Centralité de la sotériologie (doctrine du salut)

C'est un billet que j'aurais aussi bien pu intituler "Centralité du Christ", tant il est vrai que Christ est notre Salut.
Voici donc des extraits d'une réflexion de Martin Luther sur l'importance du Salut par la seule grâce de Dieu, au moyen de la seule foi en Jésus-Christ (Martin Luther, Œuvres, Labor et Fides, tome VI; pages 242-243):

"Car lorsque cet unique article subsiste purement, la chrétienté reste aussi pure et nette, unie et sans aucune secte, puisque c'est ce seul article et rien d'autre qui fait et maintient la chrétienté (...). Et là où les sectes apparaissent ou commencent, tu peux croire sans aucun doute qu'ils sont déchus de cet article capital: peu importe qu'ils bavardent beaucoup de Christ avec leur bouche et qu'ils se nettoient et s'ornent bien. Car cet article ne permet à aucune secte d'apparaître, puisqu'il ne peut pas exister sans que le Saint-Esprit soit également là, et l'Esprit ne laisse pas commencer les sectes, mais il donne et maintient l'unité. (...) Et maintenant, si tu veux ou si tu dois traiter de problèmes qui concernent la loi et les œuvres, ou les paroles et les exemples des pères, prends avant toute chose cet article capital devant toi et ne te laisse jamais surprendre sans cet article, afin que le bon soleil Christ brille dans ton cœur. Alors tu pourras librement et sûrement juger et parler sur toutes les lois, les exemples, les affirmations et les œuvres. Car s'il y a quelque chose de bon et de juste dans ces choses, je sais bien qu'elles ne sont bonnes et justes que pour cette vie. Car pour ce qui est de la grâce et de l'autre vie, Christ seul est bon et juste. Et si tu ne fais pas cela, tu peux être certain que les lois, les paroles, les exemples et les œuvres, avec leur belle apparence et l'aspect considérable des personnes, t'égareront en sorte que tu ne sauras pas où tu te trouves. Je l'ai bien vu, même chez saint Bernard:  lorsque cet homme commence à parler de Christ, les choses vont de telle sorte que c'est une délectation. Mais lorsqu'il se trouve en dehors de cet article et qu'il parle de règles ou d’œuvres, ce n'est plus saint Bernard. Il en va de même pour saint Augustin, Grégoire et tous les autres: lorsque Christ n'est pas là, ce ne sont plus que des maîtres du monde comme les philosophes ou les juristes. (...) Que manque-t-il maintenant aux sectes et aux saints insensés, sinon qu'ils ont abandonné cette pierre angulaire et qu'ils se sont de nouveau précipité dans les œuvres? Ils ne peuvent plus maintenant s'arrêter, mais il faut qu'ils continuent et qu'ils fassent du baptême et du sacrement (qui sont cependant parole et commandement de Dieu) une pure et simple œuvre humaine; c'est ainsi que les anabaptistes disent que le baptême n'est rien si l'homme n'est pas tout d'abord pieux; ils ne veulent point devenir pieux par et au moyen du baptême, mais ils veulent rendre le baptême saint et agréable par leur propre piété. (...) Les visionnaires font également la même chose avec leur sacrement qui ne rend pas pieux ni ne donne la grâce,mais atteste combien pieux et saints ils sont sans sacrement.(...) C'est pourquoi, saint Paul enseigne avec tellement d'application aux Éphésiens et aux Colossiens que Christ est notre tête et que nous devons nous tenir avec application attachés à cette tête et rester liés les uns aux autres comme membres d'un seul corps et grandir. Car le diable ne chôme ni ne dort. Il voudrait bien nous arracher à cette tête. Il sait bien que cet article lui brise le cou et écrase sa tête de serpent comme Genèse III l'a promis (Gen 3: 15)."

C'est ici le nerf de la guerre, le centre de tous les débats. Ne nous laissons donc jamais éloigner de cette considération.

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Vous avez bien raison. La théologie chrétienne n'a jamais été qu'une vaste réflexion sotériologique. D'abord, saint Athanase et la Trinité, ensuite, saint Grégoire de Naziance et l'Incarnation, puis, le Bx. Luther et l'Évangile du baptême, enfin, Melanchthon et la Tradition; tous pointaient une seule perspective: le salut. Saurions-nous mieux faire? On a vu ce que sont devenus ceux qui s'y sont risqués, d'après II Jn.7-11...

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