Le petit catéchisme
Avertissement: la version présentée ici est celle publiée sous les auspices du Consistoire de la Confession d'Augsbourg, à Paris, en 1853. Ne s'y trouvent que les "cinq points de la doctrine chrétienne" (Décalogue, Credo, Oraison, Baptême, Cène) que "tout chrétien doit connaître" (voir: Luther, introduction au grand catéchisme).
Table:
LES DIX COMMANDEMENTS
Quel est le premier commandement?
Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu par-dessus toute chose, et mettre
en lui notre plus grande confiance.
Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune ressemblance des
choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni
dans les eaux sous la terre; tu ne te prosterneras point devant
elles, et tu ne les serviras point.
Nous devons craindre et aimer Dieu de telle sorte que nous ayons en horreur et que nous fuyions toute espèce d'idolâtrie et de culte superstitieux; que nous n'invoquions que le seul vrai Dieu, notre Père en Jésus-Christ, pour obtenir de lui des secours et des consolations efficaces, et pour être délivrés du mal; car c'est de Dieu seul que tout dépend.
Que signifient ces paroles? (*)
Nous devons craindre et aimer Dieu de telle sorte que nous ayons en horreur et que nous fuyions toute espèce d'idolâtrie et de culte superstitieux; que nous n'invoquions que le seul vrai Dieu, notre Père en Jésus-Christ, pour obtenir de lui des secours et des consolations efficaces, et pour être délivrés du mal; car c'est de Dieu seul que tout dépend.
(*): le deuxième commandement: Luther a présenté les dix commandements selon une tradition médiévale, consistant à résumer les deux premiers commandements comme un seul, puis à subdiviser le dernier commandement en deux parties, conservant ainsi le chiffre dix - non sans créer un certain décalage dans l'ordre de leur présentation et mémorisation. Ainsi, ce paragraphe sur le deuxième commandement n'existe pas dans la version originale. Il a été ajouté dans la version du Catéchisme éditée par l'Agence du Consistoire de la Confession d'Augsbourg (Paris, 1853). J'ai conservé cet heureux ajout dans ce Symbole local pour son utilité contre les pratiques idolâtres et parce qu'il harmonise le dénombrement des commandements avec les textes Réformés, comme le Catéchisme de Heidelberg.
Quel est le troisième commandement?
Tu ne prendras point le nom de l'Éternel ton Dieu en vain; car
l'Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom
en vain.
Quel est le sens de ces paroles ?
Nous devons craindre et aimer Dieu de manière à ne faire par son
nom ni imprécations, ni jurements, ni enchantements, ni mensonges,
ni tromperies, mais à l'invoquer dans toutes nos nécessités, à
l'adorer et à le louer avec actions de grâces.
Quel est le quatrième commandement?
Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de manière à ne pas mépriser sa
Parole et la prédication qui nous en est faite, mais à la tenir
pour sainte, à l'entendre et à l'étudier volontiers.
Quel est le cinquième commandement?
Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés
sur la terre que l'Eternel ton Dieu te donne.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de manière à ne pas mépriser ou
irriter nos parents et nos supérieurs, mais à les respecter, les
servir, leur obéir, les aimer et les estimer.
Quel est le sixième commandement?
Tu ne tueras point.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de manière à ne pas porter
atteinte à la vie ou à la santé de notre prochain, mais à lui
prêter assistance et secours dans tous ses dangers et besoins
corporels.
Quel est le septième commandement?
Tu ne commettras point adultère.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de telle manière que nous vivions
chastement et pudiquement en paroles et en actions, et que ceux qui
sont engagés dans le mariage se portent une affection et estime
réciproques.
Quel est le huitième commandement?
Tu ne déroberas point.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de telle manière que nous ne
prenions pas à notre prochain l'argent ou les autres biens qui lui
appartiennent, et que nous ne cherchions pas à nous les approprier
en lui vendant de mauvaises marchandises ou par d'autres voies
injustes, mais que nous l'aidions à conserver et à améliorer son
état de fortune et ses moyens de subsistance.
Quel est le neuvième commandement?
Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de manière à ne point proférer
de mensonge sur le compte de notre prochain, à ne point le trahir,
le diffamer ou lui faire un mauvais renom, mais plutôt à l'excuser,
à dire du bien de lui, et à donner à ses paroles et à ses actions
l'interprétation la plus favorable.
Quel est le dixième commandement?
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras
point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni
son boeuf, ni son âne, ni
aucune chose qui soit à ton prochain.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous devons craindre et aimer Dieu de telle manière que nous n'ayons
point envie de nous emparer frauduleusement de l'héritage ou de la
maison de notre prochain, ou de nous approprier ces choses sous une
apparence de droit; mais que nous l'aidions à conserver ce qui lui
appartient; et loin de séduire et débaucher la femme et les
domestiques de notre prochain, nous devons les exhorter à rester
avec lui et à s'acquitter envers lui de leurs devoirs, comme aussi
il nous est défendu d'attirer à nous son bétail et ses autres
possessions.
Quelle déclaration Dieu fait-il relativement à tous ces
commandements?
Voici ce qu'il dit:
Je suis l'Eternel ton Dieu, le Dieu fort et jaloux, qui punis
l'iniquité des pères sur les enfants, en la troisième et quatrième
génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde en
mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes
commandements.
Quel est le sens de ces paroles?
Dieu menace de punir tous ceux qui transgressent ces commandements :
c'est pourquoi nous devons craindre sa colère et ne pas agir
contrairement à ses lois; mais il promet sa grâce et toute sorte de
biens à tous ceux qui observent ces commandements : c'est pourquoi
nous devons l'aimer, mettre notre confiance en lui et faire
volontiers selon qu'il nous commande.
(Voyez le sommaire de la Loi en saint Matthieu 22: 37-40:
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur,
de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le
premier et le grand commandement. Et voici le second, qui lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Toute la Loi et
les prophètes se rapportent à ces deux commandements.)
LA FOI CHRETIENNE
PREMIER ARTICLE
De la Création
Quel est le premier article du Symbole des apôtres?
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la
terre.
Quel est le sens de ces paroles?
Je crois que Dieu m'a créé, comme toutes les créatures; qu'il m'a
donné et me conserve aussi mon corps avec tous ses membres, ses sens
et ses organes, mon âme avec sa raison et toutes ses facultés;
qu'il me donne tous les jours abondamment toutes les choses
nécessaires pour l'entretien de cette vie; qu'il ajoute à tous ces
biens sa protection particulière et me délivre de tous les dangers;
et cela par sa pure bonté et miséricorde paternelle, sans avoir
égard à mes mérites et qualités. C'est pourquoi je me sens
obligé, en reconnaissance, à lui rendre des actions de grâces
perpétuelles, à le servir de toutes mes forces et à lui obéir
entièrement.
C'est ce que je crois fermement.
DEUXIEME ARTICLE
De la Rédemption
Quel est te deuxième article du Symbole des apôtres?
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été
conçu du Saint-Esprit et est né de la Vierge Marie; il a souffert
sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, il a été
enseveli, il est descendu aux enfers; le troisième jour il est
ressuscité des morts, il est monté au ciel, il s'est assis à la
droite de Dieu le Père tout-puissant; de là il viendra pour juger
les vivants et les morts.
Quel est le sens de ces paroles?
Je crois que j'étais perdu et condamné; mais que Jésus-Christ, mon
Seigneur, vrai Dieu, engendré du Père de toute éternité, et aussi
vrai homme, né de la vierge Marie, m'a acquis à lui en me rachetant
de tout péché, de la mort et de la puissance du diable; et qu'il
l'a fait non point à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et
précieux sang et par ses souffrances et sa mort innocentes, afin que
je lui appartienne en propre, et que je vive sous lui dans son
royaume, et que je le serve en une justice, innocence et félicité
éternelles, comme lui-même est ressuscité des morts, et vit et
règne éternellement.
C'est ce que je crois fermement.
TROISIEME ARTICLE
De la Sanctification
Quel est le troisième article du Symbole des apôtres?
Je crois au Saint-Esprit, la sainte Eglise universelle, la communion
des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair
et la vie éternelle.
Quel est le sens de ces paroles?
Je crois que je ne puis point, par ma raison et ma force propres,
croire en Jésus-Christ, mon Sauveur, ni m'approcher de lui et
arriver jusqu'à lui. Mais c'est le Saint-Esprit qui m'a appelé par
l'Evangile, qui m'a éclairé de ses dons, sanctifié et conservé
dans la vraie foi.
Je crois que c'est ce Saint-Esprit qui appelle toute l'Eglise
chrétienne sur la terre, qui l'assemble, l'éclaire, la sanctifie et
la conserve en Jésus-Christ dans l'unité de la vraie foi.
C'est lui qui, dans cette Eglise, me remet tous les jours abondamment
tous mes péchés, ainsi qu'à tous ceux qui croient véritablement
en Jésus-Christ.
C'est lui qui me ressuscitera, moi et tous les morts, au dernier
jour, et qui me donnera, comme à tous les fidèles, la vie éternelle
en Jésus-Christ. C'est ce que je crois fermement.
LA PRIERE DU SEIGNEUR
ou oraison dominicale
Combien cette prière a-t-elle de parties?
Elle en a trois, savoir : une préface, sept demandes et une
conclusion.
Quelle est la préface?
Notre Père, qui es aux cieux.
Quel est le sens de ces paroles?
Dieu veut, par ces paroles, nous inviter et nous attirer doucement,
afin que nous croyions qu'il est véritablement notre Père et que
nous sommes véritablement ses enfants, et que nous le priions avec
abandon et pleine confiance, comme des enfants affectueux prient le
père qu'ils aiment.
Quelle est la première demande?
Ton nom soit sanctifié.
Que veulent dire ces paroles?
Le nom de Dieu est saint par lui-même; mais nous demandons ici qu'il
soit aussi sanctifié par nous.
Comment cela arrive-t-il?
Quand la parole de Dieu est enseignée purement, et que nous y
conformons fidèlement notre vie comme des enfants de Dieu : ce qu'il
plaise au Père céleste de nous accorder.
Mais celui qui enseigne et vit autrement que ne l'indique la sainte
Parole, il déshonore ce saint nom: de quoi il plaise au Père
céleste de nous préserver.
Quelle est la deuxième demande?
Ton règne vienne.
Quel est le sens de ces paroles?
Le règne de Dieu vient bien de lui-même et sans que nous l'en
priions; mais nous demandons par cette prière qu'il vienne aussi à
nous.
Comment cela arrive-t-il?
Quand le Père céleste nous donne son Saint-Esprit pour croire, par
sa grâce, à sa sainte Parole, et pour vivre selon Dieu, ici-bas
dans ce temps présent, et un jour dans l'éternité.
Quelle est la troisième demande?
Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Quel est le sens de ces paroles?
La bonne et miséricordieuse volonté de Dieu se fait bien sans que
nous le demandions; mais nous demandons par cette prière qu'elle se
fasse aussi par nous.
Comment cela arrive-t-il?
Quand Dieu brise et empêche tous les desseins, toutes les volontés
et tous les efforts mauvais qui s'opposent à ce que le nom de Dieu
soit sanctifié par nous et que son règne vienne jusqu'à nous,
telle qu'est la volonté du diable, du monde et de notre propre
chair.
De plus, quand il nous affermit et nous soutient fortement dans sa
parole et dans la foi, jusqu'à la fin de notre vie.
Telle est la bonne et miséricordieuse volonté de Dieu.
Quelle est la quatrième demande?
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.
Quel est le sens de ces paroles?
Dieu donne à tous le pain quotidien, et même aux méchants, lors
même que nous ne le lui demandons pas.
Mais nous demandons par cette prière qu'il nous fasse reconnaître
ce bienfait, et qu'ainsi nous recevions notre pain quotidien avec
actions de grâces.
Mais que signifie cette expression: le pain quotidien?
Elle signifie tout ce dont nous avons besoin pour l'entretien et la
conservation de cette vie, comme le manger, le boire, le vêtement,
la chaussure, la demeure, les champs, le bétail, l’argent et les
autres biens; une femme pieuse, de bons enfants, de bons domestiques,
de bons et fidèles magistrats, un bon gouvernement; des saisons
favorables, la paix, la santé; une conduite pure, une bonne
réputation, de bons amis, de fidèles voisins et autres choses de ce
genre.
Quelle est la cinquième demande?
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous
ont offensés.
Quel est le sens de ces paroles?
Nous demandons que notre Père céleste veuille ne point regarder à
nos péchés, et ne point rejeter notre prière à cause de ces
péchés.
Et comme nous ne sommes dignes d'aucune des choses que nous
demandons, comme nous ne méritons rien que des châtiments, vu que
nous péchons chaque jour, nous le supplions de nous accorder tout de
sa pure grâce. De notre côté, nous voulons pardonner de tout notre
coeur et faire du bien à
ceux qui ont péché contre nous.
Quelle est la sixième demande?
Ne nous induis point en tentation.
Que veulent dire ces paroles?
Dieu ne tente personne pour le porter au mal ; mais nous le prions
que le diable, le monde et notre propre chair ne nous fassent point
tomber dans le péché, et principalement dans la défiance, dans le
désespoir, dans des vices grossiers et des désordres scandaleux, et
que, si nous sommes tentés, nous ne succombions point, mais que nous
remportions la victoire.
Quelle est ta septième demande?
Délivre-nous du mal.
Que veulent dire ces paroles?
Nous demandons, en cette prière, comme dans un abrégé, que le Père
céleste nous délivre de toutes sortes de maux, à l'égard du corps
et de l'âme, des biens et de l'honneur; et qu'enfin il nous accorde
une heureuse mort, en nous faisant passer de cette vallée de misères
dans son ciel.
Quelle est ta conclusion de la prière au Seigneur?
Car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire aux
siècles des siècles. Amen.
Que signifie le mot: Amen?
Il signifie: En vérité, c'est-à-dire que je dois être
assuré que ma prière sera agréable au Père céleste, et qu'il
l'exaucera, puisque lui-même nous a commandé de le prier de la
sorte avec promesse de nous exaucer. Ainsi, Amen veut dire : Oui,
oui; assurément, certainement, ainsi soit-il, il en sera ainsi.
LE SAINT SACREMENT DU BAPTEME
Qu'est-ce que le baptême?
Le baptême n'est pas simplement de l'eau, mais c'est de l'eau
renfermée dans le commandement de Dieu et unie à la Parole de Dieu.
De quelle parole de Dieu entendez-vous parler?
De cette Parole que notre Seigneur Jésus-Christ a prononcée en
saint Matthieu, 28: 19:
Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre. Allez
donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que
je vous ai commandé; et voici, je suis toujours avec vous jusqu'à
la fin du monde.
Et au dernier chapitre de saint Marc: Allez-vous-en par tout le
monde, et prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et
qui sera baptisé sera sauvé; mais celui qui ne croira point sera
condamné.
Quels sont les effets et les avantages du baptême?
Il opère la rémission des péchés, il délivre de la mort et du
démon, et il donne le salut éternel à tous ceux qui croient ce que
les paroles et les promesses de Dieu portent.
Quelles sont ces paroles et ces promesses?
Notre Seigneur Jésus-Christ nous les fait connaître, lorsqu'il nous
dit (Marc 16: 16):
“Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé; mais celui
qui ne croira point sera condamné”.
Comment l'eau peut-elle opérer de si grandes choses?
Ce n'est pas l'eau, sans doute, qui les opère; mais c'est la parole
de Dieu qui est dans et avec l'eau, et la foi à cette parole de Dieu
jointe à l'eau. Car l'eau sans la parole de Dieu est tout simplement
de l'eau, et n'est point un baptême; mais quand la parole de Dieu y
a été jointe, alors c'est un baptême, c'est-à-dire une eau
salutaire de grâce et de vie, et le bain de la régénération dans
le Saint-Esprit, ainsi que le dit saint Paul, en l'Epître à Tite
(3: 4-8):
Il nous a sauvés, selon sa miséricorde, par le baptême de la
régénération et par le renouvellement du Saint-Esprit, qu'il a
répandu abondamment sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur, afin
qu'ayant été justifiés par sa grâce, nous ayons l'espérance
d'être héritiers de la vie éternelle. Cette parole est certaine.
Mais que signifie ce baptême d'eau?
Il signifie que le vieil homme, qui est encore en nous, doit être
aussitôt noyé et étouffé avec tous nos péchés et nos
convoitises mauvaises, par une mortification et une repentance de
tous les jours, et que tous les jours aussi il doit se relever et
ressusciter un nouvel homme qui vive éternellement devant Dieu dans
la justice et dans la sainteté.
Où cela est-il écrit?
Saint Paul, en l'Epître aux Romains (6: 4), dit:
Nous sommes ensevelis avec Christ en sa mort par le baptême, afin
que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père,
nous aussi marchions dans une vie nouvelle.
LE SACREMENT DE L'AUTEL
ou la sainte Cène
Qu'est-ce que le sacrement de l'autel?
Le sacrement de l'autel est le vrai corps et le vrai sang de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, sous le pain et le vin, institué par
Jésus-Christ lui-même pour être mangé et bu par nous, qui sommes
chrétiens.
Où cela est-il écrit?
Ainsi écrivent les saints évangélistes Matthieu, Marc, Luc, et
l'apôtre saint Paul:
Notre-Seigneur Jésus-Christ, la nuit qu'il fut livré, prit du
pain, et, ayant rendu grâces, il le rompit et le donna à ses
disciples, et dit : “Prenez, mangez; ceci est mon corps, qui est
rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi”.
De même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et, ayant
rendu grâces, il la leur donna, disant : “Buvez-en tous ; cette
coupe est la nouvelle alliance en mon sang, lequel est répandu pour
vous en rémission des péchés : faites ceci en mémoire de moi
toutes les fois que vous en boirez”.
Mais à quoi sert ce manger et ce boire?
C'est ce qui nous est indiqué par ces mots : Rompu pour vous,
et : Répandu pour vous en rémission des péchés. C'est-à-dire
qu'en vertu de ces paroles nous recevons dans le sacrement la
rémission des péchés, la vie, la justice et le salut. Car où il y
a rémission des péchés, là est aussi la vie et le salut.
Comment cette action de manger et de boire peut-elle produire de
si grands effets?
Ce n'est pas sans doute le manger et le boire qui les produisent,
mais ces Paroles qui sont écrites : Donné pour vous, et:
Répandu en rémission des péchés; lesquelles Paroles sont,
ensemble avec la manducation corporelle, l'essentiel de ce sacrement.
Et celui qui croit à ces Paroles, celui-là a ce qu'elles disent et
ce qu'elles annoncent, à savoir: la rémission des péchés.
Qui est-ce qui reçoit ce sacrement dignement?
Jeûner et préparer son corps est sans doute une bonne discipline
extérieure; mais celui-là est vraiment digne et bien préparé qui
a la foi en ces Paroles: Donné pour vous , et: Répandu en
rémission des péchés. Celui au contraire qui ne croit pas à
ces Paroles, ou qui en doute, celui-là est indigne et non préparé;
car ces mots: Pour vous, exigent absolument des coeurs
fidèles.