Le bon combat


1 Timothée 6. 3-12:

Si quelqu'un enseigne de fausses doctrines, et ne s'attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus Christ et à la doctrine qui est selon la piété,

il est enflé d'orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons,

les vaines discussions d'hommes corrompus d'entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.

C'est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement;

car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter;

si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira.

Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition.

Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.

Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d'un grand nombre de témoins.

 

I. Une histoire de soldat...

Connaissez-vous Le Colonel Chabert ?

Je ne vais pas faire un commentaire de texte, rassurez-vous, mais en résumé, Le Colonel Chabert, c'est l'histoire d'un homme [dont on apprend qu'il a été abandonné à la naissance], qui est devenu colonel dans l'armée napoléonienne, et qui est mort en faisant remporter à son pays une importante bataille, en Prusse.

Il est mort, ou plutôt, il a été laissé pour mort. Mais il va sortir de la fosse, le crâne ouvert (il a pris un coup de sabre à la tête) et va être recueilli par des gens. Après quelques pérégrinations chez les allemands, il parvient à revenir en France, où il veut récupérer son identité, ses biens, et surtout sa femme, à qui il a écrit depuis mais qui a refusé de le reconnaître (elle est intéressée par l'argent, et puis elle s'est remariée...).

Le colonel, désespéré, trouve donc un avoué (une sorte d'avocat) qui est aussi celui de son épouse, et lui demande de l'aide. Celui-ci va tenter une conciliation entre les deux partis, mais l'ex-épouse du colonel tente de le duper et de se débarrasser de lui, quitte à l'envoyer chez les fous !

_______________

Quand il s'en aperçoit, Chabert, indigné, coupe court à toute transaction et renonce de lui-même à tout, au motif qu'il préfère avoir du luxe dans le sentiment que sur ses habits!

Le colonel finira dans un hospice, comme un anonyme, se contentant de quelques pièces pour acheter son tabac.

Et, quelques années plus tard, son avoué conclura sur son compte:

« Quelle destinée. Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe. »

 

-- Cette phrase m'a fait penser à notre texte du jour:

« nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter; si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. »

De même que le comportement odieux de l'épouse m'a fait penser à la suite de notre texte:

« Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition.

Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. »

Nous sommes, mes chers amis, dans une époque où l'amour de l'argent est à un comble; et les maux que ce fléau produit, également.


 

 

II. Priorité de l’Eglise et du chrétien

Même parmi de nombreux "chrétiens", on cherche en Dieu des bénédictions terrestres avant tout. Certains organisent des sortes de shows avec faiseurs de miracles, d'autres élaborent des théologies de la prospérité: devenez chrétien, c'est le moyen de devenir riche et célèbre!

Ô, bien sûr, il n'est pas condamnable que quelqu'un recherche la santé et je n'assimilerai pas cela à "l'évangile de la prospérité". De même, il n’est pas mal d’implorer Dieu dans tous ses besoins, même financiers.

Mais il n'est pas inintéressant de noter que dans les formes de christianisme dont nous parlons, on est, étrangement, dans une sorte de piété-spectacle, où sont mis en avant les bénéfices les plus secondaires de la foi… et ce, dans des proportions démesurées !

Combien de ces Eglises font ce que dit l'Apôtre dans notre épitre?

Combien recherchent la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur?

 

Je ne veux juger personne, mais il apparait que certains font de Jésus le moyen de « mettre toutes les chances de leur côté » ; mais pas de se repentir.

Ils ne viennent pas tant tourner le dos à ce monde, condamner et détester la manière de vivre dont ils ont hérité en Adam, ils ne viennent pas porter leur croix, mais viennent chercher à manipuler des forces surnaturelle, comme des chamans ou des enchanteurs, pour se débarrasser de toute croix et pouvoir prospérer dans ce monde!

Il nous faut au contraire de ces gens-là, chercher d'abord le royaume de Dieu.

Il nous faut d'abord nous repentir : La Loi de Dieu nous accuse et condamne tous ! Son Amour en Jésus-Christ nous délivre de cette condamnation et nous amène à vivre une vie radicalement différente.

Soyons tristes jusqu’à la mort d’entendre Dieu nous dire, dans Sa Loi : tu es coupable ! Tu es détestable ! Je te condamne, toi et toute ta vie !

Et, soyons émerveillés et recevons d’un cœur croyant ce qu’Il nous annonce dans son Evangile, à savoir : Tu es coupable, mais je suis venu payer ta dette ! Tu étais détestable, mais je t’ai aimé quand même ! En Jésus-Christ, je te pardonne toutes tes fautes et je t’accueille auprès de Moi, pour être Ton Père, pour toujours !

Recevons cela avec foi et en nous repentant, en faisant demi-tour et en nous mettant en marche vers Dieu, qui nous ramène chaque jour un peu plus vers Lui ! Voilà ce qu’il faut faire, voilà ce que les Eglises doivent enseigner de faire, en étant un cadre dans lequel la vie en Christ soit expérimentée comme dans une grande famille !

Chaque chrétien doit, ensuite se consacrer au témoignage du saint Evangile.

Le reste, nous dit le Seigneur, nous sera donné par-dessus (pourvu, toutefois, que nous sachions apprécier une vie simple et honnête dans la foi, plutôt que de convoiter et de suivre le modèle de vie des impénitents).

Voilà donc ce que devrait être le programme d’une Eglise évangélique, et non les divisions et les subdivisions pour n’importe quel motif… surtout pas de transformer l’Eglise en supermarché ! Surtout, pas de la transformer en salle de spectacle ! Et ne pas se dévorer pour savoir qui va augmenter sa part de marché !


III. La foi, l'héroïsme


Paul appelle ensuite son disciple à combattre le combat de la foi.

Oui, si nous devons cultiver l'amour, la patience, la douceur, dans un monde de brutes, cela est un combat. Témoigner de notre espérance (la Vie éternelle) dans un monde de dégénéré, c'est un combat! Et quel combat! Un combat qui semblerait perdu d'avance!

L’homme moderne n’hésite pas à nier que l’univers a besoin d’un Créateur. Il hésite encore moins à nier un mystère inconnaissable sans révélation : ce Dieu est amour et pense à nous ! Il pense à nous au point d’être venu parmi nous pour nous ramener à lui ! Et encore comment ! Il est venu il y a 2000 ans se faire cracher dessus et mourir sur une croix ! Or, un Dieu, ça ne meurt pas ! Et si ça devait mourir, ça ne mourrait sans doute pas ainsi !

Quant à la Résurrection……

Alors, disons-le : notre prédication est folie pour ce monde qui n’a pas connu Dieu !

Notre prédication est aussi horrible pour ce monde parce qu’elle le condamne, lui dit qu’il est en désordre (un désordre que les hommes chérissent, parce qu’ils espèrent y faire leur nid!). Notre prédication est horrible pour ce monde parce qu’elle dit que ses habitants sont mauvais, condamnables au point que Dieu a dû venir lui-même pour les arracher à l’enfer ! Là, nous ne sommes pas chez Rousseau et ses hommes profondément bons, qui auraient juste besoin de s’extraire de « la société » pour retrouver leur nature…

Oui, la foi et son témoignage est donc un combat et un combat difficile.

Mais pensons, pour reprendre courage, à ceux qui nous ont précédés dans la foi!

La confession d'Augsbourg dit à ce sujet que, si le culte et la prière adressée aux saints est une mauvaise chose, en revanche, « on doit conserver la mémoire des Saints, afin que notre foi soit affermie lorsque nous constatons comment ils ont obtenu grâce, et comment ils ont été secourus par la foi.  De plus, nous devons prendre leurs bonnes œuvres pour exemples, chacun selon sa vocation. »  C’est ce que fait, après tout, le 11e chapitre de la lettre aux Hébreux.

Si notre combat est parfois difficile, rappelons-nous donc que d'autres ont connu pire: la les lions, le bûcher, et d'autres choses terribles!

Mais pensons aussi ce qui a été réalisé par leur témoignage:

L'Evangile a été proclamé dans le monde, la barbarie repoussée, des âmes gagnées à Christ!

Dans le roman de Balzac, l’avoué concluait au sujet de ce brave Chabert que:

Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe. »

Eh bien, que l'on puisse dire de nous:

 Ils sont sortis nus du sein de leur mère, et nus ils sont retournés dans le sein de la terre, après avoir, dans l'intervalle, prêché l'Evangile à toute la création et avoir amené des âmes au Christ!

Et si cela nous amène à repousser ce monde et sa gloire, disons, comme Chabert, que nous aimons mieux le luxe des sentiments que celui des habits !

 
Amen !

(extrait de l'adaptation cinématographique)

Bucer

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