L'Israël de Dieu, suite et fin

Partie 1. 8

Voici le plus clair passage sur la perpétuité de la nation d'Israël: "Si jamais ces règlements [soleil, lune, étoiles, etc] disparaissent de devant moi, dit l’Éternel, aussi la race d'Israël cessera d'être à jamais une nation devant moi. Ainsi a dit l’Éternel : si les cieux se peuvent mesurer par dessus, et les fondements de la terre sonder par dessous, aussi rejetterai-je toute la race d'Israël; à cause de toutes les choses qu'ils ont faites, dit l’Éternel" (Jérémie 31: 36-37).

Cela semble clair: l’État d'Israël, en tant qu'entité politique, est sous la bénédiction éternelle de Dieu, et sera toujours une nation. Mais nous devrions noter quelques éléments...

Premièrement, que veut dire le texte par "nation"? Le mot Hébreux est "goy", le pluriel de ce mot, "goyim", sert à désigner les Gentils. Une nation apparaît comme un peuple distinct avec un chef, ou un peuple avec un roi.

Deuxièmement, comment Dieu a-t-il tenu cette promesse de manière à satisfaire le prémillénarisme dispensationnaliste le plus littéral?
Israël est seulement devenu une nation au mont Sinaï, en Exode 19. Dieu a déclaré qu'Israël était un trésor particulier (en hébreux: segulah; en grec:   laos hagion) et un royaume de prêtres et une nation sainte (en hébreux: goy qadosh; en grec: ethnos hagion) (vv. 5-6).

Israël était-il une nation lorsque les 10 tribus furent emmenées en captivité? Israël était-il une nation lorsque les deux autres tribus furent transportées à Babylone pendant 70 ans? Israël était-il une nation quand il n'existait qu'en tant que jouet pour les nations - depuis le retour d'exil jusqu'à l’époque de l’empire romain - et qu’aucun roi davidique n’a jamais siégé sur le trône terrestre de Jérusalem? Est-ce qu'Israël était une nation lorsqu'il fut détruit en 70 ap.  JC, et Israël était-il une nation de 70 à 1948/1967? Israël est-il aujourd'hui une nation?

Troisièmement, la promesse de Jérémie 31: 36-37 est faite explicitement à la postérité d'Israël, et non à la société appelée Israël. La postérité d'Israël inclue tous ceux, ethniquement Juifs ou ethniquement Gentils, qui croient en Jésus-Christ; et elle exclue tous les Juifs ethniques (et tous les Gentils ethniques) qui rejettent Jésus-Christ. Puisque les Juifs qui sont retournés en Israël en 1948 étaient des incroyants, Jérémie 31 n'a rien à voir avec eux.

Mais qu'en est-il de la nation d'Israël? Dans quel peuple cette promesse est-elle accomplie, si ce n'est dans l’État juif incroyant du Moyen-Orient?  Et y a-t-il un roi pour s'asseoir sur le trône de David? Le Nouveau Testament nous dit que Jésus est le Fils ou la semence de David et qu'il est assis sur le trône de David: "Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera pour toujours sur la maison de Jacob et de son royaume il n'y aura pas de fin" (Luc 1: 32-33).
 Les dispensationalistes prémillénaristes aiment affirmer que cette prophétie se réalisera dans un futur règne de mille ans. Mais, premièrement, 1 000 ans ne sont pas éternels et Luc 1 exige que Jésus règne à jamais sur la maison de Jacob. Et, deuxièmement, Actes 2 enseigne que Jésus est déjà assis sur le trône de David au ciel (vv. 30, 33-36). 



L'Israël de Dieu (Partie 1.9/ conclusion) 

 Qui est la nation d'Israël à qui Dieu fait une promesse en Jérémie 31? Jésus nous donne une indication très claire, en Matthieu 21: 43: "C'est pourquoi je vous dis, que le Royaume de Dieu vous sera ôté, et il sera donné à une nation qui en rapportera les fruits." Et nous n'avons pas à chercher très loin pour découvrir de quelle nation il s'agit:  c'est l'Eglise, l'Eglise de Jésus-Christ, constituée des Juifs et des Gentils qui croient, qui sont la postérité d'Abraham, les enfants de Dieu, les Juifs du Nouveau Testament.

Pierre écrit à l’Église en ces termes: "Mais vous êtes la race élue, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis ... vous qui autrefois n'étiez point un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu (1Pierre 2:9-10). "Nation sainte" est le nom donné à Israël dans l'Exode (19: 5-6). Pierre l'applique maintenant à l’Église! L’Église est la sainte nation, et puisque l’Église ne sera jamais détruite, en elle -- et non pas dans l’État d'Israël moderne d'après 1948 --la promesse de Jérémie 31 est accomplie. Tite 2: 14 est également instructif: aux Églises de Crète, Paul attribue le titre de "peuple acquis", un nom tiré d'Exode 19:5!

Une chose supplémentaire doit être remarquée dans Jérémie 31. La promesse d'une nouvelle alliance est faite "à la maison de Juda et à la maison d'Israël" (v. 31). Dans cette alliance avec la maison d'Israël, Dieu dit "Je mettrai ma Loi au dedans d'eux, je l'écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple..." (v. 33).

De plus, Dieu a promis à la même maison d'Israël: "Je pardonnerai leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché" (v. 34). Comment la promesse de cette nouvelle alliance est-elle remplie et pour qui? La réponse se trouve dans Hébreux 8: 6-13. Cette alliance n'a rien à voir avec la maison d'Israël en tant qu'entité distincte de l’Église de Jésus-Christ. L’Église du Christ, qui jouit de la connaissance de Dieu et du pardon des péchés, est la maison d'Israël.

N'y a-t-il pas alors de promesses à l'entité politique connue sous le nom d'Israël? La réponse est un "non" sans équivoque. Israël, en tant qu'entité politique, reconstruira-t-elle son temple et adorera-t-il Dieu comme il le faisait dans l'Ancien Testament? C'est très improbable, mais s'il parvient à construire un temple à Jérusalem et à instituer une prêtrise, à offrir des sacrifices et à célébrer les fêtes, ce ne sera qu'un autre signe de l'apostasie de Dieu par Israël. Si les sacrifices des méchants étaient abominables à Dieu dans l'Ancien Testament (Proverbes 15: 8, 21:27), à quel point le retour des sacrifices d'animaux serait-il plus abominable encore après le seul et unique sacrifice du Fils de Dieu?

Toutes les promesses de Dieu sont en Christ (2Corinthiens 1: 20). Toutes les promesses de Dieu furent faites en Christ, la semence d'Abraham (Galates 3. 16). Donc, il ne peut y avoir aucune promesse, d'aucune sorte, pour les incroyants en dehors de Jésus-Christ.  L'appel fait aux Juifs, tout comme l'appel aux Gentils, est de se repentir et de croire en Jésus-Christ, et de rejoindre l'Eglise des Juifs et des Gentils, hommes et femmes, libres ou esclaves, où il n'y a pas de différence; et sur tous ceux qui marcheront selon cette règle: "paix et miséricorde!" Car ils sont l'Israël de Dieu!

Fin

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