Série de réflexions sur une communion orthodoxe (3)





Pour quelle raison le Symbole est-il réputé suffisant?





La précédente partie a permis d'établir que l’Église indivise de l'antiquité n'avait officiellement qu'une seule confession de foi : le Symbole de Nicée-Constantinople.

A la question de savoir pourquoi ce Symbole devrait être jugé suffisant, l’Église ancienne a donné la réponse suivante: car il donne un enseignement parfait sur le Père, le Fils et le Saint-Esprit et il expose l'Incarnation du Sauveur à ceux qui la reçoivent avec foi (concile de Chalcédoine, 5e session) [*].
 
Connaître le vrai Dieu dans le Verbe Incarné, par la foi : de quoi pourrions-nous avoir besoin de plus?

"La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ" (Jean 17. 3).

Aujourd'hui, la Trinité est souvent considérée comme un accessoire fourni d'office dans le "package" de la foi chrétienne et que l'on reçoit donc systématiquement (parfois avec embarras) sans bien comprendre pourquoi. Bien des âmes sont même si peu regardantes de ce dogme qu'elles répètent volontiers le lieu commun (pourtant ô combien faux!) selon lequel juifs, chrétiens et musulmans auraient le même Dieu. Après avoir traité une telle question avec si peu de diligence (comme s'il s'agissait d'un menu fretin!) on disserte en revanche sur le nombre de langues qu'un chrétien est censé parler, sur l’État-nation qu'un chrétien est censé soutenir sur la scène géopolitique, ou sur l'âge minimum requis pour pouvoir être ajouté à l’Église!

C'est pourtant bien à la foi trinitaire, révélée dans l'Incarnation, que l’Église est initiée jusqu'en chacun de ses membres, au moyen du baptême (Matthieu 28. 19) et de la Cène du Seigneur (Matthieu 26. 26, ss). Ces deux mystères sont comme la double hélice de l'ADN de la foi; ils sont, tels les deux colonnes d'airain du temple de Salomon (1 Rois 7. 13-22), le cadre par lequel doit passer notre foi pour joindre le temple de Dieu et être bénis de sa Présence.
Cette foi, telle qu'exposée dans le Symbole, résume la connaissance du Dieu véritable et du médiateur qui nous unis à Lui en nous sauvant de nos péchés. C'est la foi nécessaire à vie dans la prière et suffisante, on l'a vu, à la félicitée éternelle!

Or il faut souligner ici que, non seulement ce Symbole est suffisant, mais que les articles qu'il résume sont aussi nécessaires ; que serait en effet la célébration d'un baptême ou de la Cène sans une foi commune aux participants?
Ce serait, ou bien un rite superstitieux (l'accomplissement du rite apportant, de facto, la faveur d'une divinité inconnue) ou bien un rite purement social (le rite permettant d'entretenir une convivialité séculaire, malgré la pluralité des opinions). Rien de tel ne serait un sacrement chrétien, et c'est pourquoi la foi et sa confession ont toujours été au coeur de ces rites (cf. Actes 8: 36-37) que Melanchthon définissait, à juste titre, comme les liens des assemblées publiques.

A suivre...


[*] : C'est une constante dans l’Église ancienne. L’Église d'Occident, résumant l’œuvre théologique des quatre premiers conciles (dans le "Symbole d'Athanase"), affirmait ainsi : Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique (...)  Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l'Unité (...) Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l'incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ (...) Telle est la foi catholique : si quelqu'un n'y croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé.

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