Baptême ou Présentation?...








Les communautés Baptistes, Pentecôtistes et autres Églises plus ou moins directement issues de la Révolution Anabaptiste, ont refusé la pratique du baptême des enfants ; vraisemblablement, nombre de ces Églises ont adopté à la place la pratique soi-disant biblique de la présentation...

Nous disons "soi-disant biblique", car il faut bien admettre une chose:
Nulle part, L’Écriture ne parle ni n'institue pareille coutume.

On nous objecte, il est vrai, l'exemple du Christ:

Ainsi, de même que le Seigneur, nouvellement né, fut présenté (Luc 2.21-24) et qu'il fut baptisé une fois devenu adulte (Luc 3.21-23), il serait convenable que les enfants des chrétiens, nouveau-nés, soient pareillement présentés et, une fois devenus adultes, qu'ils soient baptisés.

RÉPONSE:

Ce raisonnement pourrait sembler correct... a priori.
Mais, considéré de plus près, il s’effondre sur lui-même.

D'abord, il convient de noter que la présentation en question (celle de Jésus au temple) FAISAIT partie de la Loi mosaïque, qui a été abolie dans le Nouveau Testament.
De plus, que la chose n'a jamais été reprise dans la pratique de l’Église ancienne, et ce pour la bonne raison que seuls les mâles premiers-nés étaient concernés par cette coutume (Ex 13.2).
Ensuite, (et surtout!): si l'on admet que les enfants des fidèles doivent avoir un début d'identification au Christ (en partageant la même cérémonie que Lui à l'âge d'enfant) rejeter l'idée de les baptiser devient une bien lourde inconséquence. En effet, selon l’Écriture la marque qui scelle notre incorporation au Christ, c'est, non pas telle présentation mosaïque pour les plus jeunes et le baptême trinitaire pour les plus vieux, mais bien le baptême pour tous (Rom 6.3-14; Col 2.12-15; Gal 3.27).

Dès lors, présenter les enfants avant qu'ils ne reçoivent le baptême n'aurait de sens QUE si l'on entendait par là les soumettre à la Loi (Gal 4.4) --qui serait pour eux condamnation et mort-- avant qu'ils ne revêtent le Christ pour avoir en Lui la Vie...
Mais serais-ce là une logique Scripturaire...?
Sans nul doute: non (Heb 8.10-12; 1Jean 2.12-14; Luc 18.15-17, etc;)

La meilleure chose à faire, pour quiconque rejette le pédobaptisme, consiste donc à confesser les faits:

Selon lui, les enfants des fidèles n'ont d'autre part et d'autre statut dans l’Église de Dieu que ce que sa communauté, dans un décret pour le moins arbitraire, voudra bien leur imaginer.
Autant dire que les enfants en question n'ont aucune place du tout, d'autant que le seul à pouvoir les accueillir et leur donner le signe de cela, c'est Dieu.

Mais ultimement, la question se pose encore:

Est-il scripturairement fondé de n'octroyer aucun statut défini aux enfants des fidèles, dans la Sainte Église...?

Encore une fois, nous devons bien répondre par la négative:
Car l'Apôtre, s'adressant aux saints et fidèles en Jésus Christ (Eph 1.1; Col 1.1-2) inclut explicitement dans la liste les enfants des fidèles (Eph 6.1-4; Col 3.20-21).

Or, comment feraient-ils partie de l’Église, s'ils n'étaient eux aussi concernés par ce que l'apôtre en dit dans son épître aux Éphésiens:

25 Maris, aimez vos femmes, comme aussi Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle;
26 Afin de la sanctifier, en la purifiant et en la lavant par l'eau de la parole;
27 Pour la faire paraître devant lui une Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

...?

Outre cela, qui pose un sérieux problème de statut des enfants dans l’Église (1), il y a aussi celui de ce qui nous incombe de donner à nos enfants.
Car non seulement il n'est acceptable d'inventer je-ne-sais quel rite pour accueillir un enfant dans l’Église, mais encore, ce que nous demande le Seigneur ne se résume pas à une "bénédiction".
Ce dont l’Église est chargée: annoncer la Parole de Dieu, l’Évangile, à tout homme, pour leur salut.
Cela se fait, généralement, à tous (Jean 3.15-16/QUICONQUE), par la prédication, certes. Prédication de la Parole qui peut, nous n'en doutons pas, sauver un homme.

Mais cela ne doit pas nous faire oublier une autre chose:
Dieu, dit l’Écriture, est riche en miséricorde (Eph 2.4).
Aussi est-il vrai qu'il ne cesse d'offrir le pardon des péchés et la vie éternelle à chacun de nous, en particulier, dans le Sacrement, où la Parole est personnalisée par l'élément sacramentel (= l'eau/pain et vin).
Cela est illustré par le fait que nul ne peut se laver à la place d'un autre (dans le cas du baptême) ou manger et boire pour autrui (dans le cas de la Cène).

Or, l’Église est-elle en droit de retenir la richesse de la miséricorde divine au gré des caprices de certains?
Ou quelqu'un pense-t-il pouvoir se laver à la place d'un de ces petits, qui en ont besoin par la trace de la faute originelle (Ps 51.7)?
Évidemment, non.
Dans ce cas, c'est injustement et à tort que l'on se dresse contre ce commandement du Christ:

'Allez dans toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez leur à observer tout ce que je vous ai prescrit..."
(Matt 28.19)



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(1) En ne les baptisant pas, ne dira-t-on pas d'eux au final, comme St Augustin s'en plaignait dans ses Confessions:
"Laisse le faire, il n'est pas encore baptisé"?



AUGUSTINUS

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