Commémorations en 2017
De nombreuses Églises organisent l'anniversaire des 500 ans de la Réformation, pour 2017.
Hélas, dans bien des cas, ces célébrations seront surtout le prétexte pour réinventer le Protestantisme, ainsi que le laissent présager des expressions comme "l’Évangile dans un langage d'aujourd'hui" et autres débats pour une "nouvelle [et très inutile] confession de foi".
Je tiens donc à partager, sur ce blog confessant, quelques considérations sur le sujet...
1) Ni luthériens, ni "seizièmistes"...
La première chose à souligner, c'est que le Protestantisme n'est pas une religion apparue au XVIe siècle, sous la prédication de Martin Luther. Il n'y a donc pas à chercher dans cet épisode de l'histoire de l’Église le début de tout, ni le centre de tout. Si important soit-il, le seizième siècle n'est et ne peut être qu'un épisode de l'Histoire de l’Église bimillénaire.
Dans cette perspective, nous ne saurions donc accorder plus d'importance à certains clivages survenus entre "fils de la réforme" (dispute de Calvin et Westphal) qu'à ceux survenus entre fils de l’Église tout court (dispute de st Cyprien de Carthage et Étienne de Rome). Nous devrions plutôt prendre acte de leur unité cordiale et canonique. Ainsi, la Concorde de Wittenberg, qui semble être au concile d'Augsbourg ce que la formule d'unité de 433 (entre Cyrille et Jean d'Antioche) fut au concile d’Éphèse.
De même, nous ne saurions laisser croire (comme le prétendent certains milieux) qu'il n'a pas existé de Chrétiens ni de baptême valide avant le XVIe siècle.
Enfin, puisque le XVIe siècle n'a rien commencé, rien ne doit commencer aujourd'hui non plus (en tout cas, pas au prétexte de la réforme!). Contrairement aux modernistes, nous ne refuserons donc pas d'assumer et de continuer à professer le Credo de l’Église de toujours (Nicée-Constantinople).
2) Le repentir!
La réforme a été un appel à la pénitence et à la foi, selon la Parole de Dieu. Cela ressort dès les premières lignes des 95 thèses de Luther.
Or, que voit-on dans les cercles qui feront beaucoup de cirque en 2017?
Du (pseudo) Protestantisme sociologique, des ''Églises'' tellement relativistes qu'elles n'ont pas de problème avec la doctrine des unitariens!
Des communautés tellement tièdes (et, disons-le: hypocrites!) qu'elles préfèrent jouer la montre plutôt que de prendre position sur la question du mariage homosexuel!
Plutôt que de se tourner vers un passé glorieux et se gargariser dans des illusions sur la manière dont les réformateurs imagineraient le Protestantisme aujourd'hui (!), il me semble évident que la seule manière convenable de commémorer cet épisode de l'Histoire Chrétienne serait d'agir en Chrétiens: non pas en cherchant l'Indulgence mondaine pour le péché, mais en faisant pénitence pour nos péchés et en croyant, non pas ce qui nous plaît de croire, non pas ce qu'un magistère d'universitaires soi-disant spécialistes nous dit de croire sur un quelconque "Jésus de l'Histoire" dont ils auraient la gnose, mais ce que La Parole de Dieu nous enseigne et ce que le sacerdoce universel des baptisés en a toujours compris.
Mais cela, bien sûr, n'entre sans doute pas dans les plans des modernistes post-Protestants qui occupent nos temples pour y servir leur infâme soupe vaguement déiste.
3) Et Rome?
Nous avons parlé du siège mondain, mais comment taire la question de la papauté romaine, en pareille occasion?
Il est certes impossible de prévoir de quoi demain sera fait. Mais il n'est pas impossible que Rome tente de profiter de l'évènement pour se rapprocher de nous, ou plutôt, pour nous rapprocher d'elle (et nous avaler).
Un cinéma à la façon de la déclaration commune de 1999 n'est donc pas à exclure. Ni son lot de déceptions, comme ce qui arriva lorsque Jean Paul II, le saint aux trois miracles, après avoir suscité beaucoup d'espoirs sur la question de la Justification, avait profité de la première occasion pour promulguer de nouvelles Indulgences...
En conclusion, nous ne devons pas chercher à réinventer le Protestantisme, mais à le réaffirmer: nous protestons un Évangile immuable, et c'est très bien ainsi (Hébreux 13. 8)!
Et si nous ne souhaitons pas modifier ce que nous sommes, ce n'est pas par idolâtrie envers notre identité, mais parce que cette identité découle du culte de Latrie que nous rendons à Jésus-Christ notre seul Sauveur!
Amen!
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