De l'indulgence papale et de la complaisance générale

Nous avons signalé que le pape François, profitant du désarroi des hommes exposés au Covid-19, a lancé une nouvelle campagne d'indulgences. 

 Certains disent en avoir été surpris:
« Encore une fois, je me suis dit: "L’Église catholique en est encore là?" Encore à faire de Dieu un comptable qui récompense chacun, chacune selon ses bonnes ou mauvaises actions? Encore à s’arroger le pouvoir d’influencer le jugement de Dieu », confie Olivier Bauer, théologien réformé.
Il n'y a pourtant rien d'étonnant à l'acte du pape des jésuites puisque, comme l'affirment les signataires de la si prisée Déclaration commune de 1999: le dépassement des condamnations et des questions jusqu’alors controversées ne signifie pas que les séparations et les condamnations soient prises à la légère ou que le passé de chacune de nos traditions ecclésiales soit désavoué. (§ 7).
Rome est et reste donc gardienne du concile de Trente, dont la profession de foi stipule: (...) J'affirme aussi que le pouvoir des indulgences a été laissé par le Christ dans l’Église, et que leur usage est très salutaire au peuple chrétien (Denzinger, § 1867).

D'autres oecuménistes avouent plus franchement leur mépris de toute vérité:
«Certes, cette déclaration nous laisse un petit goût de rebouilli du 16e siècle», atteste (*) Jean-Baptiste Lipp. «Mais face à l’épreuve, chaque Église dispose d’une pharmacie de trésors spirituels (sic) pour accompagner ses fidèles. Il est donc normal qu’elle les utilise.»
Des trésors spirituels?  
De quoi parlons-nous? 
Nous ne parlons pas seulement de la superstition qui pousse François à tripoter un mannequin de bois pour éloigner la guigne. Nous parlons avant tout de l'infâme doctrine suivant laquelle le sang du Christ ne délivrera pas les âmes des horribles flammes du purgatoire à moins que le surabondant mérite du sang de st Étienne ou de st Paul ne leur soit appliqué -- selon que le "chef de l’Église", c'est-à-dire le pape de Rome, jugera opportun d'en céder quelques bénéfices.
Trésors spirituels? Les libéraux, symbolo-fidéistes et autres oecuménihilistes sont libres de le penser. Après tout, ces nouveaux rogatons ne sont pas plus protestants que je ne suis bouddhiste. Il serait seulement appréciable qu'ils cessent ces méthodes d'imposteurs (en se proclamant "protestants"), car chez nous, on estime au contraire que les apothicaires tels que le pape sont: "plutôt dignes d'être mis entre les mains des médecins que d'être convaincus par arguments (...)" (Jean Calvin, Institution de la Religion Chrétienne III, v, 1).

La question se pose s'il reste encore des protestants parmi les ministres des "Églises historiques" et ce qu'ils attendent pour faire leur devoir...


Bucerian

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(*) "Atteste"; le mot est bien choisi. Les vrais comprendront...

Commentaires

Anonyme a dit…
Ce n'est pas le pape, c'est Don Camillo!...

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