L'Israël de Dieu

L'ancien pape de Rome, Benoit XVI, a récemment publié un texte au sujet de la relation entre l’Église et le judaïsme. Le document, qui semble prendre des distances avec les erreurs de Rome à ce sujet, a évidemment suscité de nombreuses réactions, parfois vives.
Or, si les hésitations et les errements de Rome ne nous concernent pas véritablement, il convient cependant de noter que bon nombre de "protestants", aujourd'hui, partagent l'erreur de la papauté au sujet d'Israël.
Dans les milieux "évangéliques", l'hérésie dispensationaliste a depuis longtemps convaincu les âmes que des prophéties bibliques significatives avaient été accomplies en 1948, avec la création de l'Etat d'Israël.
Dans les milieux "libéraux" le souverain mépris de Jésus-Christ a amené les âmes à proclamer les mêmes dogmes impies que ceux de Rome.
C'est donc  par soucis de prémunir et/ou retirer les âmes pieuses de ces doctrines très largement répandues, que sera traduite sur ce blog une série d'articles d'abord publiés en anglais, sur le site des Eglises Protestantes Réformées en Amérique, intitulée "l'Israël de Dieu". 


Bucerian





L'Israël de Dieu (Partie 1.1)




Qu'Israël soit pour toujours une nation devant Dieu est cru presque fanatiquement par certains chrétiens. Dans certains cercles, nier que l'Etat moderne d'Israël, qui est localisé au Levant, soit le peuple de Dieu, est considéré comme une hérésie.

Le christianisme Réformé enseigne que l'Eglise (constituée des Juifs et des Gentils qui croient en Jésus-Christ) est le peuple élu de Dieu. Celui qui enseigne cela de nos jours, dans certains milieux, sera étiqueté "théologien du remplacement" (vous croyez que l'Eglise remplace Israël!), "supersessioniste" (vous croyez que l'Eglise est substituée à Israël), ou simplement "antisémite" (vous haïssez les Juifs).


Le nom "Israël" apparaît d'abord en Genèse 32:38, lorsque le nom de l'homme Jacob est changé en Israël. La nation ou le peuple d'Israël, donc, tient son nom de lui. L'origine du peuple de Dieu doit être cherchée plus loin, bien sûr, en Abraham; et avant, ce peuple de Dieu se trouvait (après Adam, Eve et Abel) parmi les descendants de Sem (comme opposés aux descendants de Caïn [Genèse 4: 16 / 5:32]).


Le pays de Canaan fut promis à Abraham comme sa possession éternelle (Genèse 13: 15).

Néanmoins, il est clair par la Genèse qu'Abraham n'a jamais possédé le pays, "non pas même d'un pied de terre" (Actes 7: 5). Ni Isaac, ni Jacob, ni ses fils, ni ses petits fils ne possédèrent le pays. Les "enfants d'Israël" furent dans la servitude en Egypte, pendant quelques 400 ans.

La possession du pays n'a pas commencé avant le temps de Josué; et ce n'est pas avant l'époque de David et de Salomon que le Seigneur a donné tout le pays aux douze tribus, et elles ne l'ont pas possédé très longtemps.

Après le règne de Salomon, dix tribus se séparèrent de Juda, et existèrent comme un royaume séparé pendant environ 200 ans. Elles furent réduites en captivité par les Assyriens et ne furent jamais restaurées. Quelques 150 années plus tard, Babylone réduisit en captivité les deux tribus restantes, et détruisit Jérusalem, qui resta à l'état de gravats pendant quelques 70 ans. Ainsi, Israël posséda le pays dans sa totalité pendant seulement une poignée de siècles.


Après le retour de captivité, Israël (en tant que nation) n'a plus jamais possédé le pays. Plusieurs nations gouvernèrent Israël pendant la période dite "inter-testamentaire" (période durant laquelle Rome s'éleva au pouvoir). Pendant la période où Jésus-Christ vint dans le monde, Israël était un misérable état vassal du puissant empire romain. Une génération après la Résurrection du Christ, Jérusalem fut à nouveau détruite et les Juifs furent dispersés aux quatre coins de la terre. Pendant toute cette période, aucun descendant de David n'a jamais siégé sur le trône de David, bien que, dans la miséricorde de l'alliance de Dieu, la lignée de David lui-même fut préservée jusqu'à la venue du Christ.


Au fil des siècles, les Juifs sont restés dispersés à travers les nations, mais ils ont toujours conservé leur identité. Il ne fait pas de doute que les Juifs ont été mal traités dans l'histoire, même dans les pays nommément chrétiens. Aussi horrible que soit la persécution des Juifs, nous ne devons pas laisser notre sympathie naturelle pour les Juifs, ou une condamnation légitime des horreurs telles que la Shoah, obscurcir notre jugement sur l'interprétation biblique.

En 1948, Israël fut déclarée nation. En 1967, Israël, ayant défait les armées d'Egypte, de Syrie et de Jordanie, a annexé Jérusalem et en a fait sa capitale. Beaucoup de chrétiens voient la restauration d'Israël comme hautement significatif dans le calendrier prophétique de Dieu, et comme un signe de la seconde venue du Christ.

D'autres sont excités à la perspective d'une conversion de masse des Juifs ethniques et même par la reconstruction du temple de Jérusalem.


Or, la terre promise à Abraham ne peut être comprise que de trois manières:

1) Abraham a effectivement reçu le pays, selon la promesse de Dieu. Ceci est exclu par Actes 7: 5.

2) Abraham va recevoir le pays dans le futur, pendant un supposé Millenium -- lorsque Abraham sera ressuscité des morts. Cette position est absurde, et permettrait à Abraham de posséder le pays pour seulement 1000 ans, pas pour toujours. Ou:

3) Abraham n'a jamais espéré recevoir le lopin de terre littéral appelé "Israël" ou "Canaan", mais a espéré un Canaan céleste, dont le pays terrestre n'était qu'une image ou un type de la véritable promesse. Cette promesse, lui (et tous les croyants) la reçoivent déjà et la recevront en une plus grande manière dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Tel est le clair enseignement de la Parole de Dieu (Hébreux 11: 9-10, 15-16; Romains 4: 13; Apocalypse 21: 1, ss, etc.).


... A suivre (DV).


Commentaires

Anonyme a dit…
Trois épîtres complètes traitent de l'Église, (alliance, tête et corps) comme Israël de Dieu: les épîtres aux Ephésiens, aux Colossiens et l'épître aux Hébreux. Car, ces textes sont la contrepartie néo-testamentaire du Pentateuque, lequel formule la notion d'Alliance et de peuple élu, d'Israël de Dieu. Or, des passages scripturaires peuvent à eux seuls difficilement démolir l'approche vétéro-testamentaire de peuple élu, si bien campée par le Pentateuque. De sorte qu'à mon avis, rien ne peut plus leur résister, lorsqu'ils sont appuyés par le témoignage massif de ces trois livres bibliques, lesquels sont l'interprétation normative de l'Ancien Testament à ce sujet. A ce titre, les hurluberlus n'ont qu'à bien se tenir!
Anonyme a dit…
Qu'entendez-vous par "hurluberlus " ? Votre coup de pipo est bien exécuté, belle annonce, on est en droit d'attendre davantage. Au plaisir de vous lire.
Anonyme a dit…
Je salue votre excellente initiative. C'est le bon combat. La pollution millénariste est chose bien plus grave qu' il n'y paraît.

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