Première épître de Jean (II)




1 Jean 1.5- ss; 2.2

"Vous avez le droit d'appeler un avocat"







Vous avez tous probabement déjà vu des séries policières américaines dans lesquelles, lors des arrestations, on dit à l'inculpé qu'il a le droit d'appeler un avocat.
En outre, lors du procès, on voit ensuite que le juge demande au prévenu si il souhaite plaider coupable, ou non coupable.

Et bien, pour nous qui avons une conscience, et qui sommes voués à nous retrouver un jour devant notre créateur pour lui rendre des comptes de notre vie, c'est un peu la même chose: nous avons le droit d'appeller notre avocat, et nous devons dire si oui ou non nous sommes coupables des choses qui nous seront reprochées...
Alors la question qui se pose à nous, dès aujourd'hui, est de savoir quel avocat nous allons invoquer, et qu'est-ce que nous allons plaider...?

Disons tout de suite que devant cette question, il y a deux réponses possibles, qui caractérisent la différence entre les deux religions qui existent dans le monde. Il s'agit de la réponse Chrétienne et de la réponse Païenne.

Voyons donc d'abord (puisque nous sommes polits) la réponse que la religion païenne nous apporte pour trouver la paix avec notre conscience et le salut devant Dieu!
Et bien c'est simple: si vous demandez à un païen comment il faut faire pour trouver la paix de sa conscience et s'épargner la condamnation dans la vie à venir, il vous répondra qu'il faut faire de bonnes choses.
Cela, je ne l'invente pas, je l'ai encore entendu dans des émissions télévisées il y a deux semaines:
par exemple, dans envoyé spécial, un musulman pratiquant disait à un compagnon non-pratiquant qu'il devait aller à la mosquée, car (lui disait-il) on peut mourir à tout instant et alors, je cite: on ne peut compter que sur les bonnes actions!

Quelques jours plus tard, je regarde l'émission "C d'ans l'air" sur le procès du khmer rouge "Doutche", et le journaliste interroge sur place un moine bouddhiste sur ce qu'il pense de l'accusé. Et que lui dit ce moine sur le sort de l'ancien tortionnaire cambodgien?
C'est que les khmers rouges (et autres semblables) n'ont qu'un seul moyen d'échapper à un terrible karma dans leur prochaine vie, c'est de faire beaucoup de très bonnes choses avant de mourir.
Coïncidence? Non.
Dans le fond, tous les païens ont la même foi, je veux dire que tous ensemble, ils mettent leur espérance et leur confiance, --ie: leur foi-- dans leur propre justice, dans leurs bonnes oeuvres, dans leurs mérites...
Ca peut sembler incroyable de dire cela, mais nous voyons qu'en fin de compte, sur les choses les plus existentielles et les plus importantes de toutes, le bouddhiste et le musulman partagent exactement la même certitude! Ils ont la même religion! Et on pourrait multiplier ainsi les exemples (si bien qu'en fin de compte, on se demanderait même pourquoi ils cherchent à se convertir les uns les autres!)
Cela dit, cette "foi" païenne pose un petit problème:
car, comment sait-on qu'on a fait plus de bonnes choses que de mauvaises?
Et au delà de la quantité, il y a aussi la qualité; je veux dire: comment sait-on qu'on a fait nos bonnes actions avec autant de zèle, d'amour et de bon sentiment qu'on a fait nos méchantes actions avec haine, esprit de parti et rancune...?
Surtout: qui nous dit que ce n'est pas déjà trop tard?
Beaucoup de questions épineuses donc, et pour lesquelles nous devons recourir à l'Ecriture: la Parole de Dieu!...

Or l'Ecriture est ici d'une grande simplicité. Certes, y on trouve la Loi; et surement aussi, quiconque accomplit toute la Loi n'a rien à craindre du jugement de Dieu!
Mais l'expérience nous dit aussi que nous ne pouvons pas et même que nous ne voulons pas accomplir la Loi divine!
Et c'est justement à cette expérience tragique, dramatique, que la Loi de Dieu donnée dans l'Ecriture veut nous mener, afin que nous connaissions notre misère, que nous ne nous fassions pas d'illusions sur nous même, mais que nous cherchions notre salut ailleurs qu'en nous-mêmes!
La Loi divine dispose que si j'aime Dieu de tout mon être en tout temps, que je veux toujours le servir d'un coeur bon et docile, et que si j'aime aussi toujours tous mes semblables comme moi-même, alors je suis bien heureux.
Mais voici aussi ce qu'elle nous dit de nous mêmes (chose que nous constatons quotidiennement):
la nature du cœur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse (Genèse 8.21).
Dès lors, l'apôtre Paul ne peut que conclure les choses suivantes:
personne ne sera justifié par les oeuvres de la Loi, car c'est de la loi que vient la connaissance du péché (Romains 3.20)
Si donc un païen pense qu'il peut gagner le ciel par ses belles oeuvres, l'Ecriture lui montre ici que c'est peine perdue: dès sa jeunesse, il est condamné par la Loi! Celui qui ne péche pas n'est pas condamné, mais c'est trop tard pour l'homme qui est conçu et qui naît pécheur, en aggravant ensuite son cas tous les jours! (Psaumes 51.7) Il a péché, et pour cela, il sera condamné! Ou bien, que pensez vous? Que Dieu, qui est la Sainteté même, va accepter comme dignes de lui des oeuvres faites avec un coeur tordu et n'ayant de juste que l'apparence extérieure, le tout fait par un homme qui se complait du mal 99% de son temps???
Non. Dieu a créé un homme parfait et juste: il exige de lui cette perfection et cette justice totales, ou bien il le chassera de sa Vue. C'est cela, la Justice.
N'oublions pas l'exigence du Christ, lorsqu'il dit, sans son sermon sur la montagne:
21 Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; et celui qui tuera sera punissable par les juges.
22 Mais moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère , sera punissable par le tribunal; et celui qui dira à son frère: Raca (homme de rien), sera punissable par le conseil; et celui qui lui dira: Fou, sera punissable par la géhenne du feu. (Matt 5.21-22)
Alors, qui se sent prêt à présenter ses bonnes oeuvres devant le Dieu qui sonde les coeurs?
Autrement dit:
allons nous plaider "non coupable" et nous en remettre à nos belles oeuvres pour trouver le salut? Ce serait une bien mauvaise idée.

Nous sommes donc "foutus", coupables, et tout va contre nous dans notre procès. Inutile de plaider non coupable!
Nos prétendues bonnes oeuvres ne pèsent rien du tout: si nous nous appuyons sur elles, nous allons nous écrouler dans la ruine lors du Jugement! exactement comme l'armée française s'est fait anéantir en 1940 parce qu'elle avait confiance dans sa ligne Maginot totalement inefficace, et exactement comme vous seriez convaincu de mensonge et de culpabilité si, lors d'un procès, vous preniez appui sur un argument bidon et dont la partie adverse n'aurait pas de mal à montrer les failles!!
Que faire alors??
Et bien, c'est ici qu'intervient la Bonne nouvelle de l'Evangile:
au lieu de nous appuyer sur nos mérites gâtés et pourris, nous pouvons nous appuyer sur le Christ et Ses mérites, sur Sa Justice, qui ne nous décevra pas, ainsi que le dit l'apôtre:
Quiconque croit en lui, ne sera point confus. (Rom 10.11)

Bref, devant sa conscience et devant Dieu, on peut se fier à nos belles oeuvres, comme font les païens: c'est la ruine assurée.
On peut au contraire avouer que l'on est fautif, et invoquer le Christ comme avocat; ses mérites nous seront alors imputés et nous serons lavés de nos péchés: c'est le salut assuré.

Voilà ce que nous dit le passage d'aujourd'hui, sans oublier de nous rappeller de marcher conformément à notre vocation, dans l'amour de celui qui nous a rachetés;
mais maintenant, si nous faisons de belles oeuvres dans la foi --comme il est nécessaire que nous en fassions!-- ce n'est pas pour nous donner une bonne conscience devant Dieu et les hommes (cela, nous l'avons gratuitement par la foi en Jésus Christ et sans faire aucune oeuvre!), c'est au contraire gratuitement et librement que nous le faisons, car c'est à cela que Dieu nous a destinés par avance en son Fils!


Augustinus

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