Première épître de Jean (I)



1 Jean 1.1-4




"La Parole de Dieu"



Chers amis!

Le livre que dont nous commençons la lecture est un des monuments du Nouveau Testament.

Ce texte, c'est la première lettre de Jean!

Destinée à affermir la foi des fidèles contre les mensonges des faux docteurs, l'épître de Jean n'en est pas pour autant un traité de théologie froid et spéculatif!

Au contraire, cette lettre allie la doctrine orthodoxe avec ses implications pratiques et nous lègue ainsi, avec une chaleur toute pastorale, un enseignement vivant!

Et pour cause: si la Bible s'adresse à notre intelligence, ce n'est en définitive que pour atteindre notre coeur! De fait, l'Ecriture n'est pas simplement un texte à lire, mais une Parole à vivre, et plus exactement encore: une Parole qui fait vivre!

Or, la Parole vivifiante de Dieu, c'est évident, est au coeur du passage que nous lisons aujourd'hui; à tel point d'ailleurs que s'il me fallait titrer la prédication de ce jour, je l'intitulerais tout simplement "la Parole de Dieu".

Nous y voyons en effet St Jean nous parler de la Parole de Dieu qui s'est incarnée, c'est-à-dire: le Christ; mais aussi de la Parole de Dieu qui a été inspirée aux auteurs sacrés et qui peuvent instruire pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ (2 Tim 3.15).

Mais avant de venir à cette Parole inspirée de Dieu, commençons par dire quelques mots de la Parole Incarnée!

Vous le savez en effet, toutes les fois où St Jean veut nous instruire de l'Evangile, il commence par nous présenter la Personne qui en constitue le centre, c'est à dire, le Christ.

Plus exactement encore, il nous parle de l'origine du Christ, ce qui nous renvoie au commencement. Ainsi, dans le prologue de son Evangile, il écrit:

1 Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

2 Elle était au commencement avec Dieu.

3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait, n'a été fait sans elle.

4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.

Puis il ajoute que "la Parole a été faite chair", etc;

Bref, comme nous l'avons dit, Jean commence par nous présenter le Christ! Je dis bien "il nous présente LE Christ" et non pas "il nous présente UN Christ", et je crois qu'il n'est pas vain de le signaler. Nous devons au contraire attacher une grande importance à cette démarche de l'apôtre, surtout en ces temps de relativisme, car ce n'est pas pour rien qu'il use d'introductions a priori si dogmatiques...

Vous le savez en effet, il existe de nos jours des "chrétiens" et des "Eglises" qui prônent le "pluralisme": pourr eux, vous pouvez croire ce que bon vous semble, du moment que vous dites croire en "Jésus" et que vous parlez de la Bible!

Autrement dit: si vous invoquez la Bible, que vous dites plein de belles choses, et que vous parlez de *Jésus*, alors vous avez tout à fait le droit de croire en la réincarnation (avec les bouddhistes), ou, (avec les témoins de Jéhovah), que seul le Père est Dieu!

Vous avez dit "Jésus"? Alors c'est OK!

Plutot cool!, n'est-ce pas?

Peut-être...

Sauf que ce n'est pas ce que veut nous dire l'apôtre ici. Car pour notre auteur, "Jésus" n'est pas un nom vide de contenu et derrière lequel chacun serait en droit de désigner n'importe qui ou n'importe quoi. Jésus, le Jésus dont nous parlent les apôtres, ce n'est pas un assemblage de 5 lettres magiques! Pour eux, Jésus, leur Jésus, notre Jésus, c'est une personne: c'est Dieu qui est devenu homme.


Il est important de croire que Jésus est Dieu fait homme, car si il n'est pas Dieu, nous l'idolâtrons -- en lui vouant un culte et en mettant en lui notre foi, (notre confiance.)

De même, si il n'est pas devenu un véritable homme, il ne rachète pas notre race et n'est pas notre sauveur.

Et dans le fond, il est capital de ne jamais perdre de vue cette vérité: Dieu s'est personnellement uni à la nature humaine dans le Christ; car c'est en cette personne que nous devons croire; c'est cette personne que nous devons également connaître, de manière intime; c'est de lui qu'il faut se revêtir par la foi: c'est là notre salut!

Et c'est ce que nous dit Jean, dont le propos est de nous parler de Jésus Christ, le vrai Jésus-Christ, celui que l'apôtre Thomas reconnaissait comme son Seigneur et son Dieu au lendemain de la résurrection!

Jean en effet déclare écrire ces choses afin que notre joie soit parfaite!

Autrement dit, il veut nous conforter dans la bonne nouvelle (ie: l'Evangile) concernant une personne (Dieu fait homme) qui, pour nous, est morte et ressuscitée.

Connaître véritablement cette véritable personne (qui, comme toute véritable personne, a une identité concrète, une origine, une histoire, etc;) est donc la clé du bonheur, parce que c'est cette personne qui nous apporte la Justice et la Paix!

Mais cela nous oblige également à parler de la Parole de Dieu écrite. En effet, pour que nous grandissions toujours dans la foi en la Parole Incarnée (ie: Jésus Christ), pour que nous connaissions cette Personne, Dieu a envoyé des apôtres, (= des envoyés) pour parler en son nom.

Et non seulement ces hommes ont préché de vive voix à leurs contemporains, mais encore, ils ont mis leur doctrine par écrit, afin que nous y ayons un accès perpétuel et certain!

C'est aussi ce qu'a écrit saint Irénée de Lyon, au IIe siècle de notre ère (je cite):

Car ce n'est pas par d'autres que nous avons connu l'« économie » de notre salut, mais bien par ceux par qui l'Evangile nous est parvenu. Cet Evangile, ils l'ont d'abord prêché ; ensuite, par la volonté de Dieu, ils nous l'ont transmis dans des Ecritures, pour qu'il soit le fondement et la colonne de notre foi.

(Contre les hérésies III. 1)

Ainsi, nous disons que Dieu a inspiré les auteurs de l'Ecriture; l'Ecriture est bien leur oeuvre, mais pas seulement: elle est aussi et surtout l'oeuvre de Dieu, car l'Esprit de Dieu s'est servi de chaque auteur, avec son style et son caractère, afin de leur faire écrire très exactement ce qu'Il voulait.

D'une manière analogue, quand nous écoutons un concert de piano, ce sont bien les bruits produits par les cordes que nous percevons: et pourtant, c'est bien le pianiste qui contrôle chaque son, le rythme, l'harmonie du tout, de sorte que c'est en fait bien son oeuvre et sa musique!

Bien sûr, il ne s'agit pas ici de nous étendre outre mesure sur l'inspiration des textes canoniques, mais ce qu'il est important de souligner, c'est que nous avons dans la Bible la Parole de Dieu lui-même.

Alors souvent les gens disent que Dieu ne leur parle pas... c'est assez faux, en fait: sa Parole est là, ici, sous nos yeux, dans nos oreilles!

Et de quoi nous parle-t-il? Il nous parle de son Fils, le Verbe divin qui nous a racheté!


Nous avons dit au début de cette prédication que la Parole de Dieu est une Parole à vivre et une parole qui fait vivre! Et pour cause: nous y trouvons Jésus Christ, qui est la vie même! Et comme le dit l'apôtre, ce qu'il écrit, il l'écrit pour nous faire entrer en communion avec le Fils!

Alors, que ferons nous ici?

Regarderons nous la Parole de Dieu comme un livre de bibliothèque, fade et bon pour les historiens, ou tacherons nous au contraire de nous accaparer de ce trésor par la foi, en nous plaisant à son contact et en allant toujours y trouver notre vie?

N'oublions donc pas de toujours nous ressourcer, nous revitaliser au contact de la Parole de Dieu, une Parole dont la pronfondeur, infinie, est toujours à redécouvrir et dont nous devons tirer nos ressources en face et contre toutes les adversités, ainsi que le dit l'apôtre Paul :

Prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu

(Eph 6.17).



Augustinus

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