétienne (la tradition du Symbole de foi) doivent-ils s'accorder avec la structure d'icelle, constituée par le Canon scripturaire. "Sola scriptura non est nuda scriptura, sed JUXTA scriptura":Non pas "les Écritures seules" mais "SELON les Écritures", en matière de dogme et de morale.

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