Déclaration de foi 2017?

Plusieurs s'interrogent sur le projet de Déclaration de foi, de l’Église Protestante Unie de France, pour 2017.
Plutôt que de répondre au cas par cas aux personnes qui nous demandent notre opinion sur le sujet, nous publions, ici, notre position.

1) Depuis des siècles, l’Église chrétienne confesse sa foi selon la structure trinitaire du baptême - qui implique chacun des membres de cette Église (Matthieu 28. 19).
Voici les termes de la confession de cette foi:


 Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles. 

Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu venu de Dieu, lumière issue de la lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père et par qui tout a été fait ;
qui pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s'est incarné par le Saint- Esprit de la vierge Marie et a été fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux Écritures; il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts,
et son règne n'aura pas de fin.

Nous croyons en l'Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui crée la vie, qui procède du Père, qui a parlé par les Prophètes, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié ; nous croyons une seule Église, sainte, universelle et apostolique.
Nous confessons un seul baptême en rémission des péchés; nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde à venir.
Amen.


2) Il est malheureux de voir que, dans certains milieux, ce Credo, qui est pourtant le seul à exprimer LA foi de TOUJOURS, est déconsidéré et rendu optionnel
Sans doute est-ce en raison de ce mépris qu'ils répètent, aujourd'hui, des controverses qui datent du IVe siècle (sur la divinité du Verbe, par exemple). Mais, là où on laisse ouvertes les portes de l'enfer, comment s'étonner qu'il en remonte toujours les mêmes démons? 
Ces gens, hélas, se condamnent à tourner en rond. Aussi soutenons-nous, comme nous l'avons déjà dit (voir la rubrique de présentation) que quiconque ne confesse pas cette foi verbatim ne peut pas être reçu à la communion chrétienne.

3) Considérant combien ces gens se donnent de "liberté", même avec le sens des mots (beaucoup d'entre eux ne croient pas à la résurrection du Christ, par exemple!), leurs efforts pour se doter d'une déclaration de foi n'a, de toute façon, aucune pertinence - sinon pour saupoudrer leurs philosophies humaines avec des mots à consonance vaguement chrétienne?...

En conclusion, la niaiserie en prose, élaborée pour 2017, aura pour l’Église chrétienne autant d'importance, de pertinence et de légitimité (pour dire sa foi), que n'en aurait, par exemple, le journal intime du grand père par alliance de Faust Socin.
En effet, ces gens n'étant pas croyants (et les croyants ayant déjà leur Confession) ce qu'ils griffonnent ne peut qu'être destiné à alimenter les poubelles de l'histoire gnostique.

Bucerian 

Commentaires

Anonyme a dit…
En effet, de quel droit une nouvelle déclaration, si ce n'est de l'hérésie (hairèsis = choix)? Car, il n'y a jamais eu qu'une seule Foi, la Foi trinitaire baptismale, attestée par l'Évangile selon saint Matthieu (Mt.28/19) et la didachè, un saint Irénée et un saint Athanase, formulée, DÉFINITIVEMENT, par le Symbole de Nicée-Constantinople (381). Cette formule fut si prisée, que les conciles d'Éphèse, de Chalcédoine et le troisième de Constantinople prohibèrent, sous peine d'excommunication, toute rédaction nouvelle. Cette prohibition fut si prégnante qu'elle justifia, à elle seule, le schisme de 1054. Cette interdiction fut assez puissante pour contraindre les rédacteurs de la confession d'Augsbourg à présenter leur apologie comme une simple explication du Symbole, conforme aux Écritures, ce à quoi même les collaborateurs du synode de Trente s'astreignirent, comme en témoigne la troisième session de leur conventicule. Et on aurait l'audace, malgré un témoignage si constant, d'élaborer une nouvelle déclaration de Foi? C'est, alors, qu'on est incompétent ou idiot, d'une manière ou d'une autre, indigne de tout ministère dans l'Église, à moins que cette assemblée n'en soit, en dernière analyse, pas une...
***
P.S. En ce qui concerne la confession d'Augsbourg, remarquons le refrain qui scande les 21 premiers articles: "Les Églises chez nous enseignent/Ecclesia apud nos docent". Sans parler des paragraphes de transition entre la première et la seconde partie, ou la conclusion, qui clament leur adhésion à la Foi catholique, ou bien des références explicites au Symbole de Nicée-Constantinople, au premier article, ou encore au symbole des apôtres, aux articles trois et vingt. De sorte que, la trame essentielle de la confession d'Augsbourg, c'est la Foi catholique, exposée dans le Symbole de Foi, conformément aux Écritures. Comment alors se réclamer du protestantisme, tout en reniant sa Foi (Mt.23)?...
Domus a dit…
Le risque que cette nouvelle Déclaration de foi soit un désastre de plus, après celui de la « bénédiction », même un pasteur de l'Epudf en convient ! En effet, le pasteur Desplanque appréhende avec lucidité la possibilité de se retrouver confronté à une « bouillie inconsistante » servie par sa communauté (1). Comment pourrait-il en être autrement ? Ne sont-ce pas les mêmes, ou presque, qui, après avoir rendu licite la « bénédiction », vont maintenant s'activer jusqu'en mai 2017 (!) pour mitonner cette nouvelle Déclaration de foi ?
Dans ces conditions, la seule conduite à tenir est de ne pas s'asseoir à la table de cette auberge avec de tels  experts aux fourneaux. Faute de quoi, si leur bouillie devait être effectivement immangeable, faire la fine bouche serait alors aussi incohérent qu'inconséquent.

(1) lien dans l'article de Bucerian du 11 mars.
yves a dit…
Il va falloir un peu plus de courage à nos amis attestants que celui qu'ils ont montré après le Synode de Sète, où ils ont de fait admis de demeurer à la table des apostats, malgré la bénédiction accordée à ce que Dieu condamne, quoi qu'ils aient pu en dire.

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