Une nouvelle année dans le Seigneur
Romains I. 18-32 // II. 1-4
Le livre de la Genèse rapporte que lorsque Dieu créa les astres, il dit
que ceux-ci serviraient à marquer les époques, les jours et les années
(Genèse 1. 14). Nous découvrons là un aspect de la Sagesse divine et de l'Amour
Créateur; une Sagesse et un Amour qui nous a placés dans un monde bien réglé,
bien ordonné, et nous permettant de régler et ordonner nos vies. De nous réjouir, aussi: et c'est pour cela que
nous avons été heureux, en ce début d'année --comme nous devons être heureux au
début de chaque jour par exemple. Heureux de vivre encore et d'être au bénéfice
de nombreuses Grâces!
Toutefois, après l'amour créateur de Dieu, un autre épisode est
relaté dans l'Ecriture: c'est la Chute d'Adam. Une Chute si épouvantable, si
grave, que tout l'amour créateur de Dieu ne semble plus avoir grande saveur!
L'homme s'est rendu coupable:
il a mis sa foi en la parole de Satan et a tenu la Parole de Dieu pour un
funeste mensonge!
Laissant la parole à l'orgueil, il a voulu devenir Dieu et rompre tout
lien avec son Créateur! Au lieu de la lumière qui lui était promise, il n'a
plus que des ténèbres et l'attente de sa juste condamnation: la mort physique
et spirituelle, soit la damnation éternelle.
Comment se réjouir encore, dans ces conditions?
Et pourtant, nous avons vu les gens faire la fête!
Et pourtant, nous aussi, nous nous sommes réjouis…!
Les premiers, dis-je, ont "fait la fête": ils étaient comme
ces gens de l'époque de Noé, dont parle Jésus (Luc 17. 26-27) en prophétisant
que :
« Ce qui arriva du
temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme.
Les hommes mangeaient,
buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra
dans l'arche; le déluge vint, et les fit tous périr. »
Tristes fêtes, donc, que ces fêtes païennes, où les hommes cherchent à jouir
sans limite des fruits de l'amour
Créateur (comme pour en nourrir leur âme) tout en étant séparés de ce Créateur
qui, seul, peut nous combler!
Tristes fêtes que ces fêtes où l'homme en est rendu à adorer des choses créées, à cause du bon qu'il y a en
elles, au lieu d'adorer Celui qui est suprêmement Bon et source de tout bien, à
savoir le Dieu Vivant !
Ces festivités, pour les païens, étaient donc des fêtes sans joie.
Outre son Amour Créateur, Dieu nous a révélé son Amour Rédempteur, en
Jésus-Christ : en Christ, Dieu veut être encore favorable et parfait
sauveur pour le croyant ! La relation, brisée dans le paradis, peut
repartir grâce à la Croix du Christ !
En Christ, Dieu nous dit : N’ai
pas peur ! (la phrase revient 365 fois dans la Bible, alors tâchons de
nous en souvenir chaque jour de l’année !). N'ai pas peur, évidemment, car Je suis avec toi et je ne te laisserai pas!
Et c’est pour cela que nous pouvons nous réjouir de chaque jour, de
chaque semaine, de chaque mois, de chaque année qui passe, car, selon les
paroles de l’Apôtre Pierre (2 Pierre 3):
Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme
quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas
qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.
(…)
Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre
bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été
donnée.
Ainsi, si Dieu nous a donné une année de grâce, si nous sommes engagés
dans une nouvelle période (sans savoir combien de temps nous serons encore
ici !) nous devons mettre ce temps à profit !
Car Dieu ne nous donne pas une année de grâce pour que nous devenions
pires avec les païens, mais pour que nous nous repentions et que nous vivions !
Et comme nous avons déjà cru, il nous faut grandir dans cette foi et porter du
fruit :
Pour Dieu, il nous faut donc réformer
notre vie, notre intelligence et notre cœur ! Chose de plus en plus
impensable en nos temps de rationalisme et d’incrédulité, il nous faut
apprendre, réapprendre, à regarder le monde avec le regard de la foi et vivre ainsi dans la Paix que donne le Seigneur.
L’homme naturel n’est pas enclin à cela et j’ai dit que notre époque ne
l’y aide pas… Il serait fastidieux de faire ici une liste de tout ce qui est à
revoir dans le mode de vie et de penser de l’homme sans Dieu (et
particulièrement en nos temps de ténèbres !), mais je vais vous donner un
exemple qui m’a sauté aux yeux, peu de temps avant le réveillon :
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Une jeune personne témoignait devant les caméras : elle cumulait
les succès dans sa vie, et, visiblement très émue, ne sachant plus comment
exprimer sa gratitude, elle en est venue à exprimer de l’ingratitude, disant: « Merci la vie !»
Ce n’est pas pour juger cette personne que je dis cela, mais il faut le
dire quand même : parler comme elle l’a fait en remerciant « la vie », c’est faire une
grande injure à Dieu.
C’est comme si vous aviez offert quelque chose à quelqu’un et que ce
quelqu’un, voulant délibérément vous
ignorer, remerciait ingratement votre voisin ou le hasard par lequel ce bien
lui serait parvenu !
Et le pire, c’est que l’homme post-moderne ne se rend presque plus
compte de ce mal! Dieu est censé être si lointain et absent (au cas où il
existerait !) qu’on pense ne pouvoir remettre son destin qu’aux mains du
hasard, pour ensuite attribuer les évènements qui nous arrivent, à « la
vie », cette déesse inconnue et aveugle…
Mais il nous faut sortir de cette fausse « religion » !
Les ministres de la réformation
de l’Eglise, au XVIe siècle, n’ont pas cessé de souligner la Providence à la
fois générale et particulière dont Dieu gouverne le monde et, nous appuyant
comme eux sur l’autorité de ce Dieu qui parle dans la sainte Bible, nous devons
pareillement reformer nos propres vies
et nos mentalités de pécheurs pour
devenir des hommes spirituels et religieux.
Cela veut dire de non seulement toujours
prier mais aussi de toujours rendre grâce à Dieu pour toute bénédiction.
Comme je l’ai dit, cela est nécessaire pour vivre dans la Paix du Seigneur !
Evidemment, on me dira que la personne de mon exemple aurait eu l’air
stupide de rendre grâce à Dieu pour ses réussites dans les affaires profanes,
comme si c’était une chose divine que d’obtenir une récompense pour le job que
l’on a réalisé! On me dira peut-être aussi qu’il aurait été quasi indécent
d’impliquer Dieu dans sa vie au point de le faire Auteur d’un évènement si
anodin, quand d’autres meurent de faim dans le monde !...
Eh bien ! Je réponds que cela aurait pu sembler stupide aux yeux des incrédules, mais que ça
n’en aurait pas moins été juste et saint.
Cela aurait semblé indécent ?
Mais n’oublions pas que Dieu nourrit même les moineaux ! Est-ce indécent
de le dire ?
Non.
En réalité, ce qui est profondément
stupide et indécent, c’est plutôt quand l’homme, ayant mis Dieu en oubli dans
son cœur, donne [par exemple] à sa réussite professionnelle ou à sa notoriété
une importance telle qu’il en vient à se prendre lui-même pour un dieu!
Au contraire, toujours regarder à Dieu et le remercier oblige instantanément l’homme à mesurer la valeur (et donc, à discerner la
place que doit occuper dans sa vie !) les choses que Dieu lui donne –
dons pour lesquels il faut de toutes manières toujours rendre grâce:
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Cela a-t-il une valeur infinie, que je dois mettre au premier rang dans
ma vie ?, comme son amour en Jésus-Christ !
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Ou cela a-t-il une valeur relative, comme l’argent, une maison, de la
notoriété, une voiture ou autre chose ?
Tout ceci est très important, pour la Gloire de Dieu, mais aussi pour la
santé de notre cœur qui, dès qu’il est, dans quelque domaine que ce soit,
« émancipé » du souvenir de Dieu, ne peut sombrer que dans
l’idolâtrie !
Ah ! Je sais aussi ce qu’on pourrait objecter à tout cela :
« que fait-on des
malheurs ? »
Eh bien, je sais que l’homme pécheur, surtout en notre époque, n’acceptera
pas qu’il puisse y avoir, ici aussi, la Main de Dieu… toutefois, plutôt que dans la bouche des hommes, c’est dans
l’Ecriture sainte, cette Ecriture que Calvin se plaisait à appeler
« l’école du Saint Esprit », que nous devons chercher la lumière en
cette affaire !
Ainsi, nous lisons dans le prophète Esaïe que Dieu affirme :
« Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la
prospérité, et je crée l'adversité; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses. »
Esaïe 45. 7
Et de la part de la créature, nous lisons qu’après avoir tout perdu, Job
(1. 21 - 22) prit la parole et confessa :
« Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le
sein de la terre. L'Éternel a donné, et
l'Éternel a ôté; que le nom de l'Éternel soit béni!
En tout cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à
Dieu. »
Job ne prétendait pas être un dieu pour comprendre la raison pour laquelle
il avait plu à son Dieu de décider telle ou telle chose ; mais, en tant
que croyant, malgré qu’il ne voyait que le malheur, il croyait que
derrière chaque aléas de sa vie se trouvait la Main du Dieu qui mérite d’être adoré sincèrement et qui mérite ce que le premier Adam, alors qu’il ne voyait partout dans
son paradis que le beau et le bon, lui a refusé : à savoir notre confiance !
Comment un Dieu Très Bon et tout-puissant pouvait avoir voulu ou permis
ceci ou cela ? Job ne savais pas, mais il croyait que Dieu n’en demeurait
pas moins Très Bon et, surtout, qu’Il l’aimait plus encore que ses propres
parents n’auraient jamais pu l’aimer!
Nous avons parlé de la Paix du
Seigneur… un tel homme peut y vivre, qui ne se courrouce pas contre ses
ennemis, qui ne maudit pas ses malheurs, car il regarde plutôt à la Main de
Dieu qui agit, pour un temps, par leur moyen !
L’exemple de Joseph, surtout dans les chapitres 45 à 50 de la Genèse, est à ce titre très parlant !
En sens inverse, même dans les plus petites bénédictions, Job ne
remerciait pas (avec la personne dont nous avons parlé ci-dessus) « la vie », mais ce même Dieu Très
Bon et Infiniment Amour.
C’était là sa foi, contre toute la défiance
dont les hommes sont naturellement capables envers Dieu, de par leur solidarité
première à Adam.
Pour conclure, je crois qu’en cette nouvelle année (comme lors des
précédentes), beaucoup de gens auront pris des « bonnes résolutions »,
pour des causes plus ou moins importantes…
Quant à nous, pour qui cette nouvelle année est d’abord une nouvelle année de grâce, n’omettons
pas l’essentiel : réformer notre
vie, vivre notre baptême dans lequel tout l’homme ancien doit être noyé :
cet homme qui est incapable de se tenir devant son Dieu et qui cherche à l’ignorer
toujours plus, ou qui le hait et le méprise !
Que cette année soit donc, pour chacun, le temps de grandir dans la foi, l’espérance et l’amour ;
et, après seulement, parce que nous aurons réformé nos sentiments, notre
langage, notre cœur, nous pourrons dire, comme Jacques (4. 15) nous exhorte à
le faire :
« Si Dieu le veut, nous
vivrons, et nous ferons ceci ou cela. »
Je sais aussi que cette « réforme » du cœur ne peut que nous sembler difficile, et même
impossible ! Toutefois, je suis
certain que cette « réforme » arrivera, et même sans difficulté, car
l’Esprit saint en est et en sera l’Auteur, Lui, à qui rien n’est impossible et qui est béni
éternellement avec le Père et le Fils !
Amen !
_________________
Bucer
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