Bible et coran

 Peut-il y avoir un dialogue islamo-chrétien?

1)  Le prophète de l'Islam a interpellé les "gens du Livre", dont les Chrétiens, en demandant: "Ô gens du Livre! Pourquoi dissimulez-vous la Vérité sous le mensonge? Pourquoi cachez-vous la Vérité alors que vous la savez ?" (Alcoran, 3: 71).

2)   Or, ce même nouveau "prophète" n'a pas hésité à invoquer l'Évangile pour témoin et juge de sa cause:
Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t'est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. (Alcoran 10. 94)
Idem:
Dis : "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Évangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur."
(Alcoran, 5. 68)
 Idem:
Que les gens de l'évangile jugent d'après ce qu'Allah y a fait descendre. Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers.
(Alcoran 5. 47)

3)  Nous en déduisons très certainement que la manière que nous (Chrétiens) avons de connaître la vérité (§ 1) consiste dans la lecture de (et la soumissions à)  l’Écriture qui nous a été donnée (§ 2) et qui, au VIIe siècle, était tenue, par Mahomet lui-même, comme digne de foi (or nos Bibles aujourd'hui sont les mêmes que celles du VIIe siècle, ainsi qu'il est facile de le démontrer).

Problème:
Il est clair que le propos essentiel de l'Évangile consiste à témoigner de Jésus de Nazareth comme Fils Unique de Dieu, crucifié sous Ponce Pilate et ressuscité le troisième jour, pour le salut de quiconque croit:
Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant!
Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux.
(Matthieu 16. 16-17, etc.) 
Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.
Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas.
Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.
(Matthieu 16. 21-23, etc.) 
Résumé:
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
(Jésus dans Jean 3. 16)
Or, l'Alcoran tient pour tout aussi essentiel que Dieu n'a pas de Fils et que Jésus-Christ n'a pas été crucifié (Alcoran 112;  4. 157-158), etc.

Donc:
Ou bien le Nouveau Testament que nous connaissons (et qui était le même au VIIe siècle) est mensonger; mais dans ce cas, Mahomet a tort de dire que nous connaissons la vérité par nos écrits et il est, de ce fait, un faux prophète.
Ou bien le Nouveau Testament que nous connaissons (qui était le même au VIIe siècle) est vrai; et dans ce cas, Mahomet est condamné par l'autorité qu'il a invoqué pour juger sa cause.

 Conclusion: 

Il est évident que les assertions faciles consistant à dire "la Bible atteste ma parole", assertions qui ont servi le "prophète" à court terme, devant des parterres d'ignorants, ne peuvent que le desservir (et même: ruiner sa cause) sur le long terme, ainsi que le notait Pascal dans ses Pensées (597-207):
L'Alcoran dit que Mathieu était homme de bien.(*)
Donc, il était faux-prophète, ou en appelant gens de bien des méchants, ou en ne demeurant pas d'accord de ce qu'ils ont dit de Jésus-Christ.

Certes, nous comprenons qu'une telle contradiction interne à l'islam pousse un certain nombre de disciples du "prophète" à se retrancher dans la paranoïa (théorie de la Bible falsifiée), qui mène à d'insolubles contradictions (pourquoi l'Alcoran invoque-t-il cette source, si elle est tronquée?) interdisant en tout cas tout dialogue (comment discuter à partir d'un texte faux?)
Rien d'étonnant non plus à ce que, devant l'inanité de tout dialogue, quelques-uns se décident à soutenir ultimement leur discours par la violence pure et simple (terrorisme, arme des faibles), mais nous appelons celles et ceux pour qui la vérité (et sa cohérence!) a une importance sacrée à prendre acte de ces faits et à venir recevoir, en conséquent, le saint baptême, pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Matthieu 28. 19).

Bucer

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 (*): L'Alcoran ne mentionne pas le nom des Apôtres; Pascal nomme l'évangéliste à titre générique, comme représentatif des autres auteurs de la Bible à laquelle, nous l'avons vu, l'Alcoran fait mine de se référer ("des méchants/ ils ont dit de Jésus-Christ).





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