Annotation Credo (19): la Résurrection du Christ




il est ressuscité des morts le troisième jour



Le tombeau vide

Une grande tare, dans la pensée des antichrétiens, est d'imaginer que les évangélistes auraient écrit leurs textes (presque) dans l'unique but de tromper leurs (hypothétiques) lecteurs de... 2000 ans plus tard!
Il est bien évident, au contraire, que même si les auteurs inspirés de Dieu savaient que leur témoignage ne disparaîtrait pas, ils le destinaient, avant tout, à leurs contemporains (cf Luc 1/ 1-4).
Or, il apparaît que l'évènement de la Passion et du tombeau vide étaient de notoriété publique, au temps des évangélistes (Matthieu 28/10-15, Actes 1/19), si bien qu'il convient d'aborder ce sujet sans se dérober avec des réponses aussi simplistes qu'intenables, du genre de celle-ci: "cette histoire est bien belle mais nous ne pouvons plus vérifier; qui nous dit que ce ne sont pas des sottises?"
En effet, au Ier siècle, lorsque les apôtres ont prêché (et même lorsque les premiers évangélistes ont écrit), tout le monde, à commencer par les adversaires (potentiels ou actuels) du Christ, pouvait vérifier!


Résurrection

Après la crucifixion, les disciples n'avaient sans doute pas renié leur maître (Luc 24/19), mais ils étaient manifestement dans un état de grande perplexité; pour tout dire, leurs espoirs semblaient bien ruinés:"Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées...'' (Luc 24/21).
Il n'est donc pas vraisemblable de dire que le tombeau vide s'expliquerait par l’œuvre des disciples, qui seraient allés  retirer le corps de Jésus, malgré la garde. Loin s'en faut que l'on puisse admettre l'hypothèse de certains, pour qui Jésus serait "seulement" tombé dans le coma - sur la croix - avant de se réveiller à l'intérieur de la tombe pour visiter ensuite ses disciples et leur faire croire à sa résurrection. Ici encore, de telles explications ne tiennent pas compte de la réalité: un homme torturé, crucifié et éventré ne peut pas se relever, rouler une pierre plus lourde que lui et faire croire à des dizaines de personnes qu'il est dans la gloire éternelle de Dieu.
Qu'est-il donc arrivé? La Parole de Dieu nous dit que Jésus, qui était bel et bien mort, est Ressuscité: son âme a été réunie à son corps qui, lui-même glorifié, devenu impérissable, est sorti de la tombe. 
 
La Résurrection implique donc l'idée que la personne humaine n'est pas simplement une âme, pour qui le corps ne serait qu'un méprisable véhicule, mais que l'homme est autant un corps sensible qu'une âme raisonnable. Aussi la Résurrection doit-elle être distinguée d'autres doctrines, comme la réincarnation [enseignée par Pythagore chez les Grecs, et dans les religions d'extrême orient] pour qui l'âme transmigre de corps en corps et de l'idée d'une vie après la mort qui se limiterait à celle d'une âme désincarnée, séparée à jamais de son corps.


Importance
La Résurrection des morts n'est pas un détail de la foi chrétienne; ce n'est pas une croyance accessoire mais fondamentale, essentielle à toute vie chrétienne.
Si Jésus est ressuscité des morts, alors (et alors seulement) notre foi en Lui est justifiée et notre espérance est bien fondée. S'il n'est pas ressuscité, il n'était qu'un théologien illuminé et ne mérite pas qu'on sacrifie notre vie en écoutant ses promesses.
 
De prétendus théologiens, aujourd'hui comme hier, prétendent que Jésus serait vivant au sens où Elvis est vivant: c'est-à-dire que son enseignement, son souvenir, son charisme restent à jamais présents pour nous... mais que le corps de Jésus serait en fait décomposé, quelque part, en Judée.
Pour excuser leur incrédulité, ces faux-prophètes aiment répéter que la croyance (en l’occurrence: celle en la résurrection corporelle du Christ) n'est pas importante: que c'est la foi qui compte! La foi comme volonté de croire en quelque chose de magnifique, et qui nous rend meilleurs!... La vérité est que de telles personnes ne sont pas chrétiennes et que ceux qui se plaisent en leur communion se corrompent (1 Corinthiens 15/ 33).  
Quant à nous, louons le Seigneur pour son œuvre étonnante et merveilleuse, qui annonce notre propre résurrection et notre propre vie, avec Christ, si du moins nous sommes trouvés en Lui, par la foi.
Amen.
Bucerian



Commentaires

yves a dit…
Merci pour ce beau rappel du coeur même de notre foi, alors que les incrédules de l'EPUdF (mais aussi nombre de libéraux du catholicisme romain) ne voient hélas la résurrection corporelle de Jésus que comme une simple "option" de foi : cf. : http://www.franceculture.fr/emissions/careme-protestant/de-la-mort-la-vie-des-resurrections-3 ... Comment en effet serait-il possible de demeurer dans une telle communion de "non-foi" sans risquer d'en être soi-même corrompu ?
Merci de votre partage, Yves.
Le "pasteur" qui prend la parole (dans le lien que vous indiquez) ne sait manifestement pas de quoi il parle. C'est un aveugle qui conduit des aveugles.
Le plus grave, ce n'est pas que cet homme est un aveugle. Le plus terrible, c'est de constater qu'il existe des "Églises" dans lesquelles on permet à de tels gnostiques de déverser leur incrédulité directement dans l'esprit de leurs ouailles (parfois novices, innocentes...), depuis le haut de la chaire.
Participer à de telles communautés, c'est, vraiment, être impliqué dans l'organisation de traquenards, pour assassiner les âmes. Je ne vois pas comment un chrétien pourrait se complaire dans une telle fange spirituelle.
Domus a dit…
Tous les mots ont un sens et l'on aurait tort de considérer l'emploi d'un adverbe comme une simple figure de style. Saint Luc, en son Evangile (24.34), écrit : « Le Seigneur est réellement ressuscité... ». L'adverbe « réellement » en dit beaucoup : il exclut toute interprétation figurée ou allégorique de la résurrection en même temps qu'il apporte une précision sur ce que doit croire l'Eglise. C'est pourquoi, à propos de la résurrection du Seigneur, l'article 3 de la confession d'Augsbourg, confession sur laquelle s'est accordée toute la Réformation, disait le pasteur Pierre Courthial, reprend aussi le mot « réellement ».
Ainsi est exposée la foi de l'Eglise en la résurrection de Jésus-Christ. La considérer sous un autre angle pour pouvoir mieux « s'ouvrir au monde » afin de lui faire adopter ses folies et rendre licites des pratiques scandaleuses, c'est renier aussi très « réellement » la foi de l'Eglise. Et renier la foi de l'Eglise, lorsqu'elle est fidèle à la Parole de Dieu, n'est rien d'autre que renier le Christ Lui-même.

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