De la Tradition légitime (8/10)


 Chapitre 8

Un septième concile ?

 

 



Au cours de cette série, je me suis proposé de recevoir et de garder le christianisme traditionnel (sans faire interférer mon jugement particulier, pour ne pas y ajouter ni en retirer du mien). Pour cela, j'ai naturellement interrogé les assemblées, ou conciles historiquement représentatifs de cette réalité spirituelle.

Dans le précédent chapitre de cette série, j'ai ainsi dressé la liste des conciles universels - liste qui s'arrêtait avec le 6e concile. Comme l'a reconnu le catholique romain Édouard Hugon, dans son traité sur l'Incarnation, ces "six conciles sont, en effet, la glorification éclatante du mystère béni de l'Incarnation."
On m'objectera peut-être alors que Rome, aussi bien que l'Orient, reçoivent pourtant comme 7e et dernier concile universel le 2e concile de Nicée (787 AD), dont la décision (le horos) a ordonné le culte des images, des reliques et des saints (culte de dulie).

Et on m'accusera peut-être d'incohérence ou d'hypocrisie en écartant cette dernière pièce du puzzle - en raison d'un désaccord théologique avec cette dernière assemblée, désaccord tout subjectif, donc.

Réponse :
Sans même me prononcer sur le fond de l'affaire (l'absence de fondement biblique et la rupture spirituelle que constitue le horos du deuxième concile de Nicée), voici la double raison pour laquelle ce reproche ne tient pas.

A) Il y a eu une réception effective de Nicée 2, en Orient, à partir de 843 (le "dimanche de l'Orthodoxie"). Mais rien de tel n'est arrivé en Occident, en tout cas pas avant le concile de Trente. Mais à cette époque, la Reforme protestante avait déjà eu lieu. Les protestants n'ont donc rien retranché du témoignage de l’Église universelle. Ils l'ont au contraire assumé tel qu'ils l'ont trouvé.
B) On a vu que ce témoignage consistait dans ce que proclame et confesse le Symbole, matériellement et formellement scellé par le concile de Chalcédoine (cf. chapitre 6). Or ce Credo ne parle ni des images, ni la notion de culte de dulie.
Impossible, pour le prétendu deuxième concile universel de Nicée, de développer ou préciser ce qui, dans le Credo, n'existe pas (cf. chapitre 7). Nicée II a donc consisté en une addition d'un dogme au catalogue des vérités du Credo. Attentat à la suffisance matérielle de ce dernier, la prétendue Orthodoxie qui en a résulté n'a été qu'une religion nouvelle.


La messe est donc dite : Nicée 2 n'a jamais été universel, et sa matière ne lui permettra jamais de l'être.

A suivre...

Bucerian


Commentaires

Anonyme a dit…
D'ailleurs, qui est baptisé au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ne doit prier que le Père, par le Fils, dans le Saint-Esprit. Tout le reste n'est que gnosticisme, c'est-à-dire: idolâtrie.
Vous faites bien de rappeler ce point: prier, c'est adorer.
J'ajouterais qu'avec les sophismes de Nicée II, on pourrait questionner le polythéisme que ces mauvais théologiens reprochent aux païens. Car on lit dans Antigone, de Sophocle (second épisode, second stasimon, strophe 2), l'assertion suivante:
"Zeus, toi seul es le tout-puissant! Ô maître de nos destinées, etc."
De sorte que les païens adoraient sans doute Zeus d'un culte de latrie, et les petits dieux, d'un culte d'hyperdulie...

Posts les plus consultés de ce blog

Parlez de Jésus-Christ, ou taisez-vous

Sacrement de confesse?

Eglise Protestante Unie de France : l'alternative