Annotation Credo # 47









L'écueil prétériste


Avant d'ouvrir le dernier chapitre du Credo concernant les choses dernières, un point doit être souligné avec force: l’Église chrétienne est dans l'attente du retour du Seigneur et de la fin de toutes choses. Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer les grotesques lourdeurs développées par certains dans le chapitre eschatologique. Pire encore est l'erreur inverse, soit la négation de toute attente, négation qui fut apparemment ébauchée en leur temps par Philète et Hyménée (2 Timothée 2. 15-19) et qui est théorisée de nos jours par le courant "prétériste", en particulier le prétérisme dit intégral.

Selon ces enseignements, toutes les prophéties bibliques seraient déjà accomplies : aucune fin du monde ne serait donc plus à attendre, puisque le Seigneur et ses apôtres n'auraient fait qu'annoncer la fin tourmentée du monde... de l'ancienne alliance ! L'an 70 de notre ère et la destruction du temple seraient ainsi la seule chose annoncée dans les prophéties, notamment dans le livre de l'Apocalypse que l'on présume avoir été rédigé avant l'an 70 - et tant pis si les plus anciens écrivains (tel Irénée) assurent que l'ouvrage fut composé 20 ans plus tard environ... Enfin, il n'y aurait même pas à attendre un retour physique du Seigneur, puisque (selon les règles de cette logique), celui-ci aurait en fait eu lieu, lui aussi, il y a bien longtemps... 

On pourrait résumer une telle idéologie comme ceci : Avant nous le déluge ! Toute autre opinion est jugée "fataliste" et "pessimiste". Apparemment, le chrétien du XXIe siècle a besoin d'un horizon plein d'espérance qui ne le cantonne pas à l'inaction (lui aussi veut croire qu'il sauvera la planète en triant ses ordures ménagères! ^^)
Les conséquences d'un tel regard sont dramatiques: l'antichrist, les persécutions, l'apostasie étant eux aussi derrière nous, pourquoi s'y préparer?... Le monde ne peut-il pas aller que mieux? Si un homme paraît et amène "la paix et la sécurité" devant une humanité ébahie, ne sera-ce pas simplement quelque chose de formidable méritant presque qu'on l'adore?...

Or il est sans doute vrai que la destruction du temple en 70 de notre ère a été un évènement préfigurateur et comme une répétition générale du jour dernier. Pourtant, ce jour ne se réduit pas à ces évènements passés, mais il reste à venir (pour une explication plus détaillée de ces questions, cliquez ici).
Et cela ne doit pas nous conduire à la paranoïa que manifestent certaines personnes adeptes de calculs insensés sur le jour et l'heure, ou désireuses de trouver le "chiffre de la bête" dans le nom de chaque nouveau président ; cela doit simplement nous garder éveillés (car le Seigneur revient!) et conscients que nous ne sommes en ce monde que des étrangers; car, assurément, le monde présent n'est pas plus ami de Notre Seigneur que ne l'était le monde d'hier.

Bucerian

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