Sur le 480e anniversaire de la Concorde de Wittenberg




Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison-là ne peut point subsister. (Marc 3/25)


Il est évident que la séparation entre le Protestantisme et Rome se justifie par le désaccord sur l'article capital de la Justification par la foi seule, ainsi que le souligne la Déclaration de Cambridge.

Toutefois, les papistes pourraient objecter, avec des ricanements, que les "évangéliques" ne savent pas à quel protestantisme se fier, puisque, si l'on met de côté la confession PERSONNELLE que Zwingli a présentée au moment où il fallait défendre la foi devant l'empereur (juin 1530), il a existé deux confessions présentées pour le compte d’Églises -- dont on trouve des héritiers aujourd'hui: la confession Tétrapolitaine, du courant bientôt nommé "Réformé"; et la confession d'Augsbourg, du courant "Luthérien".
Si on la tolère, une telle division, aussi minime soit-elle, constitue le fondement de la ruine. Car, si une division est admise, c'est la porte ouverte à TOUTES les autres.

Grâces soient rendues à Dieu, donc, pour la Concorde de Wittenberg, dont nous célèbrerons, le mois prochain, le 480e anniversaire. Cette Concorde, souvent méprisée ou sous-évaluée, est pourtant une pièce inestimable dans un dispositif confessionnel qui, s'il était gardé paisiblement, tiendrait en échec le déluge d'immondices que les gnostiques font déferler sur la chrétienté.
Considérant le poids immense de ce dont il était le témoin privilégié, on comprend que Bucer pleura de joie, lors de la signature de ce texte. Nous nous associons à cette joie autant qu'à la formule de concorde qui l'a rendue possible.


Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
En effet, la Concorde de Wittenberg, de 1536, est la clôture des précisions à apporter au Credo, selon les Écritures. Car, on y traite de l'unité de l'Église. Autrement dit, c'est de l'herméneutique théologique, dont il est question, conformément à Rom.12/6. Or, providentiellement, le débat a roulé sur le sens des paroles d'institution de l'eucharistie, notamment: "Hoc EST enim corpus meum". Le sens du terme "être" y est crucial, puisque c'est tout le réalisme de la Foi qui est en cause. De sorte, qu'en tranchant pour une acception ontologique du vocable "EST", les docteurs ont préservé la Foi de tout gnosticisme. Sinon, les dogmes auraient volé en éclats, la doctrine ne se réduisant qu'à n'être plus qu'une simple fonction de l'esprit humain. Par conséquent, les Pères du XVIe siècle ont réussi ce tour de force d'éviter l'idolâtrie papiste ou le gnosticisme zwinglien, en admettant le réceptionnisme sacramentel. En d'autres termes, c'est au moment de la manducation sacramentelle, non pas par elle, selon les paroles:" prenez, mangez, buvez, ceci EST mon corps, mon sang, livrés pour vous etc...", que se réalise, de façon furtive, fugace, la présence réelle eucharistique. Ainsi, d'une part, les espèces sacramentelles ne peuvent être adorées et, d'un autre côté, la théologie est préservée de toute dévaluation. C'est pourquoi, cette Concorde de 1536 revêt une si grande importance, bien plus considérable que celle des quatre-vingt-quinze thèses!
Anonyme a dit…
Le réceptionnisme sacramentel a préservé la dévaluation de la prière, au rang d'une simple autosuggestion, en affirmant l'existence RÉELLE de Dieu, indépendamment de notre esprit, lors de la manducation eucharistique.
Anonyme a dit…
Remarquons, par ailleurs, que ce n'est pas le clergé qui réalise le sacrement de l'eucharistie, c'est la parole SEULE de Dieu, pour les fidèles, en Église. De sorte que, la Concorde de Wittenberg rejette, comme la confession d'Augsbourg, la cancérisation de l'Évangile par le ministère ecclésiastique, puisque ce n'est pas l'Église qui sauve mais l'Évangile et la Foi seule en Jésus-Christ. Il n'y a, donc, aucune place pour une quelconque substitution de l'Église au Christ, Église triomphante = culte des saints, militante = clergé et sacrements, souffrante = purgatoire. Par conséquent, cette concorde ne rétablit aucun donatisme, conformément à IIThess.2...

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