A quoi sert la Cène?


Henri Persoz a publié un article sur ce sujet, dans la revue "Évangile et Liberté". Partant de la question que Barth avait posé au père Congar: « Comment pouvez-vous attribuer une telle importance à l’eucharistie alors que, dans le Nouveau Testament, elle occupe si peu de place ? » l'auteur en vient à nier que Jésus ait institué l'eucharistie. Selon lui, les réformateurs ne seraient pas allés assez loin en adoptant les positions qui furent les leurs et, quant à nous, si nous souhaitons commémorer le dernier repas du Seigneur, il faudrait que ce soit comme un simple repas convivial.

Devant un tel discours, il nous semble nécessaire de procéder à quelques mises au point:


1) Les pères "Réformateurs", tout à fait cohérents avec leurs principes 

Quiconque croit et enseigne, comme le firent les "réformateurs" et les Églises "réformées", que toute l’Écriture sainte est inspirée de Dieu, claire, suffisante et sans erreur, doit en déduire que Notre Seigneur Jésus-Christ a bien institué et ordonné la célébration de la Cène (Luc 22. 19// 1Co 11. 24), qui concerne, non seulement les disciples présents lors de l'institution de ce sacrement, mais les chrétiens de tous les temps (1Co 10. 16// 11. 26).
Ainsi, il est faux de dire que les "Réformateurs" ne sont pas allés assez loin.
La raison pour laquelle ils n'ont en aucune manière abouti aux conclusions de l'article de Monsieur Persoz, ce n'est pas qu'ils auraient fait preuve de couardise ou d'incohérence; c'est qu'ils n'avaient pas la même religion que lui. Lui sous-entend que Luc et Paul, absents lors de la première Cène, ne savaient pas de quoi ils parlaient. Puis il utilise la Didachè (son ou ses auteurs étaient-ils davantage présents?) pour conforter son propos contre l’Écriture sainte.
Les réformateurs, eux, étaient certains que l'Esprit de Dieu avait inspiré toute l’Écriture et qu'il n'y avait rien de certain en dehors de son témoignage. De ce point de vue, l'article dont nous parlons ne fait qu'illustrer un point tout à fait évident: les libéraux ne sont pas des protestants. 


2) L'attaque libérale: un discours contradictoire

Pour être juste avec lui, notons que Monsieur Persoz nous autorise tout de même à célébrer l'eucharistie. Cela ne peut pas faire de mal (sic!), à condition que l'accent soit mis sur l'aspect mémoriel.
Ainsi, la Cène serait un repas facultatif, où l'on mangerait et boirait pour se mettre à l'aise et échanger de façon conviviale... Quant à la présence réelle, elle ne serait "pas du tout biblique", d'autant que Jésus est toujours présent avec les membres de son Église.
Quant à savoir pourquoi "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" efface "ceci est mon corps", l'auteur de l'article ne l'explique pas.
Ayant déjà soulevé la question des différentes promesses du Seigneur sur sa présence, nous n'y reviendrons pas aujourd'hui. Une question demeure toutefois en suspens dans l'article de Monsieur Persoz: si Jésus est toujours présent, pourquoi devrait-il être spécialement absent de l'eucharistie?
Et pourquoi serait-il intolérable de considérer que sa présence y est exprimée de la manière la plus haute et solennelle, non pas selon un mode théâtral et frustratoire, mais véridique et vivifiant?

Bucer

Commentaires

Anonyme a dit…
Bof, ce n'est qu'une opinion "Persoz"...

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