L'Israël de Dieu

 Partie 1. 4

 
Par le Rev. M.McGeown, pasteur missionnaire à Limerick, Irlande.


Tout ce que Dieu a pu promettre aux Juifs dans l'Ancien Testament, il ne l'a pas (avec insistance: il ne l'a pas) promis à la majorité réprouvée et incroyante d'Israël, à ceux qui sont "d'Israël", mais seulement aux élus; et si une personne peut légitimement revendiquer être un Juif, un Israélite, un véritable Israélite, un enfant d'Abraham, comme peuvent le faire tous les chrétiens croyants -- ainsi que nous l'avons vu-- celui-là peut légitimement revendiquer toutes les promesses de Dieu. Et nous le faisons! Aucune promesse ne fut jamais faite à la semence charnelle réprouvée; et donc, cette semence charnelle et réprouvée n'a aucun droit à attendre des bénédictions de la part de Dieu. Mais cela signifie-t-il que Dieu en a terminé avec les Juifs, ceux qui sont ethniquement Juifs?

Non. Romains 11 enseigne qu'à travers l'époque du Nouveau Testament, Dieu assemble un reste d'élus, Juifs fidèles. Paul lui-même en est une preuve (verset 1). Le décret d'élection et de réprobation de Dieu est à l'oeuvre parmi les Juifs: "Ainsi donc il y a aussi à présent un résidu selon l'élection de la grâce" (v. 5); "l'élection l'a obtenu, et les autres ont été endurcis" (v. 7). Tout au long de l'époque du Nouveau Testament, les Juifs élus et les élus Gentils sont greffés dans l'organisme de Dieu, qui est fondamentalement le Christ lui-même (voir Jean 15: 1, ss). Paul explique ainsi la voie de Dieu avec les descendants physiques d'Israël: "l'endurcissement en Israël dans une partie, jusqu'à ce que la plénitude des Gentils soit entrée; Et ainsi tout Israël sera sauvé" (vv. 25-26).

Cela ne veut pas dire qu'une fois que la totalité des Gentils auront été rassemblés, Dieu retournera à son "programme avec les Juifs" (qui aurait supposément été ajourné pendant quelques 2000 ans!) mais qu'en réunissant les Gentils et (dans le même temps) un reste des Juifs, "tout Israël sera sauvé".
Le mot "ainsi" au verset 26 ne veut pas dire "ensuite". Romains 11 ne dit rien au sujet d'un Etat d'Israël reconstitué, d'un temple rebâti ou d'une conversion massive des Juifs ethniques juste avant la seconde Venue du Christ. Les Juifs croyants et les Gentils composent ensemble l'Eglise de Jésus-Christ à travers l'époque du Nouveau Testament. Il n'y a pas, et il n'y aura jamais, d'autre voie de salut. En Romains 4, Paul enseigne que les incirconcis (un terme employé pour les Gentils) sont les enfants d'Abraham par la foi en Jésus-Christ. Abraham est "le père de tous ceux qui croient [étant] dans le prépuce, pour que la justice leur soit aussi imputée" (v. 11).

En fait, Paul répudie la notion selon laquelle ceux qui sont de la Loi (ceux qui mettent leur espoir en la Loi pour être sauvés, c'est-à-dire les Juifs incrédules) sont les héritiers de la promesse: "Or si ceux qui sont de la Loi sont héritiers, la foi est anéantie, et la promesse est abolie ... C'est donc par la foi, afin que ce soit par la grâce, [et] afin que la promesse soit assurée à toute la semence; non seulement à celle qui est de la Loi, mais aussi à celle qui est de la foi d'Abraham, qui est le père de nous tous" (vv. 14-16).
Ainsi, nous, les chrétiens qui croyons en Jésus-Christ, nous sommes les enfants d'Abraham. Nous - et non les incrédules, ceux qui rejettent Christ, les Juifs simplement ethniques - nous pouvons légitimement revendiquer Abraham pour père, et, avec lui, nous pouvons revendiquer toutes les promesses qui lui ont été faites (incluant d'hériter du monde, v. 13). 

Ensuite, nous nous tournons vers l'épître aux Galates. En Galates 3, ayant prouvé qu'Abraham fut justifié par la foi, exactement de la même manière que les croyants de tous les temps, Paul déclare: "Sachez aussi que ceux qui sont de la foi, sont enfants d'Abraham... C'est pourquoi ceux qui sont de la foi, sont bénis avec le fidèle Abraham" (vv. 7, 9).

D'autre part, les Juifs incroyants et les judaïsants (et tous ceux qui, aujourd'hui, Juifs et Gentils, qui enseignent et croient la justification par les oeuvres) sont sous la malédiction (v. 10), de laquelle le Christ nous a rachetés (v. 13), "Afin que la bénédiction d'Abraham parvînt aux Gentils par Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis" (v. 14). 
Le verset 16 est la phrase centrale. A qui fut faite la promesse d'Abraham et quelle fut la promesse? Considérons ces textes: "Je donnerai ce pays à ta postérité" (Genèse 12: 7); "Car je te donnerai, et à ta postérité pour jamais, tout le pays que tu vois" (Genèse 13: 15); "J'ai donné ce pays à ta postérité" (Genèse 15:18); "J'établirai donc mon alliance entre moi et toi, et entre ta postérité après toi en leurs âges, pour être une alliance perpétuelle; afin que je te sois Dieu, et à ta postérité après toi. Et je te donnerai, et à ta postérité après toi, le pays où tu demeures comme étranger, savoir tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je leur serai Dieu." (Genèse 17:7-8) et "en ta postérité, toutes les nations de la terre seront bénies, parce que tu as obéi à ma voix". Avez-vous remarqué le mot récurrent, "postérité", et le fait que "postérité" est au singulier, et non au pluriel? Les traductions modernes ont obscurci cette vérité en traduisant "postérité" par "descendants". Le fait que Dieu fait des promesses à la postérité d'Abraham est hautement significatif. Cela désigne pour nous le seul à qui les promesses de Dieu furent faites.





A suivre...

Commentaires

Coligny a dit…
Merci de reprendre la série d'études que le pasteur McGeown a faites pour le bulletin de la R.F.P.A.

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