Les Articles de Lambeth (1595)

1. Dieu, de toute éternité, a prédestiné certains hommes à la Vie, et en a réprouvé certains à la mort.

2. Le moteur ou la cause efficiente de la prédestination à la Vie n'est pas la prévision de la foi, ou de la persévérance, ou des bonnes œuvres, ou de quelque chose d'inné dans la personne du prédestiné, mais uniquement la volonté et le bon plaisir de Dieu.

3. Il y a un nombre déterminé et certain de prédestinés, qui ne peut être ni augmenté ni diminué.

4. Ceux qui ne sont pas prédestinés au Saut sont inévitablement condamnés en raison de leurs péchés.

5. Une foi véritable, vivante et justifiante, et l'Esprit sanctifiant de Dieu, n'est pas perdu et ne s'éteint pas -- que ce soit totalement ou finalement --  dans les élus.

6. L'homme véritablement croyant -- savoir, celui qui est doté d'une foi justifiante -- est sûr, par une pleine assurance ("plerophoria fidei") de la rémission des péchés et de son Salut éternel en Christ.

7. La grâce salutaire n'est pas accordée, n'est pas faite commune, n'est pas cédée à tous les hommes, par quoi ils pourraient être sauvés, s'ils le voulaient.

8. Nul ne peut venir au Christ à moins que cela ne lui soit accordé, et à moins que le Père ne l'attire: et tous les hommes ne sont pas attirés par le Père pour venir au Fils.

9. Ce n'est pas dans la volonté ou dans le pouvoir de chaque homme d'être sauvé.



 Les Articles de Lambeth furent écrits par le Dr. William Whitaker, Professeur Regius de Théologie à Cambridge, avec la contribution du Dr. Richard Fletcher (évêque de Londres), du Dr. Richard Vaughan (évêque élu de Bangor) et Humphrey Tyndall (Doyen d'Ely).

Les Articles furent formellement approuvés par l'Archevêque de Canterbury (le Dr. John Whitgift), l'Archevêque d'York (le Dr. Matthew Hutton), l'évêque de Londres (le Dr. Richard Fletcher) et l'évêque élu de Bangor (le Dr. Richard Vaughan), ainsi que d'autres prélats réunis au Palais de Lambeth, à Londres (le 20 novembre 1595).
 Le Dr. Whitgift, Archevêque de Canterbury, envoya les Articles de Lambeth à l'Université de Cambridge, quelques jours plus tard (24 novembre 1595), non comme de nouvelles lois ou décrets, mais comme une explication de certains points déjà établis par les lois du pays.

Lors de la conférence d'Hampton du Roi Jacques Ier entre plusieurs prélats et des leaders des Puritains (janvier 1604), le Dr. Reynolds fit la requête que "les neuf assertions orthodoxes conclues à  Lambeth puissent être insérées dans le Livre des Articles'. Mais les Articles de Lambeth ne furent jamais formellement ajoutés aux XXXIX Articles de l’Église d'Angleterre de 1563.
Néanmoins, ils furent acceptés par la Convocation de Dublin de 1615 et greffés aux Articles Irlandais de 1615, qui sont attribués à James Ussher, qui devint Archevêque d'Armagh et Primat de toute l'Irlande (1625-1656).
Dans l'Eglise d'Irlande, les Articles de Lambeth obtinrent pendant une période une autorité semi-Symbolique.Il est dit qu'ils furent présentés au Synode de Dordrecht (1618-1619) par les députés Anglais, comme étant le jugement de l’Église d'Angleterre au sujet de la controverse arminienne.

Malheureusement, de nos jours, la plupart des Églises anglicanes à travers le monde sont tombées dans la promotion du libre arbitre arminien, et pire, les fidèles Articles de Lambeth sont tantôt ignorés, tantôt rejetés.


Source.


Bucerian

Commentaires

Domus a dit…
Comment pourrions-nous, en effet, en vertu du libre arbitre tel que le conçoit l'arminianisme, être « libres » de choisir le vrai Dieu -Père, Fils et Saint-esprit- puisque c'est Lui qui nous choisit (Marc 13.20 - Jean 15.16 - 2 Thes. 2.13 - etc.) pour que nous le devenions (Jean 8.36 - 2 Cor. 3.17) ?
Certes, nous ne sommes pas dépourvus d'un certain libre arbitre, comme le souligne la Confession de foi d'Augsbourg qui fait siennes les paroles de saint Augustin* sur ce sujet, mais il ne saurait être d'une quelconque manière à l'origine de notre élection.
*Extrait de l'article 18 de la Confession d'Augsbourg : « ...Nous confessons qu'il y a chez tous les hommes un libre arbitre. Car ils possèdent tous, par nature, la raison et l'intelligence innées. Non pas qu'ils soient capables d'entrer en relation avec Dieu, comme par exemple de l'aimer ou de le craindre de tout leur cœur ; mais ce n'est que dans les œuvres extérieures de cette vie qu'ils sont libres de choisir le bien ou le mal. (Saint Augustin, Hypognosticon, livre 3)... »

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