La Vérité dans l'Amour

Ephésiens 4. 15

 

 

 

Est-on en droit de jouer avec la Parole de Dieu comme s'il s'agissait d'une vulgaire oeuvre profane et de créer sans cesse de nouvelles sectes, ainsi que l'ont fait des "théologiens" (et plagiaires) en rompant l'unité baptismale de la chrétienté, ou d'autres qui ont ensuite forgé un "baptême d'Esprit" optionnel en supplément au baptême, ou qui imposent le respect du sabbat pour mieux respecter la Parole de Dieu, etc.?...

La réponse est "non".

Et la Bible met sévèrement en garde les faiseurs de schismes et de sectes [Galates 5. 19-21].

 

Toutefois, remplis d'orgueil, ces champions de la dissention se moquent volontiers de qui les met en garde au sujet de leur attitude. Pour leur défense, ils allèguent que la doctrine est quelque chose secondaire, pour ne pas dire insignifiant (§ 1) en tout cas par rapport à l'amour (§ 2) et que la Réforme a de toute façon donné le feu-vert à leur créativité doctrinale et contestataire (§ 3).

 

 

§ 1.

 

Pour se donner bonne conscience et se faire autant que possible une petite place dans le temple, les innovateurs dont nous parlons objectent souvent qu'en définitive, la doctrine n'est pas une chose importante et qu'on ne devrait donc pas se disputer avec eux pour cela.
Ce qui compte, c'est une foi vivante dans le coeur et les fruits qui en découlent. On pourrait résumer ainsi leurs paroles:

 

Tolérez-nous, car après tout, les dogmes sont des "concepts humains" (sic) bien secondaires!
 

Mais si de telles gens pensent qu'il ne faut pas trop se soucier des doctrines, pourquoi n'ont-ils pas su tolérer calmement la doctrine traditionnelle qui existait avant la-leur et se contenter de produire de beaux fruits dans la paix et le bon ordre d'une Eglise  bien harmonieuse?
 

 

 

§ 2.

 

Donc, l'amour et la sagesse toute simple ne sauraient être une raison de sacrifier la vérité ou de relativiser le dogme.

St Antoine a vendu tous ses biens pour vivre comme un pauvre au désert... il n'empêche qu'il est venu témoigner avec zèle, lors du concile de Nicée, pour maintenir le dogme orthodoxe.

 

D'ailleurs, comment peut-on prétendre aimer son prochain lorsque l'on met en oeuvre une fragmentation doctrinale et ecclésiale propres à faire balloter ce même prochain "à tout vent de doctrine" et ce jusqu'à lui faire perdre le goût de tout aliment solide, voire, de le pousser au doute et au désespoir de jamais rien comprendre de certain?

 

 

§ 3.

 

 

La Réforme ne constitue pas l'exemple que les sectateurs croient avoir en leur faveur pour légitimer leur entreprise irresponsable et nuisible.

En effet, d'après les termes de la Confession d'Augsbourg (acceptée par l'ensemble des Réformateurs), le but n'a jamais été de pulvériser et mépriser l'Eglise visible pour se satisfaire d'une unité invisible après que chacun se sera amusé à traiter la foi évangélique à sa guise, mais à, (je cite):

 

concilier, une fois corrigé, ce qui dans les Ecritures a été traité de part et d'autre différemment, et ramener ces choses à une seule et unique vérité et concorde chrétienne, et pour que, quant au reste, nous révérions et observions une seule religion inaltérée et vraie, et que, de même que nous sommes et que nous servons sous un seul Christ, nous puissions aussi vivre dans une seule Eglise chrétienne dans l'unité et la concorde.

(Confession d'Augsbourg, Préface)

 

De même, plus loin, dans la conclusion de la première partie de la Confession:

 

Nous n'avons pas voulu exposer nos âmes et consciences au plus grand des dangers devant Dieu en abusant de Son Nom et de la Parole de Dieu...

Et enfin, dans la conclusion:

Il est manifeste qu'en y mettant la plus grande application, nous avons pris garde qu'aucune opinion nouvelle et impie ne s'insinue dans nos Eglises.

Nous sommes donc bien loin, ici, de la légèreté fantaisiste avec laquelle nos petits novateurs et faiseurs de sectes traitent ces choses...

 

 

Conclusion:

 

La Réforme n'a donc pas consisté en un mépris ou en un dénigrement des articles de foi tenus par l'Eglise indivise.

Sa vocation n'était (et n'est toujours) pasd'ouvrir la boîte de pandore aux innovations de ceux qui ont la démangeaison d'entendre de nouveaux discours.

 

Ceux qui agissent ainsi feraient donc bien de s'interroger sur ce qu'ils font, plutôt que de se moquer des chrétiens qui les mettent en garde.

 

Bucer