Série de réflexions sur une communion orthodoxe (7)





La discipline

S'il est vrai que la discipline doit être appliquée avec douceur et être tempérée par la miséricorde; s'il est vrai aussi qu'il arrive qu'elle ne soit pas toujours appliquée aussi fermement qu'il serait à désirer (sans toutefois que l’Église ne perde son nom), le principe au moins de la discipline doit être conservé dans une communion orthodoxe. Car Jean Calvin a souligné avec raison que si la bonne doctrine constitue l'âme du corps de l’Église, la discipline en est comme le système nerveux  (Institution de la Religion Chrétienne, IV. xii, 1). 
Or la discipline chrétienne est double : d'une part, elle est l'ordre auquel doit se conformer la vie privée des membres de l’Église; d'autre part, elle est l'ordre auquel doit se conformer la vie publique de l’Église elle-même (et donc essentiellement l'exercice de ses ministères).


1) Au chapitre moral, la discipline doit veiller à honorer la Loi divine, résumée par le Seigneur dans l'impératif d'aimer Dieu et le prochain (Matthieu 22. 37-40) et détaillée dans le Décalogue. On doit donc soigneusement se rappeler que la Loi est bonne, pourvu qu'on en fasse un usage légitime, sachant bien que la Loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers, les impudiques, les infâmes, les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, conformément à l'Évangile de la gloire du Dieu bienheureux (1Timothée 1. 8-11). 
Ceux qui vivent ainsi doivent être admonestés et, en cas de persistance dans le mal, censurés. Loin s'en faut que l'on puisse bénir et célébrer leurs péchés, comme on le voit aujourd'hui dans les dénominations libérales !

2) Au chapitre des ministères, le protestantisme a du combattre l'abominable tyrannie papale et sa prétention à contraindre les pasteurs et évêques au célibat. Ce point doit être maintenu avec force, comme un emblème (dans le ministère public de l’Église) de la liberté chrétienne et du respect de l'ordre de la création (qui est sublimé dans le mystère de l'union du Christ et de son Église).
Néanmoins, on ne saurait ignorer que du sein même des dénominations "protestantes", et ce depuis un siècle environ, l'affirmation d'un ministère pastoral féminin tente pareillement de faire du ministère public de l’Église l'emblème de revendications mondaines et contraires à l'ordre divin (1Timothée 2. 11-14).
Il appartiendrait à une communion orthodoxe de ne pas alimenter le scandale de cette innovation (du reste désavouée et démasquée par les Écritures telles que comprises unanimement pendant ~19 siècles) et de laisser ceux qui s'aventurent dans de tels désordres en porter la peine.

A suivre... 


Bucerian

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