Papisme, cru partout, toujours et par tous?...





Les papistes croient discerner une nouveauté et, donc, une erreur, dans l'enseignement des réformateurs Protestants.
Ils s'imaginent que l’Église catholique romaine telle qu'ils la connaissent a précédé Luther, qui a donc inventé une nouvelle doctrine sans lien avec les apôtres.

Mais les papistes sont-ils à l'abri de leur critique?
Évidemment pas.
 Pour s'en convaincre, il suffit de comparer l'affirmation du concile de Constance (XVIe œcuménique, selon Rome) avec celle du concile Vatican I (XXe œcuménique, toujours selon Rome).




"Concile" de Constance, IVe session. décret Sacrosancta:

Ce saint synode de Constance, qui forme un concile général pour l'extirpation du présent schisme et pour l'union et la réformation de l'Église de Dieu dans son chef et dans ses membres, à la gloire du Dieu tout-puissant, étant légitimement assemblé au nom du Saint-Esprit, afin de réussir plus facilement, plus sûrement, plus librement et plus utilement à unir et réformer (sic) l'Église de Dieu, ordonne, règle, statue et déclare : premièrement, que ce synode étant légitimement assemblé dans le Saint-Esprit, faisant un concile général qui représente l'Église catholique militante, tient son pouvoir immédiatement de Jésus-Christ ; et que toute personne, de quelque état qu'elle soit, et quelque dignité qu'elle possède, même papale, est obligée de lui obéir en ce qui appartient à la foi, à l'extirpation dudit schisme et à la réformation générale de l'Église de Dieu dans son chef et dans ses membres. "

Mensonge exécrable du "concile" Vatican I, 1870:


A cette doctrine si claire des saintes Ecritures, telle qu'elle a toujours été comprise par l’Église catholique (sic), s'opposent ouvertement les opinions fausses de ceux qui, pervertissant la forme du gouvernement institué par le Christ notre Seigneur, nient que, de préférence aux autres apôtres, pris soit isolément soit tous ensemble, Pierre seul se soit vu doté par le Christ d'une primauté de juridiction véritable et proprement dite, ou de ceux qui affirment que cette primauté n'a pas été conférée directement et immédiatement à saint Pierre mais à l’Église et, par celle-ci, à Pierre comme à son ministre.

(...)

Et parce que, en vertu du droit divin de la primauté apostolique, le pontife romain est à la tête de l’Église universelle, Nous enseignons et déclarons encore qu'il est le juge suprême des fidèles et que, dans toutes les causes qui touchent à la juridiction ecclésiastique, on peut faire appel à son jugement. Le jugement du Siège apostolique, auquel aucune autorité n'est supérieure, ne doit être remis en question par personne et personne n'a le droit de juger ses décisions. C'est pourquoi ceux qui affirment qu'il est permis d'en appeler des jugements des pontifes romains au concile œcuménique comme à une autorité supérieure à ce pontife s'écartent du chemin de la vérité.

Il apparaît donc que l'innovation est manifestement apparue à Rome et confirmée en l'an 1870, ce qui en fait l'une des sornettes et hérésies les plus récentes et dépourvues de toute marque d'authenticité.

Bucer

Commentaires

Domus a dit…
L' « église » papiste a toujours été en contradiction avec elle-même et ses textes conciliaires sont les meilleurs catalogues de ses variations. Accuser donc Luther d'avoir inventé une nouvelle doctrine sans lien avec les apôtres est bien une de ces calomnies dont les papistes sont les champions! Les belles lignes que vous rapportez (votre article à l'occasion de la fête de la Réformation) prouvent bien, si cela était nécessaire, que leurs critiques concernant le protestantisme en général et Luther en particulier n'ont aucun fondement. Face à cette adversité, à laquelle se joignent de plus en plus ouvertement de « protestants » libéraux papolâtres, se retrouver autour de la Confession de foi d'Augsbourg en acceptant de la considérer comme le septième concile oecuménique du protestantisme orthodoxe est non seulement cohérent (votre article du 20 octobre) mais également urgent. 
Anonyme a dit…
Oui, les papistes n'hésitent pas à refaire l'histoire comme ça les arrange mais leurs propres écrits les trahissent.
Hélas, le protestantisme (digne de ce nom) est réduit à bien peu de chose aujourd'hui. Il faudrait un bien grand réveil pour mettre de l'ordre dans tout cela...
Théodore a dit…
Voici la réponse que m'a fait un papiste : elle port sur l'autorité du concile de Constance :

"Le concile de Constance est un grand moment de contestation de l'autorité pontificale, dans une situation très embrouillée dûe au grand schisme d'occident.
Il a donc, du point de vue catholique, à peu près la même autorité que celle de Martin Luther. :rire:
Il n'est donc pas étonnant que Vatican 1 s'y oppose sans avoir le sentiment d'apporter des idées nouvelles."
Les papistes savent bien que le Grand Schisme d'Occident est un évènement tellement grave qu'ils suffit à annihiler leurs prétentions. D'où la réponse évasivo-comique qu'on vous a donné pour ne pas avoir à traiter le fond.

La vérité c'est que Constance est pour eux le XVIe œcuménique. Si Luther a la même autorité chez eux qu'un concile œcuménique, alors c'est bien un scoop! Mais il n'a pas la même autorité. Le concile est reconnu par eux: c'était donc bien l'organe de l’Église (ou aui moins, un des organes principaux de l'Eglise!) Eglise qui, nous dit Vatican I, a soi-disant toujours compris le ministère papal de la même manière...

Alors, ou bien ces gens ne savent pas lire, ou bien ils mentent.
Mais ils savent lire. L'affaire est donc entendue.
Théodore a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Théodore a dit…
Si cela vous intéresse de voir l'évolution de la discussion, la voici (à partir de mon message http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=118&p=271997#p271997 ).

Je suis en train d'apprendre à un papiste que les conciles ont une autorité infaillible en eux-mêmes, déconnectée de celle de leur Pape. Voyons voir comment ils vont se débrouiller...

Ils pourraient arguer que Constance est un concile exceptionnel, dans une situation exceptionnelle, et que la soumission du pape à ses décisions était une mesure propre à ce concile, sans laquelle le schisme aurait pu s'éterniser.
Pas de quoi faire un règle générale en droit canon...

D'autant que le passage en question fait lui-même référence au contexte ; en vue de l'extirpation du schisme et de la réforme de l'Église. Contexte exceptionnel, donc, appelant des mesures exceptionnelles.
Ce ne serait pas cohérent car c'est justement la papauté (selon eux) qui est censée nous prémunir de tout schisme et garantir l'unité de l’Église.
Donc, par ce désastre providentiel, nous avons la preuve irréfutable que le papisme est au contraire un machin diviseur et qui a besoin du concile pour survivre, et non l'inverse.

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