Croire (Hébreux 11)

L'Europe est aujourd'hui le théâtre d'un net recule du Christianisme.

Pour quelle raison?

Nos contemporains aiment répondre (non sans un certain orgueil) que leur mépris pour le Christ est du à leur grande évolution intellectuelle:

-- depuis le siècle des Lumières, notre société jouirait d'une culture et d'un rationalisme tels que ses membres ne pourraient plus croire à des "fables" dignes du "moyen âge".

Or, dans le même temps, nous voyons prospérer les voyants, marabouts, chamans et charlatans en tout genre et ce succès nous montre que la piste "rationaliste" n'explique rien: quand on prend SOS FANTÔMES au sérieux, on ne peut se prétendre trop intelligent pour croire en Dieu (1)

Le rejet du Christianisme trouve donc sa cause, non pas dans le Q.I. de nos contemporains, mais dans le fait que nul ne peut avoir plus d'un maître ni plus d'une religion à la fois (Luc 16. 13). Or le coeur des hommes est tourné vers ce monde, sa richesse, sa grandeur et ses plaisirs. Dès lors, il n'y a plus de place pour le Dieu dont le Royaume n'est pas de ce monde, et dont les Trésors ne sont pas charnels:

le Dieu qui est né dans une étable n'intéresse pas plus ce siècle et n'emporte pas davantage sa révérence qu'il y a 2000 ans! Et ce mépris pour le Christianisme est encore renforcé à notre époque parce que nous vivons dans un confort économique, technologique et politique inédits dans l'Histoire:

il y a beaucoup de choses à posséder et à expérimenter, à convoiter et à idolâtrer, et cela, chacun est libre de le faire sans risquer l'Inquisition.

C'est la raison pour laquelle le Christianisme n'intéresse plus personne, et pour laquelle aussi n'importe quel chaman prétendant vous donner les numéros du loto, n'importe quel astrologue susceptible de vous gargariser dans la perspective d'un avenir plein de succès, rencontrent la meilleure des fortunes.

Il nous faut souligner et dire que cette course aux vanités, à laquelle se livrent nos semblables en espérant concentrer un maximum de plaisirs avant la mort, cette course est la plus malheureuse de toutes.

Notre horizon, à nous, n'est pas l'empire de ce monde où nous passons, et dont l'issue correspond à la tombe; notre horizon est l'éternité dont Dieu a placé la pensée en notre coeur et à laquelle le Christ nous ouvre la porte par sa Résurrection.

C'est à la Lumière de celle-ci que la vie de l'homme devient une fête perpétuelle.

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(1): Il existe bien des érudits fermés au christianisme aussi bien qu'aux superstitions. Toutefois:
-- leur très petit nombre n'explique pas la déchristianisation actuelle.
-- En outre, ils sont déraisonnables en invoquant pour eux le manque de preuves en faveur du Christianisme, puisque celui-ci n'a jamais prétendu reposer sur de telles preuves (cf Pascal, Pensées, 194-427)



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