Inculturation de l'Évangile: entre syncrétisme et œcuménisme

      La thématique de l'inculturation n'est qu'un biais moderniste pour substituer à la philosophia perennis, les XXIV thèses thomistes, théologie de la création, une conception évolutionniste de la Foi chrétienne, dans la lignée de Bergson.

En d'autres termes, la notion d’inculturation est la conclusion idéologique de la tendance gnostique de la papauté, qui a été à l'origine de l'addition (1054) du filioque au texte du Credo (381), non comme simple appendice doctrinal, ainsi que l'avait indiqué le Concile de Chalcédoine (451), compte tenu du tropisme syncrétiste foncier de la gnose.

     Au contraire, il faudrait plutôt se concentrer sur l'impensé du dogme chrétien, la résolution de l'un et du multiple dans le Symbole de Nicée-Constantinople, assise de l'œcuménisme, plutôt que de diluer le fondement ontologique de la doctrine chrétienne dans un syncrétisme apostat. Car, le travail philosophique de l'Église, opéré par les ss. Grégoire de Nysse, Augustin, les Jean Damascène ou les Thomas d'Aquin, entre autres, sa récupération et sa neutralisation de Platon et d'Aristote, son rejet du stoïcisme, de l'épicurisme, du matérialisme, ou du panthéisme, a été la condition de son orthodoxie, comme les travaux de Tresmontant l'ont abondamment illustré, à l'inverse des adaptations de Marcion, d'Arius, d'Abélard, de Blondel, de Teilhard ou de Bultmann, par exemple.

      En effet, l'Incarnation du Christ, solidement insérée dans la révélation vétérotestamentaire, ouvre l'Évangile à toutes les cultures, non en tant qu'adaptation doctrinale mais par universalisation pastorale. Autrement dit, si l'humanité de Jésus a été virtuellement surdimensionnée dans le Verbe au point d'universaliser la Révélation aux païens, ce n'est pas au détriment de la relation ontologique intra-christique, créateur/créature. A preuve, le Nouveau Testament s'inscrit à l'intérieur d'une théologie de la création, d'un ontologie vétérotestamentaire, en dehors de laquelle son propos est incompréhensible: Ex.3/14, Dt.4/6, Gn.1/1, Jn.1/1-18, 8/24, 28, 58, I Tim.6/16 etc... Aussi, faire remonter à Pentecôte l'inculturation doctrinale de l'Évangile est un contresens absolu. De sorte que, la propagation du Christianisme n’est pas autorisée à adapter son message, au bénéfice d'une meilleure assimilation, mais doit le proclamer, en usant, autant que possible, des catégories mentales de ses auditeurs, sans rien renier de son contenu. L'analogie ne saurait être prétexte de l'apostasie.

      C'est pourquoi, la seule inculturation possible de la Foi chrétienne ne saurait plus être que de surface, sous risque de subvertir radicalement l'Évangile de Jésus-Christ. Voilà, la raison de notre opposition de principe à tout aménagement doctrinal ou moral de la Foi chrétienne, bien qu'ouvert à des accommodements liturgiques ou pastoraux de l'application de celle-ci aux diverses cultures de ce monde. C'est, là, la seule inculturation possible, à notre avis...

 

Athanasius

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