Ephèse (1ere session)


Troisième lettre de Cyrille à Nestorius 


A notre très pieux et fervent collègue, Nestorius, Cyrille et le synode assemblés à Alexandrie, de la Province d’Égypte: salutation dans le Seigneur.

Notre Seigneur ayant dit avec des mots simples que: Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi (Matthieu 10: 37), quel sera notre sort, nous de qui ta Charité demande d'être plus aimée que le Christ, Notre Sauveur à tous? Qui aura le pouvoir de nous aider, au Jour du Jugement, ou quelle défense trouverons-nous, après avoir gardé un si long silence sur les blasphèmes que tu as proférés contre Lui? Si tu t'étais blessé seul, en pensant et en enseignant de telles choses, notre préoccupation aurait été moindre; mais puisque tu as blessé l'Eglise et que tu as introduit le levain d'une hérésie nouvelle et étrange parmi le peuple (et pas seulement ici, mais aussi à tous ceux auprès de qui les livres de tes commentaires ont été colportés) quelle réponse suffira plus longtemps pour notre silence? Ou comment ne pas se rappeler du Christ, qui a dit:  Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.  Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère (Matthieu 10: 34-35). Certes, lorsque la foi est lésée, notre révérence pour nos enfants et nos frères devient une chose déplacée et dangereuse; et la mort est préférable à la vie pour les hommes pieux, qui peuvent obtenir une meilleure résurrection (Hébreux 11: 35), ainsi qu'il est écrit.

Ainsi donc, avec le saint synode qui a été rassemblé dans la grande Rome, sous la présidence de notre frère et compagnon dans le ministère, le très saint et fervent évêque Célestin, nous témoignons auprès de toi dans cette troisième lettre, te conseillant de t'abstenir des doctrines si tordues et perverses que tu détiens et que tu enseignes, et de choisir à la place la foi orthodoxe qui a été transmise aux Eglises depuis le début par les saints apôtres et évangélistes qui ont été témoins oculaires et ministres de la Parole (Luc 1:2). Si ta Charité n'agit pas ainsi - selon l'ordonnance énoncée dans les lettres du très pieux et saint évêque mentionné ci-dessus, Célestin, notre confrère de l'Eglise des Romains - sache que tu n'as pas de lot avec nous, ni de place ni de rang parmi les prêtres de Dieu et ses évêques. Car il ne nous est pas possible de fermer les yeux lorsque les Eglises sont ainsi tourmentées, que le peuple est offensé, que la foi orthodoxe est rejetée et que les troupeaux sont déchiquetés par toi qui devrais les préserver - chose que tu ferais, si tu étais comme nous un amoureux de la bonne doctrine, suivant la piété des saints Pères. Pour notre part, nous sommes en communion avec tous ceux qui ont été séparés ou déposés par ta Charité pour l'amour de la foi, qu'ils soient clercs ou laïcs; car il n'est pas juste que ceux qui pensent correctement soient lésés par tes décrets, d'autant qu'ils ont eu raison de te contredire.  Cela, tu en as pris note dans ta lettre adressée à notre très saint frère, évêque de la grande Rome, Célestin.

A présent, il ne sera pas suffisant pour ta Charité de confesser simplement le Symbole de foi qui a été formulé en son temps, dans le Saint-Esprit, par le saint et grand concile réuni dans la ville de Nicée (car tu ne l'as pas compris et interprété correctement, mais de façon perverse - bien que tu en aies récité les formules par tes lèvres); mais il sera nécessaire que tu confesses par écrit et sous serment que tu anathématises tes dogmes injurieux et profanes et que tu soutiendras et  enseigneras désormais les choses que nous tenons tous, nous, les évêques, les docteurs et les dirigeants du peuple en Occident comme en Orient. En outre, le saint synode de Rome et nous tous avons consenti aux lettres écrites à ta Charité par l'Eglise des Alexandrins, comme étant justes et irréprochables.
Nous avons joint à notre présente lettre les choses que tu dois tenir et enseigner et celles dont tu dois t'abstenir.

Voici donc la foi de l'Eglise catholique et apostolique, à laquelle adhèrent tous les évêques orthodoxes de l'Occident et de l'Orient:
Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur de tous les êtres visibles et invisibles, et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, engendré du Père, unique engendré, c'est-à-dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre, qui à cause de nous les hommes et à cause de notre salut est descendu et s'est incarné, s'est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, viendra juger les vivants et les morts, et en l'Esprit saint.
Ceux qui disent : “Il était un temps où il n'était pas” et “Avant d'avoir été engendré, il n'était pas” et “il est devenu à partir de ce qui n'était pas” ou d'une autre hypostase ou substance, ou qui affirment que le Fils de Dieu est créé ou susceptible de changement ou d'altération, ceux-là l'Eglise catholique et apostolique les anathématise.

Suivant à tous égards la confession des saints Pères - qu'ils ont faite par le Saint-Esprit qui parlait en eux, et suivant l'intention de leurs pensées; et suivant, pour ainsi dire, un chemin royal, nous déclarons que le Fils unique de Dieu Lui-même, qui a été engendré de l'essence même du Père, qui est vrai Dieu de vrai Dieu, Lumière de Lumière, Celui par qui toutes les choses ont été faites, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui se trouvent sur la terre, étant - pour notre salut - descendu, et s'étant humilié jusqu'à s'anéantir, s'incarna et devint homme, c'est-à-dire qu'ayant pris chair de la Vierge,  et ayant fait sienne cette chair depuis le sein maternel, il a connu la même naissance que nous, homme né d'une femme, sans perdre ce qu'il était, mais restant dans la chair ce qu'il était, c'est-à-dire: vrai Dieu par nature et en vérité.
Nous ne disons pas que la chair a été changée en la nature de la divinité, ni que la nature du Verbe divin a été changée en celle de la chair, car elle n'est soumise à aucun changement, conformément aux Ecritures. Lorsqu'il était vu comme un nourrisson dans les langes, et même lorsqu'il était dans le sein de sa mère, il remplissait la création comme Dieu et il trônait conjointement avec le Père; car la divinité n'a ni quantité, ni mesure et ne peut pas être limitée.
Confessant que le Verbe est uni à la chair d'une manière hypostatique (personnelle), nous adorons un seul Fils et Seigneur Jésus-Christ; nous ne mettons pas à part et nous ne séparons pas l'homme et le Dieu, comme s'ils étaient connectés l'un à l'autre par l'unité de dignité et d'autorité (car ce ne serait là rien d'autre que des paroles creuses). Nous n'appelons pas non plus séparément le Verbe de Dieu Christ et de même pour celui qui est né de la femme comme s'il était un autre Christ; mais nous connaissons Un seul Christ, le Verbe de Dieu le Père avec sa propre chair [car il fut oint comme un homme avec nous, bien que Lui-même donne l'Esprit à ceux qui en sont dignes, et ceci sans mesure - ainsi que le dit le Bienheureux Evangéliste Jean (3: 34)]; nous ne disons pas non plus que le Verbe divin a habité dans celui qui est né de la sainte Vierge comme dans un homme ordinaire, et nous n'appelons pas le Christ un homme théophore (porteur de Dieu). Car bien que l'on dise que le Verbe a habité parmi nous (Jean 1:14), et qu'en Christ, la plénitude de Dieu a habité corporellement (Colossiens 2: 9) nous comprenons qu'il a été fait chair, non pas dans le sens où on dit aussi qu'il habite en ses saints, mais nous définissons qu'en lui l'habitation est une union selon la nature - mais non un changement en chair; cette habitation est semblable à celle qui peut être dite concernant l'âme d'un homme par rapport à son corps. Il y a donc Un Christ, Fils et Seigneur, et pas simplement comme si l'homme était connecté avec Dieu par une unité de dignité ou d'autorité. En effet, l'égalité d'honneur n'unit pas les natures: Pierre et Jean avaient l'un et l'autre un égal honneur, étant tous deux disciples et apôtres. Pourtant, ils ne furent pas un. Nous n'estimons pas non plus que le mode de connexion consiste en une juxtaposition (car cela ne suffit pas à une unité de nature) ni en une participation extérieure, comme celle qui nous unit au Seigneur (1Corinthiens 6: 17), ainsi qu'il est écrit: nous sommes un Esprit avec Lui.
Nous refusons aussi le terme de connexion, comme insuffisant pour exprimer l'Union.
Nous n'appelons pas non plus le Verbe de Dieu le Père, le Dieu ou le Seigneur du Christ, de peur encore de couper ouvertement  en deux l'Unique Christ, Fils, et Seigneur, et encourir la charge de blasphème en le faisant Dieu et Seigneur de Lui-même. Car le Verbe de Dieu, étant personnellement uni (comme nous l'avons déjà dit auparavant) à la chair, domine sur toute chose, mais n'est Lui-même ni esclave ni Seigneur de Lui-même (chose qu'il serait stupide, voire blasphématoire de penser ou de dire). Il a appelé le Père son Dieu (Jean 20: 17), bien qu'il soit Dieu par nature et en son essence; certes,  nous n'ignorons pas que tout en étant Dieu, il est aussi devenu homme qui est en-dessous de Dieu, conformément à la loi qui sied à la nature de l'humanité. Mais comment pourrait-il être Dieu ou Seigneur de Lui-même?
Donc, en tant qu'être humain et en ce qui concerne ce qui convient aux mesures de son abaissement, il déclare qu'il est avec nous, en-dessous de Dieu. Il a été conçu sous la Loi également, bien qu'ayant Lui-même donné la Loi comme législateur en tant que Dieu.

Nous refusons de dire du Christ: par égard à Celui qui porte, je vénère ce qui est porté; par égard à l'invisible, je vénère le visible. C'est d'ailleurs une chose horrible de dire: Celui qui est assumé partage le nom de Dieu avec Celui qui l'a assumé. Car celui qui parle ainsi partage encore en deux christs et met à part l'homme seul et, de même, Dieu; il nie manifestement l'Union, par laquelle l'un n'est pas co-adoré ou co-nommé Dieu dans l'autre, mais qui fait Un Christ Jésus, compris comme le Fils unique engendré, adoré d'une seule adoration avec sa propre chair. Nous confessons que le Fils engendré de Dieu le Père  et unique-engendré Dieu Lui-même, bien qu'impassible dans sa propre nature, a souffert dans la chair (1Pierre 4:1) pour nous, conformément aux Ecritures, et qu'il était dans son corps crucifié, faisant siennes, selon une manière impassible, les souffrances de sa propre chair.
Et par la grâce de Dieu, il a goûté à la mort pour tous (Hébreux 2: 9) quoique étant par nature la Vie et la Résurrection même (Jean 11: 25). Pour cela, avec une force ineffable, ayant d'abord piétiné la Mort dans sa propre chair, il a pu devenir le premier-né d'entre les morts (Colossiens 1: 18) et les prémices de ceux qui dorment (1Corinthiens 15: 20); il a pu ouvrir un chemin, pour ramener la nature de l'homme à l'incorruptibilité; par la grâce de Dieu (ainsi que nous l'avons dit) il a goûté à la mort pour tous et est ressuscité après trois jours, ayant dépouillé les Enfers.
Ainsi, même si la Résurrection des morts est dite venir à travers un homme (1Corinthiens 15: 21) nous le comprenons du Verbe de Dieu fait homme, par qui la puissance de la Mort a été défaite et qui reviendra en son heure comme un seul Fils et Seigneur, dans la Gloire du Père, pour juger le monde avec droiture, ainsi qu'il est écrit (Actes 17: 31).

Par nécessité, nous ajouterons également cela: annonçant la mort du Fils unique engendré de Dieu, c'est-à-dire Jésus-Christ, et confessant sa Résurrection d'entre les morts et son Ascension dans les Cieux, nous célébrons le service non-sanglant dans les Eglises, et nous approchons ainsi des bénédictions  mystiques, et sommes sanctifiés, étant rendus participants de la sainte chair et du sang précieux de Christ, le Sauveur de nous tous. Non pas comme si nous recevions une chair commune (à Dieu ne plaise!) ou celle d'un homme sanctifié et conjoint avec le Verbe par unité de dignité, ou comme ayant une habitation divine, mais comme la chair vraiment vivifiante du Verbe de Dieu Lui-même.
En effet, étant la Vie par nature en tant que Dieu, étant devenu Un avec sa propre chair,  il a rendu celle-ci vivifiante. Aussi, lorsqu'il nous dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes (Jean 6: 53), nous ne le considérons pas comme celle de l'un de nous (car comment la chair d'un simple homme pourrait être, par elle-même, vivifiante?) mais comme étant vraiment devenue la propre chair de Celui qui, par amour, devint et fut appelé Fils de l'Homme.

Les Paroles de Notre Sauveur, dans les Evangiles, nous ne les répartissons pas entre deux hypostases (ou Personnes); car le seul et unique Christ n'est pas deux -- et ce alors même que, d'une façon semblable à l'homme (qui est une seule et même personne, bien qu'étant composé d'une âme et d'un corps distincts) il est de deux natures réunies. Au contraire, en pensant correctement, nous soutenons que les expressions humaines et les expressions divines ont été dites par un seul.
Ainsi, lorsqu'il dit divinement de Lui-même: celui qui m'a vu a vu le Père (Jean 14: 9) et: Moi et le Père nous sommes un (Jean 10: 30), nous l'entendons de sa nature divine et ineffable, selon laquelle il est Un avec son Père en raison de l'identité de leur essence, comme l'image, l'empreinte et le resplendissement de sa Gloire (Hébreux 1: 3). Mais lorsque, n'ayant pas honte de la nature humaine, il dit aux Juifs: Vous cherchez à me tuer, moi qui vous ai dit la vérité (Jean 8: 40), nous ne reconnaissons pas moins le Verbe de Dieu, égal et semblable au Père, quoique dans la mesure de son humanité. Car s'il est nécessaire de croire qu'étant Dieu par nature, il a été fait chair, ou homme animé d'une âme raisonnable, quelle excuse aurions-nous de rougir de ses Paroles convenant à sa nature humaine? S'il avait refusé les mots qui conviennent à l'homme, qui aurait pu le forcer à se faire homme comme nous?
Et celui qui s'est abaissé lui-même, par amour, jusqu'à s'anéantir, pourquoi aurait-il refusé les paroles convenant à cet abaissement?
Nous devons donc attribuer tous les mots des Evangiles à une seule Personne, à la seule hypostase du Verbe: il y a en effet un seul Seigneur Jésus-Christ, selon les Ecritures. S'il est également appelé apôtre et Grand Prêtre de notre confession (Hébreux 3:1), parce qu'il présente la confession de foi que nous présentons à Lui, et par Lui, à Dieu le Père et dans l'Esprit saint, nous disons encore qu'il est par nature le Fils unique engendré de Dieu, et nous n'attribuons pas à un homme autre que Lui le titre de prêtre et sa réalité. Car il est devenu le Médiateur entre Dieu et l'homme (1Timothée 2: 5) et Celui qui nous a réconciliés pour la paix, en s'offrant à Dieu le Père comme une odeur agréable. C'est pourquoi il a dit: Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps; tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché; alors j'ai dit: Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté (Hébreux 10: 5-7/ Psaume 40: 6-8). Il a offert son propre corps en odeur agréable, mais pas pour Lui-même ; car de quel sacrifice aurait eu besoin pour Lui-même, Celui qui, étant Dieu, est au-dessus de tout péché?
Car si tous ont péché et sont privé de la gloire de Dieu (Romains 3  : 23) - dans la mesure où nous pouvons pécher et que la nature de l'homme est contaminée par le péché - il n'en est pas de même pour lui; nous avons donc été privés de sa Gloire. Comment pourrait-il donc y avoir le moindre doute sur le fait que l'Agneau a été sacrifié pour nous et en notre nom ?
Et dire qu'il s'est offert en sacrifice pour lui-même et pour nous, ne permet pas d'échapper à l'accusation de blasphème, car il n'a été en aucune façon un transgresseur et n'a jamais péché ; de quelle offrande aurait-il donc eu besoin, Lui en qui ne se trouvait pas de péché pour lequel est due l'offrande ?
De même, quand il annonce que l'Esprit le glorifiera (Jean 16 : 14), nous ne comprenons pas que le Fils reçoit de l'Esprit une gloire qui, autrement, lui ferait défaut; d'ailleurs, l'Esprit n'est ni plus grand, ni au-dessus de Lui. Il dit que l'Esprit le glorifie parce que, pour manifester sa divinité, il a opéré des oeuvres puissantes par son Esprit. Cette déclaration est semblable à celle que l'on pourrait faire en disant que notre force (par exemple), ou notre intelligence, nous glorifie.
Car bien que l'Esprit subsiste en sa propre Personne, et qu'il doive être conçu en lui-même -- d'autant qu'il est l'Esprit, et non le Fils -- il ne Lui est pourtant pas étranger; il est en effet appelé l'Esprit de vérité (Jean 15: 26)  et il procède de Lui, tout comme de Dieu le Père. L'Esprit, opérant des miracles par les mains des apôtres, a ainsi glorifié Notre Seigneur Jésus-Christ, après qu'il fut monté au Ciel. Car opérant Lui-même encore des miracles par son Esprit, il fut cru Dieu par nature. C'est pour cela qu'il a dit aussi: il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera (Jean 16:14). Et nous ne disons pas que l'Esprit est sage et puissant par participation (car il est Parfait et n'a besoin de rien) mais parce qu'il est l'Esprit de la puissance et de la sagesse du Père, c'est-à-dire le Fils Lui-même.

Et puisque la sainte Vierge a donné naissance, selon la chair, à Dieu personnellement uni à la chair, nous disons qu'elle est Mère de Dieu (théotokos); non pas comme si la nature du Verbe de Dieu avait commencé à exister avec sa chair, car il était au commencement, et le Verbe était Dieu, et le Verbe était avec Dieu (Jean 1:1), et il est Lui-même le créateur des siècles, co-éternel avec le Père et créateur de toutes choses. Toutefois, (comme nous l'avons vu) considérant qu'il s'est personnellement uni la nature humaine, qu'il a subi une naissance charnelle du sein même de la Vierge, non pas par nécessité pour lui-même, ou comme si sa propre nature avait eu besoin de naître dans le temps, dans les derniers jours, mais afin de bénir notre être dans son commencement même. C'est parce qu'une femme l'a mis au monde selon la chair, que la malédiction prononcée contre notre race a pu être arrêtée; cette malédiction qui envoie à la mort nos corps de terre, et ces mots: tu enfanteras dans la douleur (Genèse 3: 16) sont, par lui, abolis; et il a ainsi manifesté la vérité des Paroles prononcées par le prophète: Il anéantit la mort pour toujours; Le Seigneur, l'Éternel, essuie les larmes de tous les visages (Esaie 25: 8) . Pour une même raison, nous disons encore qu'il a béni l'économie du mariage, lorsqu'il se rendit au mariage de Cana, en Galilée, où il avait été invité avec ses saints apôtres.
Ces choses nous ont été enseignées par les saints apôtres, les Evangélistes et toute l'Ecriture inspirée de Dieu, et par la confession véritable des Pères bénis; aussi ta Charité doit-elle y consentir pleinement, et sans aucune ruse.
Quant aux articles que ta Charité doit anathématiser, nous les avons annexées à la présente lettre: Les douzes anathématismes.

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