Série de réflexions sur une communion orthodoxe (2)





Quel Credo? 


Chaque dénomination contemporaine affirme être la plus fidèle héritière de l’Église indivise des premiers siècles.  

Or, cette Église antique n'a jamais reconnu d'autre résumé officiel de sa foi que le texte appelé "Symbole de Nicée-Constantinople". Selon elle, ce "Symbole" ou "Credo" ne doit jamais être changé, d'autant qu'il est a priori suffisant pour exprimer toute la foi salutaire. 

Ainsi: 
 La profession de foi des trois cent dix-huit Pères réunis à Nicée en Bithynie, ne doit pas être abrogée, elle doit conserver toute sa force (Concile de Constantinople, canon n°1 sur le Symbole de Nicée). 

De même:  
Le saint concile a décidé qu'il n'est permis à personne de professer, d'écrire ou de composer une (confession de) foi autre que celle définie par les saints Pères réunis à Nicée, avec le Saint-Esprit. (Concile d’Éphèse, 6e session sur le Symbole de Nicée). 

De même:
Or donc, pour une connaissance complète et une confirmation de la religion, il eût suffi de ce sage et salutaire Symbole de la grâce divine (...) Pour cette raison, (...), le saint et grand concile œcuménique, aujourd'hui présent, enseignant la doctrine inébranlable prêchée depuis le commencement, a défini qu'avant tout la confession de foi des 318 Pères devait demeurer en dehors de toute atteinte.
Et il ratifie l'enseignement transmis sur la substance de l'Esprit par les 150 Pères réunis plus tard dans la ville impériale à cause de ceux qui combattaient contre l'Esprit saint (...)
(Concile de Chalcédoine, 5e session, sur le Symbole de Nicée-Constantinople).

Enfin:
Le présent saint et œcuménique concile inspiré de Dieu a mis son sceau au Credo qui a été mis en avant par les 318 Pères, et encore religieusement confirmé par les 150, et qui a aussi été cordialement reçu et ratifié par les autres saints synodes, pour la suppression de toutes les hérésies destructrices des âmes.
De sorte que:
(...) il n'est permis à personne de proposer une autre confession de foi, c'est-à-dire de l'écrire, de la composer, de la méditer ou de l'enseigner à d'autres. Quant à ceux qui oseraient composer une autre confession de foi, diffuser, enseigner, ou transmettre un autre Symbole à ceux qui veulent se convertir du paganisme, du judaïsme ou de quelque hérésie que ce soit à la connaissance de la vérité (...) s'ils étaient évêques ou clercs, ils seraient exclus, les évêques de l'épiscopat et les clercs du clergé; s'ils étaient moines ou laïcs, ils seraient frappés d'anathème.
(3e Concile de Constantinople, 18e session, sur le Symbole de Nicée-Constantinople - et ses précisions).

Il est vrai que l’Église ancienne admettait que des assemblées (conciles) composent extraordinairement des arrêts pour préciser (et, en réalité, réaffirmer) ce Symbole. C'est d'ailleurs ce que firent les conciles cités précédemment. Mais ceux-ci n'ont en aucun cas abrogé, ni remplacé (ou relégué à une deuxième place) le Symbole qui est la seule confession publique, irréformable et a priori suffisante de la foi chrétienne.

N.B. : De nos jours, les dénominations classiques reçoivent toujours ce Symbole; souvent, elles le mentionnent dans leurs confessions de foi particulières. Mais ce Credo n'est clairement plus LE Credo. Il ressemble plutôt à une sorte de vestige, implicitement jugé bien peu consistant, voire insignifiant, que l'on conserve telle une pièce de musée pour attester de son lien avec l'antiquité...
Au chapitre symbolique (c'est le cas de le dire!) c'est là un changement du "centre de gravité", qui ne peut que pérenniser les antagonismes et qui obscurcit assurément l'unanimité du témoignage de foi que les saints doivent rendre devant le monde.

Toujours est-il que le propos du Symbole est évidemment le dénominateur commun dont il a été question dans la première partie, et qu'il serait convenable (pour voir en elles les filles de la communion antique) que toute Église rende sa place fondamentale au Symbole.

En plus de rendre son sens à l'idée que "Ce qui nous sépare est plus grand que ce qui nous divise", ce retour aux fondamentaux constituerait un cadre idéal pour discuter des points de discordes et vider les controverses en faveur de la vérité.

A suivre...

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Le credo chrétien vaut quand même mieux que les revues scientifiques, qui, à l'instar de "ze" Lancet, depuis la publication de l'étude bidon de Mehran et Depai, sont devenues la parole d'odieux…

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