Du conflit à la communion?


Pour célébrer les 500 ans de la Réformation (1517-2017), les communautés ultramontaine et luthériennes publient conjointement un document sur cet évènement et ses conséquences. 

Un lecteur ayant demandé notre avis sur ce texte, voici les quelques réponses de notre équipe. Nous émettons ces observations d'autant plus volontiers que les auteurs invitent tous les chrétiens à étudier ce rapport avec un esprit ouvert et critique (fin du préambule).


1. Le regard de Rome sur Luther a changé. Ne faut-il pas s'en réjouir?


Bucerian: Bien sûr, ce texte témoigne d'une rupture dans le discours romain au sujet de Luther. Passé du statut d'ivrogne satanique (sous la plume d'un Cocloeus) à celui de "témoin de Jésus-Christ" [§2], la différence est assez grande pour être notée.
Toutefois, il faut se garder de trop "personnaliser" cette affaire. Ce qui est en jeu pour nous, ce n'est pas la personne de Luther. Les protestants ne sont pas les chiites du christianisme, défendant la mémoire d'un imam injustement traité! Les protestants sont les témoins de l’Évangile de Jésus Christ. Le but d'un protestant est que cet Évangile soit proclamé ouvertement, pour la gloire de Dieu et le Salut et la consolation des âmes (et pas que telle ou telle personne particulière soit réhabilitée par une cour d'ailleurs discréditée).

 Or, le document parle beaucoup de 'Luther' et des 'luthériens'. Dès l'introduction (§ 3) on trouve cette volonté (déjà manifestée par Jean Eck, lors du colloque de Ratisbonne...) d'isoler cette partie du protestantisme. On la qualifie ici de "Réforme liée à Luther" et de "Réforme de Wittenberg".
Un esprit soupçonneux y verrait la volonté de diviser pour mieux régner... pour notre part, nous y voyons l'occasion de rappeler que de telles catégories ("Réforme liée à Luther" ou "Réforme de Wittenberg") sont irrecevables, parce que le témoignage évangélique est celui de L’Église dont la voix a été portée dans la Confession d'Augsbourg, signée et adoptée par l'ensemble du protestantisme, avec la Concorde de 1536.



2. Ce témoignage de l’Église,  au centre de la Confession d'Augsbourg, n'est-il pas approuvé (au moins tacitement) dans le rapport?



Athanasius: Nous lisons, au paragraphe 133: "Les luthériens, comme les catholiques, reconnaissent la valeur des œuvres dans le processus d’approfondissement de la communion avec Christ (cf. DCDJ § 38sq), même si, pour les luthériens, la justification, en tant qu’acceptation par Dieu et partage de la justice de Christ, n’a besoin d’aucun complément. Le concept polémique de mérite est expliqué comme suit : « Lorsque les catholiques maintiennent le « caractère méritoire » des bonnes œuvres, ils veulent dire que, selon le message biblique, un salaire céleste est promis à ces œuvres. Ils veulent souligner la responsabilité de la personne pour son œuvre. Ils ne contestent pas pour autant que les bonnes œuvres sont un don et encore moins que la justification reste une grâce imméritée » (DCDJ § 38). "

Autrement dit, selon l'explication la plus indulgente de ce texte (I Cor.13/5, I Thess.5/19-21), la justification, le salut, ne se recevrait QUE par la foi au Christ, tandis que la sanctification s'approfondirait par la foi ET les œuvres. A ceci, il faut opposer que justification et sanctification ne se reçoivent et ne se maintiennent QUE par la foi, certes pénitente, selon I Cor.1/30, 6/11, Héb.12/14, I Jn.1/9, Tite.2/14, Eph.3/17, Gal.2/20 etc... Sinon, l'équivoque entre justification forensique et médicinale est maintenue par cette approche synergiste de la sanctification. De sorte qu'il en résulte une perspective faussée de la persévérance des saints, comportant l'amissibilité de la grâce et, en définitive, l'incertitude du salut...



3. Est-ce à dire que le dialogue œcuménique ne porte aucun fruit?


Bucerian: Faut-il encore parler d'un simple "dialogue", quand nous lisons qu'il est question d'un "mouvement œcuménique", avec des "théologiens œcuméniques" dont le propre est de "ne pas s'accrocher à leurs propres affirmations confessionnelles" (§17)?
Selon ce mouvement, les doctrines (romaine et luthérienne) s'opposeraient dans leurs formulations (§32). Est-ce vrai? Évidemment, non! Le concile de Trente n'a d'ailleurs pas dénoncé une "formulation obscure et problématique" de la vraie doctrine, mais a dit "Ce n'est pas sans la perte de nombreuses âmes et un grave détriment pour l'unité de l’Église que s'est répandue en notre temps une doctrine erronée concernant la justification." (Denzinger 1520) C'est donc bien la doctrine protestante elle-même qui est inconciliable avec celle (hérétique), du concile de Trente!
Quel fruit peut donc produire ce "mouvement œcuménique"? Aucun fruit vraiment chrétien, mais des tromperies et des scandales.
On se rappellera qu'au lendemain de la signature de la "Déclaration commune sur la Justification par la foi", les "protestants" qui s'étaient réjouis de cette "avancée historique" étaient tombés de haut, en apprenant que le pape de Rome allait bientôt dispenser... des indulgences!


Pour conclure, on peut dire, sans risque de se tromper, qu'un tel mouvement n'aboutira jamais à l'unité tant recherchée. Ce texte le précise: ses signataires ne sont peut-être plus dans le conflit, mais pas encore dans la communion! Comment est-ce possible, après ces décennies de "mouvement œcuménique", qu'un vulgaire quiproquo ne soit pas encore résolu?
C'est que les deux entités cherchent l'unité par une série de petites réalisations concrètes (c'est un petit peu comme la construction européenne de la Déclaration Schuman!) alors qu'il ne peut y avoir d'unité chrétienne que par un acte radical, une conversion à la Vérité. Mais les diplomates vaticanistes sont-ils prêts à abandonner et rejeter publiquement le travail du concile de Trente?...


BCP

Commentaires

Domus a dit…
Abandonner et rejeter publiquement le travail du concile de Trente ? Les deux déclarations suivantes donnent le ton :.
«... J'accepte entièrement tout ce qui a été déclaré et décidé au concile de Trente sur le péché originel et la justification... ».
« ...J'accepte aussi sans élever aucun doute et confesse toutes les autres choses qui ont été transmises, décidées et déclarées par les saints conciles oecuméniques, avant tout par le saint concile de Trente et par le saint concile du Vatican [Vatican I, 1870], particulièrement en ce qui concerne la primauté de l'évêque de Rome et de son magistère infaillible... ».
Ce sont là quelques extraits de l'engagement d'obédience au pape et de fidélité à l'église catholique romaine que les pères conciliaires de Vatican II ont dû signer avant de siéger ce qui ne laissait aucune chance à la plus légère remise en cause des conclusions du concile tridentin. Y a-t-il du nouveau depuis Vatican II ? Oui, Jean XXIII, son initiateur, a été canonisé et Jean-Paul II de même par le pape François ! Ainsi, loin de représenter un désavoeu du concile, ces deux canonisations récentes (2014) sont plutôt la preuve qu'il n'est en aucun cas question, à Rome, de ne pas rester fidèle à tout ce qui a été fait et arrêté auparavant et notamment à Trente. On peut dire que Vatican I et II ont confirmé en la pérennisant la légitimité des conclusions de celui de Trente.
En dépit de mots plus aimables sur Luther, le concile de Trente reste donc en vigueur, ce que les églises luthériennes de la Fédération Luthérienne Mondiale savent et acceptent. Il ne s'agit donc plus d'unité mais d'allégeance. Leurs dirigeants devraient au moins avoir l'honnêteté de le reconnaître...






Domus a dit…
Bien sûr, il faut lire "désaveu" (et non "désavoeu")!
Unknown a dit…
SHALOM.
chez nous il y a un adage qui dit on ne reste pas entre les magnants pour enlever les magnants. l'objet d'adoration de cette église catholique est sol invictus qui lui es née le 25 dec a babylone et c'est le soleil voir ce tete: ((5.3.1 - SOLEIL) par sylvietribut le 04-08-2013.
A Rome, le culte rendu au Soleil contient de nombreux éléments symboliques, qui sont bien souvent utilisés dans un but politique. Le premier d’entre eux correspond au culte de Mithra, importé de Perse. Il s’agit d’un dieu-Taureau, lié à la constellation du même nom ; on le représente souvent participant à un banquet avec le Soleil. Cependant, par une inversion étonnante mais caractéristique de la mythologie, il est aussi dépeint comme le dieu solaire qui a tué le dieu-Taureau. Sous cette forme, il apparaît aussi comme Hélios, le dieu du Soleil, et comme « Sol Invictus », le « Soleil invincible ».
Le deuxième élément dérive du culte du dieu-Soleil phénicien Baal, qui était adoré sous la forme d’une pierre noire. Dans l’Empire romain, Baal est devenu populaire au IIe siècle. En 218, lorsqu’ Elagabal est devenu empereur sous le nom de Sol Invictus Elebagalus, le culte du Soleil est devenu la religion officielle. Aurélien, qui « régné » de 270 à 275, a adapté le dieu du Soleil à la religion romaine traditionnelle, sous le nom de Deus Sol Invictus, « Dieu, le Soleil invincible ». Cet état de fait a duré jusqu’ au règne de Constantin au IVe siècle ; le christianisme s’est alors imposé, évinçant, et en même temps assimilant, son rival solaire. Plus tard, la fête du Sol Invictus sera célébrée le 25 décembre, date adoptée par les Chrétiens pour fêter la naissance de leur propre roi invincible. fin de citation
Or le soleil est l’emblème de Satan voir levitique 26:30 , Ésaïe 14:12-13
Comme on le decouvre satan s'est réfugier dans la bible sous le vocable DIEU
ADONAI QUI EST L'ELOHIM des Hébreux car le salut vient des Juifs (Jean 4:22) est complètement différent de DIEU pire selon lévitique 26:30 c'est sont pire ennemi.
Alors on comprend maintenant le verset de l'apocalypse 18:4
Et oui Cette Eglise Catholique est un piège mortel car elle mène tout droit en enfer
Que ASHEM ADONAI père de YESHOUAH HA MASHIAH notre frère vous garde. SHALOM.

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