Semaine sur la prière (2)




1) Prier qui?


Il faut prier. Mais prier qui, prier quoi? Suffit-il de dire: s'il y a quelqu'un, là haut, venez à mon secours?
Cela ressemblerait davantage à un S.O.S. lancé au petit bonheur la chance, voire, à une marque de défiance, qu'à une prière.

Prier, parler à (ad orare), est en réalité un acte d'adoration indissociable de la confiance que nous portons à Celui qui a le pouvoir de nous sauver et de nous accorder la vie. C'est pourquoi la prière est adressée à Dieu seul, connu comme Père en Jésus-Christ, son Fils unique. 
Un enfant irait-il quémander quelque bien à des inconnus, à des voisins, à des passants, comme s'il ne tenait pas ses propres parents pour des êtres suffisamment bienveillants à son égard, pour leur demander quoi que ce soit?
Serait-ce vraiment faire honneur à ses parents, d'agir ainsi?
 
Or, Jésus nous le dit: Dieu est un père bien plus digne que nous, et qui doit être tenu pour tel (Matthieu 7. 11).
 Oui, Dieu, c'est quelqu'un en qui l'on peut avoir confiance - ainsi que se plaisait à répéter Luther. Nous parlons ici de la confiance, non pas relative (comme celle que méritent de nombreux proches) mais absolue: celle sur laquelle se fonde toute véritable prière.

De là aussi provient que, puisque nous avons en Dieu, par le Nom du Christ, un Père favorable à qui rien n'est impossible, ne peuvent être admises les prières adressées à la Vierge et aux saints - que les églises évangéliques ont toujours (et à bon droit) réprouvées (cf. confession de La Rochelle, 24).


Bucerian




Commentaires

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…
Le caractère idolâtre de la piété sanctorale est étroitement lié au caractère trinitaire de la Foi baptismale, formulée par le Symbole, inaltéré, de Nicée-Constantinople, conformément aux Écritures. Car, l'alliance baptismale repose sur la fidélité trinitaire réciproque. De sorte que, toute piété alternative constitue une trahison, de la part du baptisé.
Domus a dit…
La différence entre la confiance absolue -en Dieu- et la confiance relative -en des personnes vivantes- est en effet très pertinente. Toutefois, la confiance relative, quand on l'accorde, doit rester subordonnée à la confiance absolue que l'on doit avoir en Dieu seul.
Dans son volumineux catéchisme en deux volumes « A l'école de Dieu/A l'écoute de Dieu », quelque peu oublié aujourd'hui, le pasteur Pierre Charles Marcel exposait ce point de la façon suivante :
« Question 231 :S'il en est ainsi [n'invoquer que Dieu seul], nous est-il permis de demander le secours des hommes ? Réponse : - Oui, car il s'agit là de deux choses bien différentes. Puisqu'en invoquant Dieu nous attestons que tout bien vient de lui seul, et que notre appui n'est qu'en lui, nous pouvons aussi rechercher l'aide des hommes, auxquels Dieu a donné le pouvoir de nous secourir. Chercher le secours des hommes ne s'oppose pas à notre devoir d'invoquer Dieu seul, car nous ne mettons pas en eux toute notre confiance, et nous ne réclamons leur aide qu'en tant que Dieu les a établis ministres et dispensateurs de ses biens pour nous les distribuer. C'est pourquoi nous devons recevoir comme venant de Dieu tout le bien que nous font les hommes, puisqu'en réalité c'est Dieu lui-même qui nous l'envoie par leurs mains ».

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