Première épître de Jean (III)


1Jean 2. 3-14


-- Aimer! --




Nous avons dit comment nous sommes déclarés justes devant Dieu; c'est à dire, non point comme l'imaginent les païens, en comptant sur nos propres oeuvres, mais, en Chrétiens, c'est à dire: en comptant sur l'oeuvre de Jésus Christ, auquel nous sommes incorporés par la foi et le baptême, selon qu'il est écrit:

celui qui croira et sera baptisé sera sauvé (Marc 16.16)

Cela, nous devons le rappeler sans cesse, car c'est un article très important: c'est même, comme le disait Martin Luther, l'article capital de notre foi. C'est de cet article que dépend le salut, et c'est selon qu'il est ou non professé que l'Eglise se tient debout ou s'écroule! Car si cet article de la justification par la foi seule n'était pas vrai, alors c'est Gandhi qui aurait raison en disant que "toutes les religions sont comme autant de chemins qui mènent toutes à un même but (= en préconisant les belles oeuvres, ndlr.)

Au contraire, serait fausse l'affirmation du Christ suivant laquelle:


"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14.6).


Bref, chacun de nous à surement déjà entendu l'expression "se donner bonne conscience". Ainsi par exemple, quand on estime qu'une personne a plein de raisons de culpabiliser, elle va faire des oeuvres de charité pour *se donner bonne conscience*. C'est cela, le raisonnement de l'homme; c'est cela, le propre de la religion païenne!

Mais dans la religion chrétienne, c'est Dieu qui nous donne gratuitement une bonne conscience, en nous déclarant et en nous assurant qu'il nous pardonne tout, parce qu'il a lui-même payé la dette que nous avions en portant nos fardeaux sur la Croix: ainsi, il peut faire miséricorde au pécheur sans transgresser sa Justice! Ainsi aussi se révèle son amour (amour dont il est question dans notre texte du jour).

L'amour de Dieu, donc. Dieu est amour et il nous aime. C'est pour cela qu'il a décidé de nous racheter. Et cela lui a coûté très cher, comme on le sait.

Certes, nous sommes déclarés justes (ou justifiés) à son Tribunal, lorsque nous trouvons refuge dans le Christ, par la foi.

La foi seulement? Oui, la foi seule, ainsi que l'on dit les Réformateurs contre le pape, car ce n'est que par elle que nous pouvons saisir et nous approprier les promesses de salut faites par Dieu en Jésus Christ!

Mais (et ce point a toujours été souligné aussi par les Réformateurs!) si la foi est seule à nous rendre juste devant Dieu, cela ne veut pas dire que la vraie foi, qui nous rend juste devant Dieu, est seule!

Autrement dit: seule la foi sauve; mais la foi qui sauve n'est jamais seule! Au contraire, la foi qui sauve saisit l'amour du Christ, l'amour de Dieu, et nous sommes unis à Lui de manière aussi intime que vivante: comment pourrait-on alors demeurer froids et iniques, sans désirer nous conformer à la Loi divine qui consiste à aimer Dieu et le prochain, de tout son coeur?

C'est impossible!

Ca ne veut pas dire que nous devenions parfaits en amour ici bas, mais ça veut dire que dès ici bas, l'amour guide les vrais croyants, qui travaillent, qui prient, qui tachent de se conformer à la volonté de Dieu, à la volonté de leur Père!

Encore une fois, ils ne le font pas par contrainte, ou par peur, mais gratuitement, et librement, de même que c'est gratuitement et librement qu'ils ont été aimés de Dieu!

C'est ici un homme nouveau et libéré du péché, ici!

C'est pourquoi aussi il serait incompatible avec la vraie foi de n'être qu'un coeur de pierre ou de se complaire dans le péché! Incompatible de garder des rancunes, haïr, ou ne jamais s'avouer ce genre de maux dont on souffre pour continuer comme si de rien.

Nous voyons ici encore l'utilité de toujours scrupter les Ecritures, car souvent, nous nous laissons aller à notre nature mauvaise, contre laquelle nous devons lutter: nous nous laissons séduire en nous disant que ceci ou cela n'est pas trop grave, etc; et petit à petit, on devient tiède, désobéïssant... l'Ecriture au contraire, nous ramène "sur terre" et nous met face à l'image de Dieu que nous devons devenir, ou re-devenir... C'est ici qu'il faut se souvenir de la parabole de Jésus sur la lumière du monde, lorsqu'il dit:

"13 Vous êtes le sel de la terre; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi le salera-t-on? Il ne vaut plus rien qu'à être jeté dehors, et à être foulé aux pieds par les hommes.

14 Vous êtes la lumière du monde: une ville située sur une montagne ne peut être cachée;

15 Et on n'allume point une lampe pour la mettre sous un boisseau, mais sur un chandelier; et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.

16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes ouvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux."

(Matthieu 5)

Faites donc, en définitive, ce qui est bon et agréé de Dieu, et ce par amour, non pour vous donner bonne conscience!

Votre bonne conscience, elle vous est en effet donné par le Christ, ainsi que l'atteste le baptême que vous avez reçu!

C'est ce que dit l'apôtre Pierre dans sa première épître: Le Baptême vous sauve, non poitn en nettoyant votre corps, mais en ce qu'il est l'attestation d'une bonne conscience devant Dieu, par la résurrection de Jésus Christ! Voilà où nous trouvons la paix de notre esprit: dans l'Evangile qui nous est annoncé et certifié jusque das notre propre chair, par la Parole et les Sacrements. Ensuite, nous pouvons vivre dans la liberté et l'amour, en agissant conformément à notre vocation!

A ce sujet d'ailleurs (et c'est là dessus que je terminerais), j'attirerais votre attention sur un point qui a troublé ici aussi l'assurance de certains croyants depuis XVIe siècle:

la question du baptême des enfants. Vous savez en effet que selon certaines personnes, il ne convient pas d'administrer ce sacrement aux enfants des fidèles, qui, du coup, sont comme des gens du dehors de l'Eglise jusqu'à ce qu'ils prennent la décision de l'intégrer de leur propre chef...

Mais cette vision correspond-t-elle a ce que nous dit l'Ecriture, et notamment le passage d'aujourd'hui?

L'apôtre déclare:

12 Petits enfants, je vous écris, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom.

13 Pères, je vous écris, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Jeunes gens, je vous écris, parce que vous avez vaincu le malin.

14 Petits enfants, je vous écris, parce que vous avez connu le Père. Pères, je vous ai écrit, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Jeunes gens, je vous ai écrit, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin.

Evidemment, il ressort de ce passage que l'apôtre intègre les enfants des fidèles dans les rangs des fidèles, intégrés à l'Eglise par le sceau du Baptême. Par là aussi, il nous donne une image collective de l'Eglise, où la grâce divine agit avec puissance en chacun. Et je pense que cette attitude doit être --surtout en nos temps difficiles-- un puissant réconfort, notamment pour les jeunes familles chrétiennes, pour la bonne croissance de tous, au sein du cercle familial, par la Parole et l'Esprit du Seigneur!

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