Avent 2022 : 2, L'exclusivisme chrétien
Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité et la vie;
personne ne vient au Père que par moi.
Jean 14: 6
(Suite de notre série de la période de l'Avent.)
D'après le témoignage de Tertullien, l'empereur Tibère aurait été le premier à tenter de noyer Jésus-Christ dans un panthéon d'idoles (Tertullien, Apologie, 5. 2).
Plus tard, au sein même de l’Église médiévale, on connut une tentation similaire: cette fois, le Christ allait être occulté par un panthéon de saints - que l'on prétendait devoir "honorer" ainsi en raison de leur place dans la communion des saints (1). Mais le cas de st. Christophe, figurant dans ce panthéon sans avoir jamais existé ailleurs que dans des légendes, en dit long sur le caractère grotesque et profane de ces cultes - que les Églises protestantes ont censuré à bon droit (2).
Toujours est-il que notre époque est particulièrement intéressée par une telle "réception" du Christ - réception fallacieuse qu'il faut plus que jamais dénoncer.
Car, cette perfide entreprise ne s'insinue pas seulement dans les palais mondains du Vatican (avec les papes qui embrassent le Coran, quand ils ne prient pas avec les chamanes); elle se rencontre aussi - hélas ! - dans les cercles protestants, voire évangéliques.
En outre, cette peste ne consiste pas toujours en l'acceptation de plusieurs sauveurs auxquels il serait nécessaire d'adresser nos prières ; elle consiste aussi en l'acceptation de plusieurs vérités (idéologiques, spirituelles, philosophiques...) méritant toutes, sinon notre foi, au moins notre religieux respect. C'est le cas dans les questions dogmatiques ; c'est aussi le cas dans les questions morales, ou éthiques. Des dénominations, aujourd'hui, approuvent et célèbrent ce que Dieu condamne. Des "pasteurs" sont suffisamment tièdes et hypocrites pour fermer les yeux et se contenter de quémander un petit coin dans l'église où ils pourront se laver les mains de ce que fait le reste de leur communion...
La trinité Diversité-Pluralisme-Relativisme, a banni le Dieu invoqué dans le baptême. Le seigneur Tolérance est devenu le pain de ces agapes de la décadence.
Or, refuser le règne exclusif de Jésus-Christ revient à rejeter Jésus-Christ. Ceux qui acceptent qu'une autre Loi, qu'une autre Parole, qu'un autre Évangile soient prêchés ou professés dans l’Église ne sont pas moins apostats que ceux des chrétiens de l'antiquité qui acceptaient de brûler de l'encens devant l'image de César.
Notre époque a besoin d'entendre cela !
Les frères égarés, peut-être encore hésitants, ont besoin d'entendre cela !
Nous avons nous-mêmes besoin d'entendre cela, afin de toujours revenir, personnellement et collectivement, à Jésus-Christ seul - et à l'honorer dans son Église par notre repentir et notre foi, plutôt que de le défier et l'injurier, jusqu'en ce lieu saint, par l'impénitence de cœurs attachés aux idoles.
Bucerian
______________
(1) Thomas d'Aquin, Somme théologique, partie II, 2, q. 83, art. 11.
(2) Catéchisme de Heidelberg, Q. 30.
Commentaires
(XXXIX articles anglicans)
ART. VII. De l’Ancien Testament.
L'ANCIEN Testament n’est point contraire au Nouveau; car, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, la vie éternelle est offerte au genre humain par le Christ, qui est le SEUL Médiateur entre Dieu et l’homme, étant Dieu et homme tout ensemble. C’est pourquoi ceux qui se figurent que les anciens pères n’avaient en vue que des promesses passagères, ne doivent point être écoutés. Quoique la Loi donnée de Dieu par Moïse, à l’égard des cérémonies et des rites, ne lie point les Chrétiens; et quoique les commandements politiques n’en doivent point être reçus nécessairement dans aucune communauté; cependant il n’y a point de chrétien qui soit dispensé d’obéir aux Commandements qui sont appelés Moraux.
XVIII. De l’Acquisition du Salut éternel parle SEUL Nom de Jésus-Christ.
ON doit aussi regarder commue anathèmes, ceux qui osent dire que chaque homme sera sauvé par la Loi on la Secte dont il fait profession, pourvu qu’il ait soin de régler exactement sa vie selon cette Loi, et d’après les lumières de la Nature; car l’Écriture Sainte ne nous propose que le SEUL Nom de Jésus-Christ, par lequel les hommes doivent être sauvés.