Remarques sur le baptisme (5)

 


Conclusion


J'ai commencé cette série en plaçant le fardeau de la preuve sur les épaules de ceux qui contestent la validité du baptême des enfants. Car si elle n'est pas en soi un fondement doctrinal (comme l'est l'enseignement biblique), la vie de l’Église apostolique n'en reste pas moins le point de départ de tout approfondissement doctrinal.
Bien sûr, les anciennes Églises et les anciens auteurs ont pu errer. Mais avant de songer à censurer l'ensemble de l’Église indivise (dans ses expressions dogmatiques solennelles : le Credo, ou dans son foyer sacramental : le baptême), encore faut-il commencer par prouver, hors de tout doute raisonnable, son erreur.
Sans cette preuve initiale, les lectures alternatives qu'on propose de la Bible ne peuvent pas être regardées autrement que comme des conjectures et des hypothèses vaines - tout comme celles des Cathares ou des Quakers, qui proposeraient un système d'interprétation au terme duquel il pourrait sembler plausible que le baptême de Matthieu 28 : 19 ne se réfère pas à un baptême d'eau.

Or, j'ai rappelé que les baptistes échouent à prouver l'impossibilité du baptême des enfants au moyen des termes de l'institution du baptême.
De même : qu'il n'est bibliquement pas exclu que des nourrissons reçoivent un emblème appartenant aux croyants.
De plus : qu'il n'existe aucun début d'exemple biblique permettant de tenir pour nul le baptême d'un hypocrite - a fortiori, celui d'un nourrisson.
Enfin : que les assertions et exhortations des lettres apostoliques mènent à la conclusion que les enfants des fidèles sont du nombre des baptisés.

Tout cela étant du reste cohérent avec la vie et la pratique des Églises qui ont immédiatement suivi le siècle des apôtres, il n'existe aucune raison de soutenir l'erreur anabaptiste. En écrivant ces choses, mon but n'est pas de blesser les personnes sincères qu'une telle doctrine a pu tromper (le moins longtemps possible, j'espère!) ; en revanche, mon but autant que mon devoir est de rappeler à ceux qui enseignent cette erreur que l’Église que Dieu s'est acquise par son propre sang n'est pas un terrain de jeu pour contestataires et démolisseurs.

Pour finir, je souhaite aussi souligner que, contrairement aux opinions teintées de pélagianisme, ce n'est pas la décision ou la volonté de l'homme qui donne vie à la Grâce de Dieu; c'est au contraire Dieu qui, par la Grâce manifestée dans le baptême, vivifie qui Il veut et quand Il veut. Le baptême des nourrissons exprime avec une force irrésistible cette vérité fondamentale (1).

Bucerian

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(1) A ce titre, il n'est pas surprenant que la dispute ayant opposé st. Augustin à Pélage ait immédiatement amené à la signification profonde du baptême des enfants. Les anabaptistes, profitant du brouillard de l'époque papale, ne se sont pas privés de recourir à un coup bas - que ne pouvaient pas utiliser leurs ancêtres pélagiens, au Ve siècle : accuser cette pratique d'être l'idée du pape de Rome.

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