Livres carolins (IV: 28): Sur le fait qu’ils appellent à tort leur synode «universel», alors qu’il est évident qu’il n’a pas été reconnu ni intégré par l’Église universelle
Ce chapitre des livres carolins (le dernier qui nous a semblé utile de partager) exprime avec force la conclusion des évêques carolingiens sur le statut du conciliabule hérétique de Nicée II. Celui-ci ne peut évidemment pas être tenu pour un concile œcuménique, et n'a donc pas été reçu par l'Occident.
C'est le lieu de rappeler que les théologiens protestants n'ont rien touché au patrimoine confessionnel de l’Église indivise en conservant la foi en Dieu des six conciles œcuméniques. Ce sont les papistes qui, au concile de Trente, ont emboîté le pas aux orientaux, en consacrant les bondieuseries du prétendu septième concile de Nicée II.
Notre conclusion, étant celle des évêques légitimes de l’Église du VIIIe siècle, ce sont ceux qui les ont désavoué - et non pas nous - qui ont brisé la chaîne apostolique : ayant trahi la foi de l’Église ancienne, ils ne méritent plus d'autre nom que celui de renégats.
Bucerian
Parmi tous les autres délires qui, dans ce même synode, furent soit accomplis, soit écrits, il n’est pas un des moindres que celui-ci : ils appellent ce synode "universel", alors qu’il ne conserve pas la pureté inébranlable de la foi universelle, ni ne présente l’autorité des actes accomplis par les Églises universelles.
Car, de même que l'Église universelle, en grec catholique, est appelée ainsi, de même tout ce qui ne s'écarte pas de son unité peut à juste titre être dit "catholique". En effet, toute doctrine chrétienne, ou toute institution, ou toute tradition véritable doit convenir à l’Église universelle — ce que les hérétiques n'ont jamais respecté, eux qui, dispersés en diverses parties du monde, établirent quelques assemblées particulières par lesquelles ils se séparèrent de la communion de l'unité ecclésiastique.
Ainsi, lorsque les prélats de deux ou trois provinces se réunissent, s'ils statuent sur quelque chose, soit en matière de prédication, soit en matière de dogme, conformément aux institutions des anciens canons, et sans s’écarter des dogmes des Pères antiques, ce qu'ils font est catholique, et l'on peut peut-être dire que c’est "universel" : car, bien que cela n’ait pas été accompli par tous les prélats de l’univers entier, cela ne diffère pas de la tradition de la foi universelle. Ce genre de chose s’est souvent produit dans diverses régions du monde sous la pression de nécessités particulières, et nous savons que de nombreux conciles ont ainsi été célébrés, dont les décisions ont renforcé et affermi la Sainte Église.
Mais si des prélats de deux ou trois provinces réunis ensemble veulent établir des nouveautés, formant de simples petites assemblées, sans être en accord avec l’Église universelle mais en différant d’elle sur certains points, ce qu'ils font n’est pas catholique, et dès lors ne peut être qualifié "d'universel".
Tout ce qui est ecclésiastique est catholique ; et tout ce qui est catholique est universel ; et tout ce qui est universel est exempt de nouveautés profanes dans les termes employés.
Donc, si ce synode avait été exempt de toute nouveauté profane dans ses termes, et s'était contenté des dogmes des anciens Pères, il aurait pu être dit universel. Mais comme il ne se conforme pas aux dogmes des anciens Pères, il ne peut donc être qualifié d'universel.
En effet, l’universalité tire son nom du "un" (unus), car elle est issue d'une multiplicité réunie en une seule unité. Le rassemblement de plusieurs éléments en une unité constitue ainsi l'universalité.
Nous ne saurions donc affirmer ni professer que ce synode est universel, puisque nous constatons qu'il diffère des dogmes de l’Église universelle.
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