Unité Protestante





Le Protestantisme est-il condamné, de par ses propres principes, à n'être qu'un continuel émiettement de sectes opposées les unes aux autres?
Le sola Scriptura (l'Ecriture seule) est-il responsable, comme le prétendent les catholiques romains, de la multiplicité des schismes?
On peut répondre que non; ce qui cause les schismes en effet, ce n'est ni l'insuffisance des Ecritures, ni leur inintélligibilité (cf 2Tim 3. 15-16), mais la misère humaine (1Co 3. 3-4).

De plus, si un observateur inaverti pourrait douter, à priori, de la possibilité d'une quelconque unité sur la scène ecclesiastique protestante actuelle, les faits historiques et doctrinaux ne sauraient le conforter longtemps dans cette vision des choses.

D'un point de vue doctrinal, d'abord:

On a tendance à appeller "Protestant" tout ce qui, dans le Christianisme Occidental, n'est pas rattaché à Rome. De fait, si l'on considère les choses ainsi, c'est à grand peine que l'on trouvera une quelconque unité Protetante. Mais justement, le terme de "protestant" n'est pas et n'a pas à désigner pêle mêle tout ce qui n'est pas en communion avec Rome (appartenance par défaut).
Définition du Protestantisme:
Ainsi donc, le terme de protestant désigne l'ensemble des Chrétiens qui, conservant l'unité de la foi ancienne (1) et l'unité baptismale dans la continuité de la même Eglise antique (Eph 4.5), affirment l'article du salut par la foi seule (= sola fide) et ont réformé leur rite en conséquent, le tout, sans faire schisme d'une autre Eglise affirmant ces mêmes choses (Gal 5. 20-21// Rom 15.20).

Alors, il n'apparaît véritablement que deux catégories de l'Eglise Protestante:
Les "Luthériens", et les "Réformés" (à laquelle tradition se rattachent les anglicans, cf. les XXXIX Articles, art: 29).

Que de malheureuses disputes aient pu entacher leur témougnage est bien affligeant; toutefois, l'histoire aura montré, comme lors de la Concorde de Wittenberg (1536), --d'un point de vue officiel-- ou les rapports sereins qu'entretenaient Luther et Calvin --d'un point de vue plus officieux--, qu'une unité entre les deux courants n'est pas seulement "possible", mais existe aussi, tacitement au moins, et ce malgré l'existence de divergences, toutes académiques, qui ne doivent donc pas (du mons en théorie) mettre obstacle à la bonne tenue de l'Eglise --selon Philippiens 3.15-16.

Reste donc à prier, durant cette semaine de l'unité, que Dieu veuille rendre son Eglise plus docile pour réaliser officiellement ce qui existe déjà de fait.

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(1): qui est exprimée dans les Crédos antiques.
= Apôtres, Nicée-Constantinople, Athanase.
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AUGUSTINUS

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